PrintOclock prospère dans l'impression et s'ouvre à l'édition

Alors que le marché de l'impression est en perte de vitesse, Printoclock a triplé son chiffre d'affaires en dix ans. Le premier imprimeur indépendant d'Occitanie entend asseoir ses ambitions en doublant la taille de ses locaux et en investissant dans une nouvelle machine capable de réaliser jusqu'à dix millions d'impressions par mois.
Équipe atelier de Printoclock
Équipe atelier de Printoclock (Crédits : Printoclock)

Le secteur de l'imprimerie souffre. Depuis cinq ans, les revenus de ce segment ont reculé de 15 %, une baisse de valeur notamment dû à la forte inflation, au Covid et à la dématérialisation. Dans le même laps de temps, le premier imprimeur indépendant d'Occitanie, Printoclock, a connu une croissance presque insolente.

L'entreprise qui se décrivait comme « le Petit Poucet de l'impression » face à une concurrence comme Cimpress (VistaPrint, ExaPrint, Easyflyers...) et ses deux milliards d'euros de chiffres d'affaires, a presque triplé ses résultats sur ces dix dernières années. Son chiffre d'affaires annuel s'établit désormais à 15,9 millions d'euros, soit une hausse de 38 % par rapport à 2021.

En quinze ans, la startup toulousaine du Web to Print est devenue le leader indépendant de l'impression BtoB en France. Aujourd'hui, « l'imprimeur engagé » emploie 80 salariés sur ses deux sites de Toulouse, qui délivrent chaque année plus de 240.000 commandes avec des produits comme des flyers, des affiches, ou des présentoirs. Ces produits sont essentiellement à destination des marques, des distributeurs, des indépendants, des associations ou encore des administrations.

Créée en 2008 à Toulouse par Antoine Roux, Printoclock a su s'adapter aux nouvelles contraintes d'impression en ligne et livre désormais à J+1 des commandes passées jusqu'à 17 heures, partout en France, que ce soit des particuliers ou des entreprises, leur modèle reposant uniquement sur la vente en ligne. Parmi ses plus gros partenaires, l'entreprise compte de grands acteurs de l'écosystème toulousain à l'image du Rose Festival, ou de la Mêlée numérique par exemple.

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Trois millions d'euros d'investissement pour 2023

Printoclock ne compte pas s'arrêter là et dévoile un plan d'investissement de trois millions d'euros. La société espère doubler sa superficie en récupérant les locaux de leurs voisins de la maison de la presse d'ici 2024. « Nous possédons actuellement 1.800 m2 et espérons en obtenir 2.200 m2 de plus », précise le patron. L'entreprise va aussi se doter d'une machine de dernière génération qui représente un investissement d'un million d'euros à elle seule. Celle-ci va permettre au premier imprimeur indépendant d'Occitanie d'aborder de nouveaux marchés, notamment le secteur de l'édition grâce au tirage sur mesure, mais aussi de répondre aux enjeux de la transition écologique.

« Jusqu'à maintenant, nous étions plus mesurés avec des lignes d'investissement nombreuses, mais sur des matériels à valeurs plus faibles, il était temps de reprendre la main sur les gros acteurs de l'impression pour pouvoir les concurrencer », justifie Antoine Roux.

Cette machine (Canon VPix) peut réaliser jusqu'à dix millions d'impressions par mois. Outre le gain de temps sur l'impression, ce nouvel outil de production, installé en janvier, permet de réduire la consommation d'encre grâce à la technologie jet d'encre, de production feuille à feuille, mais aussi de réduire le gaspillage de papier tout en ayant une consommation énergétique réduite.

De nouveaux marchés

Grâce aux performances de ce nouvel outil d'impression, Printoclock a pu s'ouvrir les portes des marchés de l'édition et de l'autoédition (édition d'ouvrages par des particuliers ou des professionnels qui ne souhaitent pas passer par des éditeurs).

« Nous avons observé que pas mal de gens venaient imprimer quelques livres en passant par notre offre catalogue publicitaire, cet investissement répond donc au marché du print à la demande », explique le gérant.

Cette presse offre, en effet, la possibilité de réaliser des tirages limités voire unitaires à des conditions économiques avantageuses. Un volet qui occupe d'ores et déjà plus de 50 % de l'activité de la machine. L'entreprise prévoit un fort développement sur le marché du livre, en particulier auprès des éditeurs intermédiaires et de l'auto-édition. Ces acteurs sont aujourd'hui confrontés à la problématique de la gestion des stocks. Les sur-tirages entraînent en moyenne la mise au pilon de 26.000 tonnes de livres invendus. Un gâchis qui pourra être limité grâce à un nombre d'exemplaires ajusté.

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Développement éthique

Printoclock poursuit ses ambitions de développement tout en restant fidèle à ses valeurs éthiques et environnementales, dont le Made in France.

« La crise récente de la Silicon Valley Bank est un événement très significatif d'un changement de paradigme du leadership. Nous vivons la fin de la startup mondialisée. Nous nous dirigeons vers une économie beaucoup plus saine et Printoclock peut se réclamer de ce modèle », décrit Antoine Roux.

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Printoclock imprime l'intégralité de sa production sur le territoire français et achemine ses livraisons sans recours au moyen aérien depuis 2019. « C'est une action qui nous dessert, mais qui pour moi est vraiment importante », affirme Antoine Roux. Une spécificité qui permet à la société de se démarquer de ses concurrents tout en décarbonant sa production. « Nous ne voulons pas faire de green-washing, mais c'est une démarche que nous avons toujours eu, nous ne voulons pas compenser les émissions de CO2, nous voulons les éviter », insiste-t-il.

Enfin, en 2024, le leader indépendant du marché français de l'impression pour les professionnels délivrera à ses clients un indicateur carbone relatif à leur commande, pour leur permettre de quantifier les émissions générées par leurs activités d'impression.

Dix recrutements en 2023

En outre, l'entreprise s'efforce de maintenir l'équilibre femme/homme dans ses effectifs qui comptaient 80 personnes en 2022. En cela, les femmes représentent 54 % des ressources humaines dans la société. Six de ces femmes sont même désormais à des postes de management au sein de l'entreprise en 2023. « Nous avons autant de femmes que d'hommes même dans l'atelier de production dans un métier parfois physique et machiste », se félicite le chef d'entreprise.

En 2023, l'imprimeur va continuer à structurer son management avec la création de nouveaux postes-clés dans les ressources humaines, le marketing, la communication, la production ou encore la direction du site. D'ici la fin de l'année, dix nouveaux collaborateurs devraient être recrutés.

Au cours des prochaines années, Printoclock entend franchir de nouveaux caps et conforter son leadership sur l'imprimé professionnel en France et projette un chiffre d'affaires entre 18 et 19 millions d'euros pour 2023.

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