GeoRide, le vol d'une moto qui devient une entreprise de trackers GPS

Née à Toulouse en 2018, GeoRide s'est faite une place de choix dans le milieu très fermé de la moto avec son tracker GPS. Une réussite commerciale qui a été déclenchée par le vol de la moto...de son fondateur. Mais ce produit, inexistant pour les deux-roues jusqu'alors, a connu quelques mésaventures. Portrait.
GeoRide veut aussi s'investir sur le marché des deux-roues non-motorisés
GeoRide veut aussi s'investir sur le marché des deux-roues non-motorisés (Crédits : GeoRide)

Des milliers de motos en sont équipées. Un petit boîtier noir fabriqué en France - d'une dizaine de centimètres - qui permet de protéger les deux-roues face aux vols. L'histoire commence en 2017 suite au vol de la moto de Thomas Chambon. L'idée lui est alors venue de créer une solution qui veille sur les motards et leur moto. Cela deviendra la société GeoRide.

« Je me suis fait voler ma moto en 2017, j'avais mis un bloc disque alarme et un antivol. Il y avait un stress constant lorsque je garais ma moto, je ne comprenais pas pourquoi on ne pouvait pas recevoir de notifications sur son téléphone. Les traqueurs n'existant quasiment pas, nous en avons donc créé un. À la base, c'est un produit que j'ai créé pour un usage personnel », raconte l'entrepreneur.

La jeune pousse emploie désormais 15 personnes, dont une aux États-Unis qui s'occupe du développement commercial à l'international. Le modèle économique de l'entreprise a récemment évolué pour opter vers un système d'abonnement moyennant une dizaine d'euros par mois pour la version "mini" du boîtier. Toutefois, l'entreprise n'a pas souhaité communiquer son chiffre d'affaires.

Un changement des mentalités

Ce petit boîtier, fabriqué entre Toulouse et Lille, a créé une révolution dans le monde de la protection des motos. Ce type de technologie étant quasiment inexistant en France jusqu'alors, l'entreprise a réussi à obtenir rapidement une place de choix dans ce secteur. La marque s'est fait connaître en partie grâce à son fondateur, Thomas Chambon, possédant une chaîne YouTube de près de 500.000 abonnés sous le nom de Walane. L'ancien vidéaste, spécialisé dans les vidéos à moto, a pu profiter du soutien de sa communauté lors du démarrage de son projet en 2018.

« Avant, le traqueur GPS c'était un gros mot dans le monde de la moto. Cela coûtait très cher, on demandait une position GPS par SMS. Il n'y avait pas d'application cloud », témoigne le fondateur.

Les boîtiers GeoRide innovent dans trois secteurs : la protection des motards (détection de chutes), la sécurisation de la moto (traqueur, alarme) ainsi que la création d'un écosystème du quotidien (envoi de message automatique, visualisation des trajets). Le système est fonctionnel dans une dizaine de pays en Europe avec un service d'assistance 24h/24h. La solution est fournie avec une application mobile permettant de consulter toutes ses données (trajets passés, inclinaison de la moto, etc.) ainsi que la possibilité de contrôler la sirène à distance. Lorsque des vibrations sont ressenties ou qu'une tentative de vol est commise, le téléphone reçoit des messages et émet des alertes, jusqu'à appeler le propriétaire du véhicule.

« En 2022, 90% des véhicules ont été retrouvés en 24h et 74% en moins de deux heures », déclare le dirigeant.

Côté installation, un simple branchement au niveau de la batterie suffit pour fonctionner pendant des mois. Le boîtier se recharge automatiquement lorsque le véhicule roule.

Une collaboration défaillante avec une entreprise

Malgré tout, GeoRide n'a pas connu que des périodes ascendantes. Après une première version de son boitier réussie, la seconde était annoncée pour l'année suivante, en 2019. Cependant, tout ne s'est pas passé comme prévu.

« Une de nos erreurs a été un excès de confiance envers notre société partenaire. Nous avions des produits qui fonctionnaient mal, mais celle-ci promettait une résolution des problèmes dans les jours suivants. Étant moi-même développeur, je sais que ce sont des choses qui peuvent se résoudre. Lorsque nous avons commencé à livrer quelques mois plus tard, les mises à jour n'arrivaient toujours pas. Du jour au lendemain, ils nous ont dit "stop" et ont demandé une compensation afin que l'on puisse récupérer le projet ».

Ce partenaire avait la charge du prototypage, du développement du logiciel interne et de l'industrialisation du produit. Cet événement marque un arrêt dans la chaîne de production. Pour pallier cette crise, la startup a opté pour la transparence envers sa communauté. En expliquant la situation et en proposant un plan de relance, la société a réussi à maintenir 95% de ses précommandes.

« Cela prouve que les gens nous faisaient confiance et qu'il n'y avait rien sur le marché. C'était une période très difficile, sortir un produit en seulement six ou sept mois, c'est très complexe. Malgré tout, nous avons réussi le pari et nous avons livré le meilleur produit qui existe aujourd'hui », estime Thomas Chambon.

Aujourd'hui, un procès est toujours en cours entre les deux entreprises.

Depuis, la jeune pousse continue son ascension. En juin 2022, un partenariat a été signé avec CFMOTO, leader du quad en France et en Europe. Ensemble, ils proposent désormais une moto équipée du système GeoRide dès la sortie d'usine. Plus récemment, en novembre 2022, une version « mini » de leur boîtier est entrée sur le marché. Il possède les mêmes fonctionnalités, mais avec une taille 50% inférieure à son grand frère.

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Commentaires 2
à écrit le 02/04/2023 à 0:16
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"Cela pourrait être pas mal d'avoir un article écrit par un véritable journaliste qui vérifie les sources et qui confronte les informations pour avoir ne serait-ce qu'une idée de la vérité... Bastien Lenfant, vous êtes certainement un bon biographe, ...

à écrit le 27/01/2023 à 13:45
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ce serait bien d'avoir la mème chose pour les voitures

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