New Space : EnduroSat et Agenium Space se rapprochent

Récemment implantés dans l'écosystème spatial toulousain, EnduroSat et ses satellites partagés viennent de ficeler une collaboration de long terme avec Agenium Space. L'ambition de la société bulgare est de proposer à ses clients la solution de deep learning développée par son nouveau partenaire devant garantir une qualité des données collectées dans le cadre de missions d'observation de la Terre en particulier.
(Crédits : EnduroSat)

Quelques mois après son implantation à Toulouse, le bulgare EnduroSat bonifie déjà son arrivée dans la Ville rose. La société vient d'officialiser « un contrat-cadre de coopération » avec le Toulousain Agenium Space. « L'idée est d'avoir un partenariat de long terme, avec nos services complémentaires, afin de proposer à nos clients des offres complètes et de qualité », commente Emmanuel Sauzay, le directeur de la croissance d'EnduroSat et responsable France des activités de l'entreprise.

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Concrètement, EnduroSat va intégrer à ses satellites partagés la solution logicielle à base de deep Learning (intelligence artificielle) développée par Agenium Space. Pour mémoire, le Bulgare commercialise depuis 2022 des plateformes complètes d'accès à l'espace et fournit à ses clients une interface pour exploiter la charge utile fournie par leurs soins, avec comme premier marché l'observation de la Terre. Ainsi, EnduroSat propose tous les trois mois des fenêtres de lancement avec la possibilité d'accueillir plusieurs charges utiles de plusieurs clients sur un même satellite.

« Historiquement, nous sommes un fournisseur d'équipements pour petits satellites, mais notre axe de croissance majeur c'est la commercialisation de l'accès à l'espace et nous laissons ainsi nos clients se concentrer sur le développement de la charge utile », commente l'ancien salarié d'Airbus Defence and Space.

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De l'Edge computing en orbite

Selon les dires d'Emmanuel Sauzay, EnduroSat a déjà commercialisé tous ses lancements prévus sur 2023 et s'affaire déjà sur ceux de 2024. Dès lors, cette nouvelle collaboration avec Agenium Space devrait se matérialiser dans les faits sur les lancements en cours de commercialisation.

« Ce partenariat correspond à un besoin du marché. Une des difficultés que nous avons quand nous voulons faire du Processing en orbite est que nous sommes beaucoup plus limités qu'au sol. Il y a particulièrement moins de puissance de calcul...Mais les applications logicielles développées doivent garder les mêmes qualités de service une fois en orbite. La solution proposée par Agenium doit donc permettre d'offrir à nos clients une garantie sur la qualité du traitement des données », poursuit le dirigeant.

Basée sur la distillation de réseaux neuronaux profonds, la solution logicielle d'Agenium a pour objectif de développer l'Edge computing en orbite couplé à l'usage de l'intelligence artificielle. L'intérêt de cette dernière est d'optimiser la performance du traitement des données récoltées par des nanosatellites. « L'idée est clairement de limiter le déchet par exemple sur les charges utiles dédiées à l'observation de la Terre », commente Emmanuel Sauzay.

« Ces satellites mesurent parfois 10 cm de côté. Ces petits volumes ne disposent pas de la même batterie, de la même puissance de calcul ou capacité de stockage qu'un satellite traditionnel. Notre métier consiste à extraire la substantifique moelle des informations collectées par ces nanosatellites et de les stocker sur de toutes petites cartes électroniques en orbite tout en maintenant les performances de ces cubsats », expliquait Christine Fernandez-Martin, directrice générale d'Agenium Space, interrogeait par La Tribune en février 2022.

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Des activités en croissance

Typiquement, la solution d'Agenium Space doit permettre aux charges utiles envoyées en orbite de ne pas stocker des images polluées par des nuages. Par ailleurs, cette « innovation de rupture », comme la qualifie Christine Fernandez-Martin, a déjà fait ses preuves sur les satellites partagés de Loft Orbital à l'occasion de tests au sol avant un déploiement en orbite. Une première collaboration qui offre donc des garanties de résultats à son concurrent bulgare envers ses clients.

« Grâce à l'expérience inégalée d'EnduroSat en matière d'intégration de charges utiles sur un seul satellite et la technologie de rupture d'Agenium, nous créerons des opportunités de coopération fructueuse à travers l'Europe », ajoute Christine Fernandez-Martin, COO d'Agenium Space.

Si EnduroSat n'emploie qu'actuellement que deux personnes à Toulouse (sur un total de 115 salariés), elle prévoit de gonfler ses effectifs entre six et douze personnes dans la Ville rose d'ici la fin de l'année 2023 en fonction des contrats signés.

Quant à Agenium Space (70 salariés sur l'ensemble du groupe), son chiffre d'affaires est en forte croissance grâce en partie à ses collaborations avec la direction générale de l'armement (DGA). Mais elle compte aussi déployer sa solution de deep Learning aux côtés de l'ESA afin d'observer la déforestation. Une nouvelle collaboration prévue dans le cadre du programme Ops-Sat.

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Commentaire 1
à écrit le 22/03/2023 à 16:44
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La Bulgarie c'est le pays de la corruption et du banditisme rien de plus.

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