Le fabricant d'électroménager durable Kippit en passe d'éviter la liquidation

Installé à Toulouse, le fabricant d'électroménager durable, réparable et made in France est menacé en raison des retards multiples d'un fournisseur essentiel. Mais l'issue heureuse d'une procédure en référé contre celui-ci et le soutien de deux investisseurs pourraient sauver la startup Kippit de la liquidation, un temps envisagée. Les détails.
Kareen Maya Levy a cofondé Kippit avec Jacques Ravinet, pour faire de l'électroménager durable, réparable et made in France.
Kareen Maya Levy a cofondé Kippit avec Jacques Ravinet, pour faire de l'électroménager durable, réparable et made in France. (Crédits : Rémi Benoit)

Au début de l'été, l'annonce était passée tout sauf inaperçue. La jeune entreprise toulousaine Kippit avait annoncé sur le réseau social Linkedin son placement en redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Toulouse. Une issue surprenante pour la société créée au début de l'année 2019 au regard son positionnement.

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La startup conçoit, développe et commercialise de l'électroménager qu'elle veut durable, réparable, multifonctions et made in France. Preuve de l'engouement et de l'attente que suscite une telle offre, déjà plus de 2.000 bouilloires multifonctions Jarren ont été précommandées par des particuliers lors d'une campagne de pré-vente.

Seulement, le fournisseur de la cuve en inox de la bouilloire, le Français DEP Industrie (récemment rachetée par le groupe EDM), a multiplié les retards successifs de livraison des premières pièces au point de mettre en situation de fragilité économique Kippit. La startup toulousaine a donc décidé d'agir.

"Sur le conseil de nos avocats, nous avons engagé une procédure en référé auprès du tribunal administratif contre ce fournisseur défaillant. Elle a eu lieu le 25 août et elle a été très positive envers Kippit. Nous demandons au minimum 350.000 euros de dédommagement au titre du préjudice économique subi",  témoigne auprès de La Tribune Kareen Maya Levy, la co-fondatrice de la société toulousaine.

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Contactés par La Tribune, le fournisseur isérois et son nouveau propriétaire n'ont pas donné suite à nos sollicitations, notamment pour partager les raisons de ces retards successifs dans la livraison des cuves en inox pour la bouilloire de Kippit.

Deux investisseurs présents pour assurer la suite

Le jugement doit être rendu le 8 septembre, mais dans les rangs de la startup toulousaine on se montre confiant. Dans le cas contraire, si la procédure tournait mal, "on se dirigerait vers la liquidation", assure la dirigeante, et la disparition des six emplois associés à Kippit.

Les retards de livraison ont effet empêché la société d'honorer ses premières commandes, de poursuivre la commercialisation et surtout de poursuivre le développement de ses deux autres produits que sont le grille-pain et le lave-linge, eux aussi annoncés comme multi-fonctions. Résultat, cette situation de blocage a causé un trou dans les caisses évalué non loin du million d'euros.

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Mais la startup est parvenue à convaincre deux investisseurs d'injecter les ressources financières afin de combler en partie ces pertes et se donner la marge nécessaire pour maintenir l'activité du constructeur d'électroménager durable et made in France.

"Ils vont nous apporter 400.000 euros de capitaux. L'un des deux est un business angel associé au projet depuis le début et l'autre est un nouvel investisseur, un groupe industriel toulousain qui n'est pas de l'aéronautique et qui partage nos valeurs", détaille Kareen Maya Levy.

Ces engagements financiers devraient permettre à la direction de Kippit de rassurer sur sa viabilité le tribunal de commerce de Toulouse le 13 septembre, à l'occasion d'une audience qui s'annonce déterminante pour la suite.

Collaboration avec un fournisseur chinois

Parallèlement à ces procédures judiciaires, la société innovante a travaillé sur la recherche d'un nouveau fournisseur pour ses cuves en inox.

"Nous avons trouvé un fournisseur chinois capable de produire les outils nécessaires à l'élaboration des cuves en inox et de nous fournir les premières séries, soit près de 6.000 pièces avant la fin de l'année 2022. Nous avons travaillé avec lui tout le mois d'août", raconte la dirigeante.

Seulement, la promesse initiale de Kippit était de produire un électroménager durable...made in France, bien que la bouilloire sera toujours assemblée à Toulouse au sein de l'entreprise adaptée Aero XV-Ymca.

"C'est horrible pour nous de faire ce pas ce recul, mais nous n'avons pas le choix car le savoir-faire n'est pas présent en France, ni en Europe. L'idée de la collaboration avec le partenaire chinois est de par la suite acheter les outils et trouver un partenaire français équipés de presses hydrauliques pour accueillir ces outils et fabriquer ces cuves en inox", tient à rassurer la militante de l'électroménager réparable et durable.

Si tout se passe comme prévu désormais, les premières bouilloires durables et réparables de Kippit pourraient être livrées à leurs clients avant la fin de l'année 2022.

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