Finadorm : la success-story du groupe aveyronnais continue

Installé près de Rodez dans l’Aveyron, le groupe Finadorm spécialisé dans la literie, l’ameublement pour crèches, les habitations légères de loisirs, les charpentes et constructions bois, ne cesse de grandir. La holding, fondée en 1998, a racheté Loxos en juin dernier. Cette PME, basée dans le Calvados, développe des plans de change pour bébés et est leader du marché français à destination des crèches, maternités et hôpitaux. Elle est la dixième entreprise de Finadorm qui en 2018 affichait un chiffre d’affaires de 102 millions d’euros.
Le groupe de literie, mobiliers de crèches, habitats de loisirs et constructions bois emploie plus de 650 salariés en France.
Le groupe de literie, mobiliers de crèches, habitats de loisirs et constructions bois emploie plus de 650 salariés en France. (Crédits : Finadorm)

C'est en 1984 que tout a commencé pour Jean-Rémy Bergounhe. Âgé de 20 ans et un CAP menuiserie en poche, il décide de monter Socofal-Technilat, une entreprise artisanale de fabrication de sommiers à Millau, sur sa terre natale de l'Aveyron. "En plus des sommiers nous avons lancé une unité de production de matelas en 1993. Cette première entreprise s'est bien développée", raconte-t-il. Ensuite, tout s'est enchaîné pour l'entrepreneur et son business n'a cessé de fleurir.

En 1998, il crée le groupe Finadorm, la holding dont il est l'unique actionnaire et avec laquelle il effectue, la même année, sa première opération de croissance externe en acquérant le magasin France Literie, localisé à Lampertheim (Bas-Rhin).

"Au fur et à mesure des années, nous avons diversifié les secteurs d'activité sur lesquels nous opérons. Tous ont un lien plus ou moins proche avec le bois, mais sur des marchés différents les uns des autres pour réduire le risque conjoncturel", explique le fondateur et PDG de Finadorm.

Aujourd'hui, Finadorm opère sur quatre branches depuis son siège social basé à Luc-la-Primaube, près de Rodez. D'abord, dans la literie avec Socofal-Technilat et la société toulousaine Biotex, unique fabricant français d'oreillers à mémoire de forme, racheté en octobre 2018. Ensuite, dans l'habitat de loisirs avec l'aveyronnais Chalet Fabre, intégré en 2002 et spécialisé dans les habitations légères et résidences en bois, et Louisiane, un fabricant de mobile-homes basé en Bretagne et Aveyron qui a rejoint le groupe en 2010. En 2018, cette activité a été renforcée avec l'acquisition de Lodges-CIAT, une entreprise ariégeoise qui confectionne des habitats toilés.

Le troisième secteur d'activité est la petite enfance, où opèrent Mathou, un fabricant aveyronnais de mobiliers pour crèches acquis en 2007, et Mathou Pitchou, un constructeur de micro-crèches, crée par le groupe en 2009. Enfin, le dernier métier de Finadorm est la construction. L'unique entreprise de cette branche, Sicob, a été intégrée en 2002 et développe une activité de charpente, de couverture et de construction de maisons individuelles en bois.

Une dixième entreprise

La dernière opération de croissance de Finadorm date de juin 2019. En effet, la société normande Loxos a été rachetée par le groupe qui souhaitait renforcer son offre petite enfance. Située à Orbec, dans le Calvados (Normandie), elle est spécialisée dans les plans de change de bébés et est aujourd'hui leader du marché français à destination des crèches, maternités et hôpitaux. Cette PME de 20 salariés affichait, en 2018, 4 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"C'est une entreprise en très bonne santé. Elle est toujours dirigée par Juliette Rapinat qui en était depuis dix ans la PDG. Nous lui avons également confié la direction de Mathou. Le but est de renforcer l'aspect crèches avec cet achat et développer Mathou en Allemagne où Loxos dispose déjà d'un marché", précise Jean-Rémy Bergounhe.

En tout, ce sont dix PME que regroupe Finodorm. À elles toutes, elles emploient près de 650 salariés en CDI. "Selon les saisons, nos effectifs peuvent augmenter de 30 % avec les CDD et les contrats intérimaires", précise le fondateur de la holding. En 2018, le groupe a atteint un chiffre d'affaires de 102,5 millions d'euros, soit une croissance de 6 % par rapport à 2017 (96 millions d'euros). L'habitat de loisirs est le secteur qui génère le plus de bénéfices. Généralement, les dix entreprises affichent un chiffre d'affaires compris "entre 4 et 40 millions d'euros".

"Nous essayons de rééquilibrer les résultats de toutes les branches, l'acquisition de Loxos est entre autres là pour cela."

Indépendance vis à vis de la grande distribution

Les différentes solutions proposées par ces dix entreprises sont vendues sur le marché BtoB. Selon le domaine, les clients sont des négociants de literie, des magasins de meubles, des terrains de campings, des parcs résidentiels de loisirs, des villages de vacances, des collectivités, des comités d'entreprises, des crèches privées ou publiques, etc. Le portefeuille clients du groupe compte ainsi des milliers de professionnels.

"Il est difficile d'évaluer notre nombre de clients, car cela varie selon plusieurs critères. Par exemple, une société comme Louisiane a entre 350 à 400 clients par an. Mathou elle, traite avec 10 000 à 12 000 crèches sachant qu'il en existe 17 000 en France. Nous visons des marchés atomisés et pas des leaders de marchés dont on deviendrait dépendants."

À travers ses sociétés, Finadorm détient des parts de marché en Espagne, en Belgique, au Luxembourg, en Suisse et en Allemagne. L'export représente près de 15 % de son chiffre d'affaires. Une part qu'elle souhaite voir augmenter dans les prochaines années.

"C'est une volonté de notre part de nous placer sur des marchés de niche plutôt que du mass market. Par exemple dans la literie, où nous sommes exposés à la concurrence de la grande distribution, nous nous sommes positionnés sur le haut de gamme pour nous différencier des produits venus de pays où la main d'œuvre est moins chère et les matières premières moins nobles", ajoute le patron de Finadorm.

Made in France

Par soucis qualitatif et écologique, la totalité des mobiliers, maisons, mobil-homes, sommiers, matelas, etc. proposés sont entièrement fabriqués en France dans l'un des dix sites de production du groupe. Ceux-ci sont basés en Aveyron, Bretagne, Haute-Garonne, Ariège et Normandie.

"En 2018, nous avons investi 10 millions d'euros pour la construction d'une nouvelle usine robotisée de 11 000 m2 pour les mobile-homes de Louisiane dans les Côtes-d'Armor. Cette année, nous avons investi 6 millions d'euros pour agrandir et mécaniser le site de production de matelas de Socofal-Technilat, en Aveyron. Nous allons également démarrer un chantier d'une nouvelle usine pour Mathou", prévoit Jean-Rémy Bergounhe.

Aujourd'hui âgé de 55 ans l'entrepreneur souhaite continuer à développer ce groupe qu'il a lancé il y a trente-cinq ans, seul, avec une combine à bois achetée à crédit.

"C'est un métier où il faut garder toute sa motivation et travailler avec un grand intérêt. Le jour où je n'aurai plus goût pour cette dynamique, il faudra penser à céder la place à quelqu'un d'autre. Mais pour l'instant, je n'en suis pas là. La clef réside dans la capacité à se remettre en question, à avoir une vision objective de ce que l'on fait et à constituer des équipes solides pour diriger ces entreprises", conclut le businessman aveyronnais.

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