Quaternion, quand le numérique se met au service de l’habitat

La startup toulousaine spécialisée en architecture a mis au point un logiciel numérique pour réaliser des constructions à forte valeur environnementale. Après avoir utilisé ses process de fabrication dans le domaine de l'événementiel, Quaternion s’attaque désormais au logement collectif.
Quaternion industrialise le système de construction avec des outils numériques.
Quaternion industrialise le système de construction avec des outils numériques. (Crédits : Quaternion)

"Nous sommes partis du constat que le logement collectif est décrié, qu'il est vu comme un produit financier standardisé à outrance, où les superficies sont réduites pour être plus rentable à la location", explique Mathieu Sudres.

Architecte de formation, le jeune homme est de ceux qui modèlent le Toulouse de demain. Quaternion, l'entreprise qu'il a fondée en 2016 avec l'un de ses confrères, Simon Hulin, fait partie des lauréats de "Dessine moi Toulouse". Initiée par Toulouse Métropole, la démarche met en avant des projets d'urbanisme innovants et à forte valeur environnementale. Celui co-piloté par Quaternion - la startup est accompagnée par deux promoteurs immobiliers et l'agence d'architecture OECO - est nommé "Habitat cousu main" : il proposera 132 logements et des espaces collectifs dédiés à des artistes dans le quartier Amouroux.

Pour faire sortir ces logements de terre, Quaternion mise sur la préfabrication numérique, comme pour la réalisation de ses structures en bois pour de l'événementiel.

"Aujourd'hui 80% des logements commercialisés ont un ou plusieurs défauts de fabrication. Cela est dû à plusieurs facteurs : une main-d'oeuvre moins qualifiée, des contraintes de temps... Mais résoudre ce problème coûte cher. Il faut industrialiser le système de construction pour avoir de la qualité. Nous, nous faisons tout à partir d'un logiciel numérique. En industrialisant le système de construction avec des outils numériques de pointe, on recrée de la valeur et on réduit le risque d'erreur de pose. Vous arrivez sur un chantier et vous posez comme dans la construction aéronautique ou automobile", explique Mathieu Sudres.

Des logements écologiques et évolutifs

Pour ces logements de 50 à 100 mètres carrés, Quaternion en avant un concept de personnalisation. "Les logements sont livrés vides, il n'y a pas de cloisons car ces dernières se transforment en meubles épais dans lequel on peut glisser les fonctions de bureau, bibliothèque, cuisine... Cela permet d'optimiser l'espace et d'adapter chaque appartement à la singularité de la famille qui y vit. Nous souhaitons vraiment que ce concept émerge et devienne une vraie alternative aux cloisons", avance Mathieu Sudres.

L'entreprise, qui réalisait en 2018 un chiffre d'affaire de 170 000 euros, s'attaque donc désormais au très dynamique secteur du BTP. Et si Quaternion veut faire des logements personnalisables à l'infini, la startup entend aussi proposer des "achats responsables". Les logements qu'elle conçoit pour la cité Amouroux font la part belle au bois local, ce dernier provenant d'Agen (Lot-et-Garonne).

"Contrairement à l'acier et au béton, le bois est un matériau modulable, avec une résistance impressionnante. C'est une alternative au béton et à l'acier, mais aussi une matière noble et esthétique. Utiliser du bois, c'est aussi un enjeu de résilience et de durabilité. C'est un combat que nous avons envie de mener. Il faut sensibiliser les gens face à leur achat en démontrant l'impact environnemental que génère un logement."

Les logements conçus par Quaternion seront 5 à 10% plus chers qu'un logement classique. Un coût que la startup souhaite réduire en maîtrisant toute la chaîne de valeur, de la conception au produit fini.

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