Flow Control Technologies : 75 emplois menacés mais « une dizaine de marques d'intérêt »

Dans le Tarn, Flow Control Technologies (FCT) est abandonnée par son actionnaire chinois et se retrouve désormais en redressement judiciaire, dans l'espoir de trouver un repreneur. La faute à un chiffre d'affaires qui s'écroule. Aujourd'hui, la société, spécialisée dans la production de vannes pour les industries gazière et pétrolière, fait l'objet « d'une dizaine de marques d'intérêt ».
Non loin d'Albi, Flow Control Technologies emploie 75 personnes.
Non loin d'Albi, Flow Control Technologies emploie 75 personnes. (Crédits : FCT)

Pour certains, ce dossier a un air de déjà vu. Une entreprise florissante puis une lente abîme économique, des redressements judiciaires qui se multiplient jusqu'à l'arrivée d'un repreneur chinois qui abandonne le navire. Voilà un condensé de la fin récente de la fonderie SAM dans l'Aveyron, liquidée fin 2021.

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Seulement, le même script est utilisé actuellement du côté de Saint-Juéry, à proximité d'Albi (Tarn). L'entreprise Flow Control Technologies est placée en redressement judiciaire depuis le 13 décembre dernier quand son actionnaire chinois, CAG (China Automation Group), a décidé de jeter l'éponge.

« Cette entité est propriétaire de FCT depuis juillet 2020, suite à un autre redressement judiciaire. Seulement, elle n'a pas joué son rôle d'actionnaire depuis et elle a annoncé se retirer », confirme Pascal Theveniaud, commissaire aux restructurations et à la prévention des difficultés des entreprises notamment pour le Tarn, joint La Tribune.

Un chiffre d'affaires en nette baisse

Cette décision met en danger les 75 emplois dénombrés au sein de ce fleuron industriel local qui en a compté plus de 200 dans ses grandes années. Aujourd'hui, deux tiers de ses effectifs ont des activités en lien avec la métallurgie et un autre tiers sont dans la R&D.

Cette équipe opère pour le compte des industries gazière et pétrolière. Flow Control Technologies est reconnue dans le monde entier pour la qualité de ses vannes spécifiques produites sur mesure pour ces secteurs, grâce notamment à son bureau d'études interne. Elle opère aussi dans le service après-vente de ces produits. Mais ce business est moins porteur qu'auparavant.

« La société doit faire face à un marché qui se rétracte. Il y a moins de projets d'exploitation pétrolière, c'est un fait incontestable. C'est le gros élément défavorable dans ce dossier (...) La diversification de FCT doit faire partie des pistes pour une éventuelle reprise », poursuit Pascal Theveniaud.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Après un chiffre d'affaires de 14,4 millions d'euros en 2021, celui-ci est tombé à 8,6 millions à la clôture de l'exercice 2022. Malgré tout, « la trésorerie est correcte et nous offre donc du temps pour trouver un repreneur », assure le représentant de l'État.

Pas encore d'offre sur la table

Initialement fixée en février, la date de limite de dépôts des candidatures pour les potentiels repreneurs a été repoussée au 31 mars. Si cela est nécessaire, l'hypothèse d'un nouveau report n'est pas impossible pour tenter de sauver Flow Control Technologies, qui produit précisément des vannes à boisseaux.

« Il s'agit d'un dossier important pour l'État car nous sommes dans l'industrie pure et dure. Tous les acteurs du dossier sont proactifs, les salariés sont très investis dans ce processus et tout le monde partage la volonté de sortir par le haut de cette période », fait savoir le commissaire.

Joint par La Tribune, le conseil régional d'Occitanie confirme travailler avec les services de l'État sur ce dossier dans l'optique de trouver un repreneur. Néanmoins, les élus locaux sont peu nombreux à monter au front sur la scène publique pour défendre la cause de FCT. Sur le plan politique, il est évident que défendre un acteur de l'industrie des énergies fossiles ne rapporte pas des points alors que le réchauffement climatique s'accentue. Néanmoins, ce travail de fond dans les coulisses, notamment soutenu par Business France, porte ses fruits.

« Nous avons une dizaine de marques d'intérêt aujourd'hui et majoritairement des profils étrangers. C'est un dossier qui vit mais dans lequel tout reste encore à faire car une marque d'intérêt n'est pas synonyme d'offre », conclut Pascal Theveniaud.

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