Comme le démontre la carte de La Tribune, la consolidation dans l'industrie aéronautique est en marche depuis quelques mois, remède inévitable pour les grands donneurs d'euros de la filière afin d'être plus résilient en cas de nouvelle crise majeure. Dans cette réorganisation des acteurs clés de la supply chain, Latécoère compte bien apporter sa pierre à l'édifice.

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Dans un communiqué, en date du mardi 5 avril, le sous-traitant aéronautique toulousain, sous pavillon américain depuis quelques années, a annoncé son intention de racheter deux entités basées en Amérique du Nord.

"Latécoère confirme qu'elle poursuit l'avancée de discussions avec plusieurs cibles potentielles, qui, en cas de succès, auraient un impact significatif sur le groupe combiné. En particulier, après achèvement de ses due diligences techniques, Latécoère a soumis deux lettres d'offre juridiquement non contraignantes en vue d'acquérir 100% de deux sociétés distinctes, toutes deux basées en Amérique du Nord, actives dans les solutions d'aérostructures et qui, au total, ont généré un chiffre d'affaires d'environ 90 millions d'euros en 2021", a ainsi commenté le sous-traitant de rang 1.

Pour l'ensemble de l'exercice 2021, Latécoère a réalisé de son côté un chiffre d'affaires de 379,8 millions d'euros, contre 413,2 millions en 2020, ce qui représente une baisse de -8,1%, qui se justifie notamment par une chute des livraisons pour le programme du Boeing 787.

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Opérations financées par l'augmentation de capital de l'été dernier

Néanmoins, les deux dossiers ne sont pas au même niveau d'avancement et Latécoère précise même qu'il n'y a "aucune certitude que ces projets d'acquisition aboutissent à ce stade".

"L'une de ces offres, relative à la plus importante des deux sociétés cibles, a été approuvée par chacun des conseils d'administration de Latécoère et de la cible en vue du rapprochement envisagé et les parties sont entrées ce jour en négociations exclusives jusqu'au 29 avril 2022 pour parvenir à la finalisation d'une documentation juridique définitive.

La seconde offre est en cours d'examen par le conseil d'administration de la plus petite des deux cibles et reste notamment soumise à l'approbation du conseil d'administration de Latécoère ainsi qu'à la finalisation de la documentation définitive relative à l'opération", ajoute la société dans sa publication.

Contactée par La Tribune, la direction de l'industriel aéronautique préfère pour le moment garder confidentielle l'identité de ses deux cibles nord-américaines. Si elles aboutissent, "elles nécessiteraient un investissement total maximal en numéraire d'environ 95 millions d'euros (réparti sur une base d'environ 70/30 si les deux opérations étaient réalisées)", précise Latécoère. Pour financer cette croissance externe, l'industriel a réalisé une augmentation de capital de 222 millions d'euros au cours de l'été 2021.

Devenir un très grand du secteur

Si les deux rachats sont conclus, cela porterait ainsi à cinq opérations de croissance externes réalisées par le Toulousain ces 18 derniers mois. En 2021, la société a acquis SDM au Mexique et TAC en Belgique, puis Malaga Aerospace, Défense & Electronics Systems, dont l'acquisition pour cette dernière doit être finalisée d'ici l'été. Le tout s'inscrit dans une stratégie claire.

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"Nous devons atteindre une certaine taille critique pour atteindre la rentabilité standard de notre industrie. Nos pairs affichent aux alentours de 10% d'Ebitda. Ce n'est pas du tout le cas de Latécoère aujourd'hui et nous avons besoin d'aller vers cet objectif. Latécoère vise une taille critique d'1,5 à 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Aujourd'hui, nous atteignons 400 millions, cela veut dire que nous allons faire des acquisitions qui vont nous permettre, vers 2025, d'arriver à la taille que nous avions avant la crise. Ces acquisitions et la remontée des cadences nous permettront de viser un peu en deçà d'un milliard. Et ensuite, se marier avec une société d'une taille équivalente à la nôtre, nous permettra d'arriver à cette cible d'1,5 ou 2 milliards d'euros", avait déclaré Thierry Mootz, le directeur général de Latécoère, dans une interview accordée à La Tribune début décembre.