La biotech Orius accueille dans son capital le Marseillais Capsum

Soutenue par un développement commercial plus rapide que prévue, la jeune biotech toulousaine Orius accueille dans son capital la société Capsum. Avec ce nouveau partenaire, la startup spécialisée dans la production d'aliments et de plantes "boostés" naturellement sur le plan nutritif veut grandir vite. Par ailleurs, elle collabore toujours avec le CNES autour de l'alimentation spatiale et doit officialiser un accord dans les prochains jours.
La biotech Orius grandit aussi que ses plants.
La biotech Orius grandit aussi que ses plants. (Crédits : Orius)

"L'idée est de donner un coup de boost à notre développement", confie Paul-Hector Oliver, le CEO et co-fondateur d'Orius. Cette biotech toulousaine née en 2021 s'est spécialisée dans la production de "supers aliments" boostés naturellement, notamment pour les domaines de la cosmétique et de la santé. Pour ce faire, les équipes de la jeune pousse utilisent le procédé du "Precision Indoor Farming".

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Alors, pour booster leur startup, comme ils boostent les plantes, Orius vient d'accueillir dans son capital la société Capsum, basée à Marseille. Cette dernière est un spécialiste de la microfluidique et elle est créatrice de produits de beauté pour les marques. "Il s'agit d'une prise de participation minoritaire, de moins de 25%", précise le dirigeant.

Néanmoins, leur collaboration n'est pas uniquement liée à des intérêts financiers. Tout a commencé aux États-Unis, là où Capsum développe un site industriel, avec l'appui technologique de... Orius.

La biotech va installer son usine à Toulouse

Depuis plusieurs années désormais, Capsum travaille sur la création d'une usine au Texas, à Austin, de 1.000 m2. À l'intérieur, Orius y installera ses "Biomebox", qui sont comme d'imposants frigos de 300 kgs, totalement en inox et pensés de manière à être capable de reproduire une multitude d'environnements propices au développement de certains apports nutritifs.

Les bioréacteurs d'Orius occuperont 400 m2 de surface, dédiés à la production d'aliments en lien avec l'industrie du cosmétique. L'unité de bio-production innovante de Capsum est prévue pour être autonome en eau et en énergie, alimentée par 8.000 m2 de panneaux solaires installés sur le toit. L'usine commencera par la production de micro-pousses de tournesol et "s'étendra rapidement à d'autres ingrédients actifs d'origine naturelle, notamment des extraits de fleurs et de racines", précise le duo dans un communiqué commun.

Orius Texas

Une projection de l'usine de Capsum à Austin (Crédits : Capsum).

« Pour l'installation de notre ferme verticale de précision à Austin aux Etats-Unis, Capsum a choisi Orius, pour ses compétences et qualifications en matière d'agriculture high-tech. Durant ce projet, le partage des connaissances et notre ambition commune étaient tels que nos deux équipes ont décidé de s'associer pour transformer l'industrie de la beauté en utilisant le Precision Indoor Farming", explique Sébastien Bardon, CEO de Capsum, pour justifier la prise de participation dans la startup Orius. "Nous avons pas mal discuté sur comment aller plus loin ensemble, aussi bien sur les plans commercial que scientifique", appuie Paul-Hector Oliver.

Au-delà de l'apport de clients potentiels par son nouvel actionnaire, Orius compte s'appuyer sur ce nouvel apport financier pour développer à Toulouse une usine de fabrication de ses bio-réacteurs, qui peuvent aussi être pensés sur-mesure en fonction des projets. Le laboratoire de R&D pour l'élaboration de recettes pourrait aussi prendre une nouvelle dimension. Aujourd'hui, la startup occupe 1.000 m2 de locaux, elle réfléchit à doubler leur surface rapidement face à son essor commercial.

La cosmétique et le spatial

Pour preuve, Orius, qui visait un chiffre d'affaires de 400.000 euros pour son premier exercice, va plutôt atterrir entre 600.000 et 700.000 euros. Sur 2023, la biotech voit large, entre un et deux millions d'euros de chiffre d'affaires et elle compte gonfler ses effectifs pour arriver à une vingtaine de salariés fin 2023.

"La fourchette est large car nous sommes en discussions avec de très grandes marques de la cosmétique, françaises notamment. L'ampleur de ces éventuels contrats dictera un peu la tendance de l'année à venir. Mais quoi qu'il en soit, nous sommes en avance sur notre plan de commercialisation", se réjouit l'entrepreneur.

Tout semble aller vite pour Orius car dès sa création elle a bénéficié d'une vitrine unique. Elle a fait partie de la première promotion de TechTheMoon, l'incubateur de startups du CNES dédié à l'économie lunaire. La startup a notamment développé quelques prototypes de machines à envoyer sur une base lunaire et des recettes d'aliments boostés spécifiques pour des astronautes. L'incubation de 12 mois a pris fin récemment pour laisser la place à la seconde promotion et tout particulièrement Neopouss.

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"Mais nous continuons à travailler avec le CNES sur ce projet et potentiellement l'acquisition de bioréacteurs par leurs soins. Nous allons bientôt dévoiler un partenariat plus large autour de ce projet d'alimentation spatiale avec le Min de Toulouse et des chefs gastronomiques, souhaité par Maguelone Pontier, la directrice du Min. L'idée est de faire un projet encore plus complet qu'au départ en n'oubliant aucun acteur. Le pays de la gastronomie doit devenir incontournable sur ce sujet de l'alimentation spatiale dans la future base lunaire", estime Paul-Hector Oliver.

L'officialisation de cette alliance doit ainsi intervenir le 16 novembre, avec l'ambition de faire de la France un acteur incontournable sur le plan technologique du retour sur la Lune.

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