"À quelques détails près, toutes les salles de sports proposent aujourd'hui la même chose", regrette Stéphane De Oliveira, propriétaire de Gym Lounge.
Depuis 22 ans, il gérait Hall Fitness, une salle de sport "classique", située au 9 rue Théron de Montaugé, à proximité du centre commercial de Balma-Gramont.

Mais depuis le 2 juin, et la réouverture des salles de sport suite au confinement, son établissement s'appelle désormais Gym Lounge, et propose du sport connecté, 100% assisté par une intelligence artificielle et totalement nouveau à Toulouse.

"J'ai voulu proposer quelque chose d'autre, quelque chose de plus doux, qui tend vers le sport-santé. En plus, c'est un concept qui permet un entraînement beaucoup plus précis, tant au niveau des performances qu'à la visualisation des changements physiques", détaille l'entrepreneur.

Un système de coach électronique allemand

Son concept, Stéphane le doit à une startup allemande qui a levé 25 millions d'euros au début des années 2010 auprès de la Banque Publique d'Investissement pour financer et proposer une intelligence artificielle appelée "eGym".

Ce système, qui est directement embarqué dans les différentes machines de musculation, permet un suivi détaillé de l'évolution corporelle de l'utilisateur, en plus d'adapter automatiquement les exercices et la charge nécessaire pour atteindre son objectif.

"Il y a tout d'abord un bilan morphologique à faire avec un coach, qui nous permet de connaître le taux de masse graisseuse du corps, la masse musculaire, et de nombreux autres paramètres médicaux. Ensuite, et sur cette base, l'adhérent nous donne ses objectifs, que nous entrons dans eGym qui va calculer seul les charges et exercices nécessaires. Puis, il n'y a plus qu'à passer son bracelet magnétique devant la machine et l'on peut travailler en suivant les instructions sur la tablette. Toutes les six séances, il y a un bilan et un changement de phase, parce-qu'en moyenne nos sportifs gagnent 5 à 10% de force musculaire à chaque cycle", explique le gérant de la salle de sport.

Aller du business vers la HealthTech

Avec un budget de 150 000 euros, qu'il avait obtenu avant le confinement, Stéphane de Oliveira propose dans son établissement de 800 m² huit machines de musculation eGym permettant de travailler sur les principaux groupes musculaires, ainsi que cinq machines de "cardio" embarquant également l'intelligence artificielle. Les machines dites "classiques" n'ont cependant pas été bannies de la salle, qui propose également des cours collectifs sans équipement.

La salle de sport Gym Lounge n'a plus rien à voir avec Hall Fitness.

Avec un tarif de 119 euros pour la première séance de bilan corporel, puis 39,95 euros par mois, Gym Lounge compte 150 adhérents, pour quatre employés.

Ce concept, qui est équipé dans plus de 12 000 installations au travers du monde mais seulement une cinquantaine d'établissements en France, a également une carte à jouer dans le secteur public selon son gérant, qui souhaite obtenir le label sport-santé.

"En Europe et en Allemagne, on voit déjà des utilisations publiques de eGym. Il permet d'établir des programmes de réhabilitation fonctionnelle, de lutter contre le diabète de type 2, mais également de renforcer son métabolisme au-delà du côté musculation. Si j'arrive à obtenir le label sport-santé délivré par le Creps de Toulouse, des médecins pourraient prescrire des séances de sport dans ma salle", explique Stéphane De Oliveira.

Pour l'heure, aucune prévision de chiffre d'affaires n'a été réalisée par Gym Lounge qui propose le eGym depuis presque deux mois, mais selon son gérant, 80% des sportifs l'ayant essayé ont souscrit à un abonnement dans sa salle de sport.