Du 18 au 19 janvier s'est tenu au sein du Palais de l'Élysée une exposition 100 % made in France. Parmi les 120 entreprises présentes ce week-end, la marque Jean Fil. Basée à Montréal-du-Gers, elle a développé une gamme de polos en coton, fabriqués à partir de la récolte familiale, elle aussi dans le Gers.

"Outre la visibilité qu'il offre, notre présence à cet événement est une reconnaissance de notre travail ainsi que de notre volonté de produire exclusivement en France", commente Yohan de Wit, cofondateur de Jean Fil.

Depuis son lancement commercial, en août 2018, la marque a progressé. Dorénavant, ce ne sont plus sur deux, mais quatorze hectares, que poussent les fleurs de coton. Si durant la première récolte, en 2017, une centaine de kilos de fibres ont été récoltés, la dernière en date, celle de 2019, elle, a permis de ramasser près de deux tonnes de coton. Entre 2018 et 2019, l'entreprise a multiplié sa production par 10, en passant de 550 à 6 000 polos réalisés. La quantité de polos disponible repose bien évidemment sur la qualité et la quantité de la récolte qui elles dépendent entièrement du climat.

"Le climat nous a été favorable en 2019. Nous avons eu suffisamment d'eau et de chaleur. Notre coton ne nécessite aucune irrigation. C'est une fleur à laquelle on reproche de consommer beaucoup d'eau, mais elle n'en consomme pas plus que du maïs par exemple. C'est une culture qui est adaptée à nos terres ici, à Montréal-du-Gers, où le climat nous est adapté."

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Une confection entièrement française

Les six milliers de polos (obtenus grâce à la récolte de 2019) seront vendus, à partir de mai 2020, sur le site web de la marque gersoise. Ces derniers sont entièrement fabriqués en France.

"Le matière première est filée dans les Vosges, chez Valrupt-Industries, et ensuite tricotée et teinte à Troyes, chez Aube Tricotage et France teinture. Puis les polos sont confectionnés par Chanteclair et brodés chez Sobrofi-Sérimar, également près de Troyes", explique le dirigeant.

Le prix de vente est fixé à 120 euros et ce, depuis la création de Jean Fil. Un prix, jugé "raisonnable" par le cofondateur. "En France les polos sont 10 à 12 fois plus cher à produire qu'en Chine. Nous renonçons à une plus grande marge pour réaliser un produit de qualité", ajoute-t-il.

En 2020, l'entreprise familiale souhaite atteindre un chiffre d'affaires de 600 000 euros.

"Nous souhaitons trouver une technique pour améliorer notre rendement agricole afin de récolter entre 200 et 250 kilos de coton par hectare en 2020. On pense à un système de biocontrôle, qui permet de réguler naturellement la plante."

Dès 2021, les trois associés, Yohan de Wit, Médéric et Samuel Cardeillac, envisagent d'embaucher un salarié qui s'occupera de l'image et de la communication de Jean Fil afin de séduire une clientèle plus large.