E-commerce : comment les acteurs toulousains l'exploitent ?

Ces dernières années, le e-commerce est devenu une manière de consommer incontournable au point que certaines entreprises basent uniquement leur modèle économique autour de lui. Pour d'autres, il a été nécessaire de s'adapter... Décryptage et analyse de ces entreprises toulousaines qui tentent de percer grâce au e-commerce.
Les entreprises toulousaines orientent désormais leur stratégie autour du e-commerce.
Les entreprises toulousaines orientent désormais leur stratégie autour du e-commerce. (Crédits : Rémi Benoit)

La Mêlée Numérique a décidé de se pencher pour sa première journée, lundi 30 septembre, sur le e-commerce. Et c'est de loin un secteur important en France puisqu'il représentait 92,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires fin 2018, d'après la Fevad, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance.

"Nous nous attendons à franchir assez largement la barre des 100 milliards d'euros sur l'année 2019. Aujourd'hui, malgré la chute du montant du panier moyen en raison d'une offre de plus en plus diverse sur le e-commerce, la fréquence des achats en France par acheteur ne cesse d'augmenter. De plus, le nombre de sites de e-commerce dans le pays était de 180 000 fin 2018, avec 26 000 nouveaux entrants et cela ne devrait pas s'arrêter de si tôt", avance Bertrand Pineau, le directeur de l'innovation, de la veille et du développement au sein de la Fevad, organisme qui compte 600 adhérents représentant 50 % du marché du e-commerce français.

Aujourd'hui, environ 25 % des entreprises françaises ont un site de e-commerce. Par ailleurs, certaines sociétés, parmi lesquelles des Toulousaines, ont basé tout leur modèle économique sur ce mode d'achat qui ne cesse de prendre de l'ampleur au fil des années dans l'Hexagone.

Des acteurs incontournables basés à Toulouse

Créé il y a un peu plus de dix ans par deux pharmaciens toulousains, Raoul Chiche et Jean-Gabriel Carrier, Santé Discount s'est beaucoup développé ces dernières années, depuis ses locaux basés à Montrabé. Il est aujourd'hui le premier site français de e-commerce sur son secteur grâce à une offre de plus de 15 000 produits émanant de 450 laboratoires et il ne compte pas en rester là.

"Après un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros fin 2018, notre objectif est d'atteindre la barre des 100 millions d'ici 2020. C'est loin d'être un objectif irréaliste sur un marché français pharmaceutique en e-commerce qui représente 4 milliards d'euros. En tout cas, depuis 2014, nous nous sommes fortement structurés pour y parvenir, avec notamment une levée de fonds de 2,5 millions d'euros en 2015 et des recrutements par la suite", explique Loïc Lagarde, le directeur général de SantéDiscount.

Face à lui, il a tout de même un concurrent de taille :  le réseau toulousain Lafayette, créé par le docteur Masson en 2005. Fort de 170 officines fin 2019, le groupe au chiffre d'affaires de 750 millions d'euros vise les 220 points de vente en fin d'année. "Pour nous, tout l'enjeu est d'être présent sur le e-commerce et de maintenir notre présence physique. Le métier de pharmacien, qui apporte des conseils à ses clients, doit perdurer", assure Caroline Lapointe, directrice marketing et e-commerce chez Lafayette Conseil. Une stratégie qui présente plusieurs avantages.

"Des retailers (détaillants en français, ndlr) utilisent leur présence physique face aux pureplayers comme Amazon en jouant sur le fait que l'acheteur peut découvrir en boutique le produit qu'il souhaite avant de l'acquérir. Surtout, le magasin peut devenir un mini-hub logistique et devenir un véritable relais pour le client", analyse Romulus Grigoras de l'entreprise OneStock, qui développe avec ses 50 collaborateurs installés à Toulouse, Paris et Londres des logiciels pour le commerce retail afin de proposer une distribution "omnicanal".

Sans oublier que d'après la Fevad, un consommateur en ligne sur trois achète des articles supplémentaires sur place quand il doit aller retirer sa commande en boutique.

Ne pas négliger l'écologie

Devant une telle opportunité, certains acteurs historiques de la place toulousaine n'ont eu d'autre choix que de se mettre à la page numérique. C'est le cas de la célèbre enseigne Comtesse du Barry, réputée pour ses foies gras et qui réalise un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros aujourd'hui.

"Le e-commerce représente 1,6 million de notre activité actuellement, soit 8% de notre chiffre d'affaires. Dans le même temps, en 1995, la vente à distance par catalogue représentait 20 millions d'euros contre seulement deux aujourd'hui. Le taux global de transformation entre les visiteurs et les acheteurs du site est de 2%. Mais nous avons un gros travail sur le mobile à faire car ce taux descend à 0,3 % sur ce support en raison d'un site web très mauvais. Nous sommes donc en train de le repenser car c'est un véritable enjeu de business pour nous de monter ce taux à 1% à l'avenir", concède Jérôme Fourest, le directeur général de Comtesse du Barry.

Pour ce dernier, l'écologie ne devra pas être négligée par le e-commerce à l'avenir. C'est ainsi tout l'enjeu de la future plateforme de logistique urbaine qui vient d'être présenté par les actionnaires du Min de Toulouse récemment. En 2021, la Ville rose sera dès lors équipée de 20 000 m2 d'entrepôts qui géreront jusqu'à 70 000 colis par jour, acheminés par des gros porteurs, avant d'être livrés sur les derniers kilomètres par des véhicules électriques.

Lire aussi : Logistique urbaine : Toulouse va se doter d'une immense plateforme

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