Fondée en 2013 à Labège sous le nom de Simsoft Industry, l'éditeur de logiciels autour de la voix change de nom et d'identité pour devenir Spix industry. L'objectif ? S'ancrer sur le marché français et européen de l'industrie avec ses solutions d'assistance vocale. La scale-up développe des solutions vocales au service de l'industrie, autrement dit le Siri ou l'Alexa des techniciens et opérateurs manuels de l'industrie du futur.
"Spix est le nom de notre agent conversationnel intelligent, alors l'associer à l'industrie pour former "Spix industry" reflète la réalité de l'activité de l'entreprise. Affirmer cet ancrage dans l'assistance vocale au service de l'industrie française et européenne permet à nos clients et partenaires de mieux comprendre notre stratégie, et à l'entreprise de renforcer sa visibilité à l'international", explique Philippe Crespin, président de l'entreprise.
Un système embarqué hors réseau
Comment fonctionne la solution Spix ? Grâce à un casque-micro vissé sur la tête et une tablette, les opérateurs et techniciens industriels peuvent réaliser du pilotage par la voix de logiciels existants. Plutôt que de prendre des notes sur du papier ou d'enlever leurs gants de sécurité pour entrer un chiffre sur ordinateur, ils énoncent simplement à voix haute les informations nécessaires lors d'une procédure ou pour remplir des formulaires. L'assistant vocal lui, guide les opérateurs sur leurs procédures à distance en leur laissant les mains libres. Spix représente ainsi un gain de temps et de sécurité des personnes et des biens et réduit les temps à faible valeur ajoutée.
Par le passé, l'innovation a été testée avec succès auprès de grands groupes comme Airbus, Continental, EDF, Michelin, Thales ou encore la fonderie Ventana.
"Nous co-développons avec nos clients des logiciels métiers qui intègrent notre agent conversationnel. Nous avons divisé cet assistant vocal en différents modules et services vocaux. L'industriel va piocher dans ces services unitaires pour les connecter à son logiciel. Il s'approprie l'outil et assemble les services dont il a besoin, selon son métier. Par exemple, pour Vallourec (fabricant de tubes en acier), un de nos clients, nous travaillons sur une solution de contrôle qualité, une opération qui repose encore beaucoup sur l'humain, son observation, ses capacités d'analyse pour déterminer si une pièce est bonne ou non. Nous développons une interface vocale qui va permettre à l'opérateur en charge du contrôle qualité guider les retournements, l'observation des défauts, les déplacements vers le poste informatique, etc par la voix et donc de fiabiliser les remontées d'informations", détaille André Joly, le directeur général de l'entreprise.
La solution Spix est commercialisée à un prix de 1.200 euros par poste de travail. L'assistant vocal est un système embarqué qui n'est pas installé en réseau, dans le cloud. Aujourd'hui, la société toulousaine maîtrise l'ensemble de la chaîne de valeur en interne.
Un déploiement international
Maintenant que sa technologie a passé la phase de preuve de concept, Spix industry souhaite passer un cap de développement stratégique important en 2022. L'entreprise envisage des premiers déploiements de Spix sur des sites industriels en France et en Europe. Elle est sur le point de signer plusieurs contrats et mène des discussions avec des industriels français qui évoluent dans les domaines de l'énergie et du nucléaire, "deux secteurs très friands de ce genre de solution car ils manipulent des systèmes critiques et ont besoin de plus et mieux collecter les informations terrain des opérateurs", précise André Joly.
Son développement commercial va également s'intensifier en Europe et notamment en Allemagne et en Italie. Par ailleurs, grâce à ses futures signatures de contrats, la société toulousaine va exporter sa solution à travers ses clients qui possèdent des filiales à l'international, notamment au Brésil et aux États-Unis. Ainsi, en 2022, Spix Industry à pour ambition de convaincre une vingtaine de clients avec son agent conversationnel intelligent, dont "trois ou quatre à l'étranger".
En 2023, l'entreprise envisage également la création d'entités Spix industry à Lyon, qui dispose d'un bassin industriel intéressant sur la chimie et le nucléaire et à Paris, "lieu incontournable". Dans cette perspective, la société toulousaine bénéfice du soutien de ses clients industriels, du conseil régional d'Occitanie, du plan France Relance pour la filière nucléaire, et de ses actionnaires minoritaires IRDI Capital Investissement et Bouygues Construction Venture.
Être 80 pour "être crédible"
Ce développement et les perspectives commerciales vont amener l'entreprise à renforcer ses équipes dès cette année. Elle qui emploie actuellement 20 personnes, souhaite recruter massivement des profils très variés notamment sur les volets du traitement des langues, développeurs informatiques, seniors en intégration de logiciels embarqués ou encore business et commercial.
"Si nous voulons compter et être crédible sur ce marché, nous devons être une entreprise de 80 personnes à terme. La dynamique actuelle de l'utilisation de la voix et de l'intelligence artificielle dans l'industrie demande à l'entreprise de mener une politique de communication et de recrutement intensive", affirme le directeur général de la startup.
Afin de maximiser le flux de candidats potentiels, l'entreprise lance une journée de jobs-dating sur son site de Toulouse-Labège le 18 mars prochain.
Après deux années difficiles financièrement, Spix industry souhaite atteindre l'équilibre lors de la clôture de son exercice comptable 2022, le 30 juin prochain.
"Les deux dernières années ont été catastrophiques à cause de la crise du Covid. Nous avons réalisé la moitié de ce que l'on devrait faire pour une raison simple, c'est que dès qu'il y a un danger quelque part, l'Industrie française se met en stand-by, gère ses priorités et les innovations comme la nôtre n'en font pas partie, ce que nous comprenons tout à fait. Lorsque l'activité repart, nous avons un décalage de six à huit mois. Actuellement, le vent est favorable et les industriels français veulent innover pour ne pas se faire dépasser par les voisins", conclut André Joly.
En 2023, l'éditeur de logiciels souhaite sortir de cette dynamique pour atteindre un chiffre d'affaires compris entre 1,2 et 1,4 million d'euros.
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