La navette aérienne Toulouse-Paris face à une baisse de fréquentation majeure

Face à une demande en chute libre sur le réseau domestique, la compagnie Air France réduit la voilure pour sa navette entre Toulouse et Paris Orly. « La clientèle d'affaires n'est plus là », regrette-t-on dans les rangs de la compagnie.
La navette aérienne entre Toulouse et Paris retrouvera-t-elle son attrait d'antan ?

Si l'aéroport Toulouse-Blagnac a dépassé la barre des sept millions de voyageurs en 2022, ce n'est pas grâce à « la navette » aérienne opérée plusieurs fois par jour entre Toulouse et Orly. « Nous avons 40% de clients en moins sur la navette Toulouse-Paris entre aujourd'hui et la période avant Covid-19 », fait savoir Sébastien Champion, le directeur régional des ventes d'Air France-KLM. Pourtant, la compagnie Air France, qui opère cette navette, a pesé pour 27% du trafic au départ de l'aéroport de Toulouse l'année passée.

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« Nous avons une demande sur le réseau domestique qui s'exprime bien moins que par le passé. Pour le comprendre, il faut tout d'abord savoir que la clientèle d'affaires n'est plus là. Les modes de travail, avec l'émergence forte du télétravail, ont changé. Il y aussi une certaine sensibilité environnementale dans le choix des modes de transport avec un effet report sur le train pour certains de nos clients et l'aller-retour dans la journée n'est plus forcément demandé. Il y a aussi le coût financier pour les entreprises qui entre en compte aujourd'hui », analyse le dirigeant.

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En conséquence de quoi, l'aéroport Toulouse-Blagnac offre actuellement jusqu'à 16 départs par jour en direction de Paris Orly, contre 23 à l'hiver dernier. L'ajustement s'est principalement fait sur le milieu de journée, la compagnie souhaitant garder une cadence de 30 minutes  sur les heures de pointe en début et fin de journée. « Avec cette offre, nous sommes aujourd'hui à l'équilibre par rapport à la demande du marché », estime Sébastien Champion, avec en appui une base aérienne à Toulouse qui emploie actuellement 197 personnes.

La mise en service annoncée de la LGV entre Toulouse et Bordeaux au début des années 2030 pourrait-elle être fatale à la navette aérienne Toulouse-Paris ? Difficile à dire car l'avion restera tout de même bien plus compétitif que le train à terme. Quant à la mise à contribution du transport aérien envisagée par le gouvernement pour financer le plan Borne en faveur du ferroviaire d'un montant total de 100 milliards d'euros, on tire la grimace dans les rangs d'Air France.

Nous sommes convaincus que le développement du ferroviaire sera utile pour la décarbonation du secteur du transport. « Cependant, la décarbonation de l'avion va coûter chère et le transport aérien aura besoin de tous ses moyens financiers pour y parvenir », met en garde Vincent Etchebehere, le directeur du développement durable et des nouvelles mobilités chez Air France.

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Pour mémoire, il est à souligner que la compagnie tente depuis de nombreuses années de faire monter en puissance son offre « train + air », devant permettre une correspondance entre les vols de la compagnie et l'offre de la SNCF. Selon, Vincent Etchebehere, 179.000 passagers y ont eu recours en 2022.

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