Stade Jean Bouin à Paris, Odysseum de Montpellier, stade des Alpes à Grenoble, Mucem (musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) à Marseille, quais de la gare SNCF d'Annemasse, ou, plus récemment, Aeroscopia à Toulouse. L'entreprise Cabrol a réalisé des centaines et des centaines d'ouvrages en France depuis sa création en 1930 à Mazamet, dans le Tarn.

Spécialisée dans la construction métallique, la société conçoit et construit des bâtiments, des passerelles, des escaliers monumentaux ou encore des charpentes. Elle fait également des habillages métalliques sur des bâtiments en béton neufs ou en rénovation.

 "Nous réalisons des ouvrages qui ont des particularités techniques ou architecturales", commente Christian Vertadier, le PDG de Cabrol.

Basé en Occitanie, le constructeur intervient uniquement en France. Des chargés d'affaires, conducteurs de travaux et équipes de pose de Cabrol sont également implantés dans les régions Île de France et Rhône-Alpes afin d'y assurer l'activité.

Une entreprise qui appartient à ses salariés

En 2015, à la suite de difficultés financières, l'entreprise est rachetée par ses employés. Aujourd'hui 35 des 80 salariés sont associés majoritaires de la Scop.

"Chaque personne qui entre dans l'entreprise a pour obligation de faire acte de candidature pour devenir sociétaire de la Scop, au bout de deux ans."

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Afin de se renforcer après cette période délicate, et améliorer ses fonds propres pour "mieux assumer" sa croissance, Cabrol a lancé, le 28 novembre, sur le site de financement participatif toulousain, Wiseed une campagne pour récolter la somme de 500 000 euros d'ici fin janvier 2020.

"Nous sommes dans une activité qui est assez consommatrice en trésorerie pour une société comme la nôtre qui fonctionne grâce à des cessions de créance auprès des banques. Celles-ci ont un certain coût et ne nous permettent pas un fonctionnement suffisamment fluide. Nous avons des études d'ouvrage qui durent entre 3 et 6 mois. L'étape suivante est l'achat et la transformation des aciers avant d'enfin lancer les chantiers. Parfois, nous n'arrivons à l'étape du chantier que huit mois voire un an après le début de nos études. Tout ce cycle de production n'est pas toujours rémunéré par le maître d'ouvrage", explique le dirigeant de la Scop.

Cette levée de fonds a également pour objectif de financer des machines pour l'atelier afin d'accroître la productivité ainsi qu'un logiciel de gestion.

Objectif à moitié atteint

Pour le moment, plus de 310 000 euros ont été collectés sur Wiseed. Les financeurs obtiendront en échange de leur argent des titres participatifs, rémunérés 7 à 8 % par an durant 7 ans minimum, avec une prime de remboursement en supplément.

"Habituellement nous proposons deux types de financements, une participation en action avec une entrée au capital de l'entreprise sous forme d'actions ou des obligations qui sont une dette. Les titres participatifs sont spécifiques aux Scops. Ils permettent aux investisseurs d'amener des fonds propres à l'entreprise sans être actionnaires ni obtenir de droit de vote au CA", explique Christophe Azaïs, directeur général de Wiseed qui a collecté en 2019 plus de 50 millions d'euros pour 124 projets.

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Cabrol fait également appel au crowdfunding pour équilibrer sa clientèle. Aujourd'hui, les collectivités territoriales et l'État représentent ainsi 60% de son activité. Les 40 % restants sont des commandes provenant de clients privés. En 2018, ses activités lui ont permis de réaliser un chiffre d'affaires de 9,9 millions d'euros. En 2019, celui-ci devrait s'élever à 14 millions d'euros.

"Aujourd'hui, notre volume d'activité est à 120 % de nos capacités propres. C'est une stratégie afin d'anticiper les aléas du marché du bâtiment qui dépend de beaucoup de facteurs tels que les conditions météorologiques, l'état des terrains, etc", conclut Christian Vertadier.