L'aventure Terre Faure a débuté en 2019, lorsque Morgane Jouan et Nicolas Baudet, œnologues, décident de reprendre le château de Fronton, près de Toulouse. L'un des plus vieux terroirs viticoles français autrefois réputé pour la qualité de ses vins et laissé à l'abandon pendant plusieurs années.
Dès 2020, les deux associés entament une démarche de revalorisation du domaine qu'ils nomment Terre Fauve, en référence au terroir viticole et des couleurs ocres et orangées des sols de Fronton et des murs de Toulouse. Aujourd'hui, le domaine dispose de 12 hectares de vignes bio, travaillées en méthode naturelle, sans intrants et depuis lesquelles sont produites 15 cuvées différentes de vins : rouge, blanc, rosé, effervescent, etc.
"Nous avons créé le domaine viticole il y a deux ans après avoir restauré les bâtiments et réalisé une transition en agriculture bio. Avant cela, nous travaillions pour des grandes maisons dans le vin et nous avons eu envie de nous exprimer dans nos propres cuvées", raconte Nicolas Baudet, cofondateur de la marque Terre Fauve.
Depuis sa première année d'activité en 2020, la jeune entreprise produit en moyenne entre 50.000 et 60.000 bouteilles par an. Près de 50 % de cette production est vendue à l'international, vers le Japon, la Corée du Sud, les États-Unis, les Pays-Bas ou encore le Danemark. En France, les crus sont distribués chez des cavistes, des restaurateurs, des épiceries fines et quelques hôtels. En tout, l'entreprise compte près de 200 clients. La première bouteille de vin Terre Fauve est vendue entre sept et neuf euros chez les cavistes. La plus chère est affichée à un prix compris entre 30 et 35 euros.
Morgane Jouan et Nicolas Baudet sont les propriétaires du Château Terre Fauve. (Crédits : DR)
Des cosmétiques pour "déguster les vins autrement"
Outre par leur qualité, des arômes atypiques et l'originalité des méthodes de vinification, les vins Terre Fauve se démarquent également par leurs étiquettes décalées désignées par des artistes.
"L'idée est de mettre en avant des artistes. De plus, nous accueillons au sein du domaine des expositions. En ce moment, le club de photo de Fronton expose ses oeuvres. Cette démarche artistique, le côté très jeune, le côté nature va intéresser les gens qui ne boivent pas de vin d'alcool", explique le co-propriétaire du Château Terre Fauve
C'est justement pour s'adresser à ces gens qui ne sont pas consommateur de vin, que l'entreprise a lancé sa marque de cosmétiques éponyme en 2021. La gamme de produits est réalisée à partir de 98 % d'éléments d'origine naturelle et 100 % des composants sont made in France. Bio et vegan, elle vise à reproduire chacune des cuvées du château Terre Fauve. Par exemple, Terre Fauve reconstitue ainsi la structure aromatique du vin haut de gamme 100% sémillon blanc dans une crème de jour, du vin blanc pétillant dans un sérum éclat visage ou encore du vin rouge dans une mousse nettoyante pour le visage.
Les cosmétiques de la marque sont fabriqués au sein d'un laboratoire situé à Grisolles dans le département du Tarn-et-Garonne, à une dizaine de kilomètres du domaine. Quant aux emballages et coffrets d'expédition, ils sont faits à partir de matériaux recyclés et eux-aussi recyclables.
"Nous nous sommes dits : nous réalisons des produits qui sont assez aromatiques et intéressants, pourquoi ne pas en faire des cosmétiques ? Nous avons alors rencontré Emma Flores, avec qui nous avons créé ce projet. Les produits permettent de déguster nos vins autrement. Ils reproduisent nos cuvées, d'un point de vue organoleptique au niveau de l'odeur, de la texture et des molécules antioxydantes", précise le jeune entrepreneur.
Exporter les cosmétiques avec les vins
Aujourd'hui, les quatre références (une crème de jour, un sérum, un baume à lèvres et une mousse nettoyante) sont vendues avec des tarifs de milieu de gamme, à des prix situés entre 18 et 37,50 euros. La marque 100 % made in Occitanie est commercialisée via la boutique en ligne et est distribuée dans quelques magasins de la région et à Paris.
Prochainement, les cosmétiques Terre Fauve devraient être exportés, comme les vins, vers la Corée du Sud, un pays friand de ce genre de produits. "Notre importateur de Corée du Sud a très bien compris le parallèle entre les cuvées et les cosmétiques. Sur sa prochaine commande de vins, il devrait ajouter une commande de cosmétiques", affirme le cofondateur de la marque.
À l'avenir, l'entreprise souhaite distribuer sa gamme de produits plus largement dans des boutiques locales, via des distributeurs en circuits courts et les exporter là où ses vins le sont, vers les États-Unis et le Japon notamment. La société devrait bientôt étoffer sa gamme avec deux nouvelles références, une crème à base de négrette, le cépage du Fronton et un masque d'argile rouge, dont regorge le sol de l'exploitation.
Les étiquettes Terre Fauve sont imaginées par des artistes. (Crédits : DR)
"Nous ne cherchons pas à produire plus, mais mieux"
Depuis peu et en parallèle, les propriétaires du domaine se sont lancés dans la réalisation de bières. La brasserie Terre Fauve vient de voire le jour au sein du domaine. Pour l'instant, trois bières blanche, ambrée et une blonde sont produites. Pour les années à venir, l'entreprise ne souhaite pas monter en régime et produire plus de raisins sur sa petite exploitation agricole.
"Nous ne souhaitons pas nous agrandir. Si nous produisons plus sur les vignes, la qualité va en pâtir. L'objectif est de rester sur ces volumes de bouteilles pour conserver une qualité optimale. Nous ne cherchons pas à produire plus, mais mieux", affirme Nicolas Baudet.
Aujourd'hui, les deux fondateurs, deux associés sur la partie cosmétique et bière ainsi qu'un apprenti se chargent du développement du domaine et des différentes marques qui en découlent.
Afin de mieux gérer la multitude de projets, dès 2023, une personne devrait être embauchée pour s'occuper des vignes à l'année. En 2021, la petite équipe a réussi à réaliser un chiffre d'affaires de près de 100.000 euros. L'objectif est de doubler ce résultat sur l'exercice en cours.
En Ariège, un gros projet d'usine de géotextile durable à 30 millions d'euros voit le jour
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !