Les Forges de Niaux quittent leur site historique

Le leader européen des disques agricoles s’installera à Pamiers d’ici 2022. L’entreprise ariégeoise investit 12 millions d’euros dans cette nouvelle usine et change de mains. La famille Grenier, actionnaire majoritaire des Forges de Niaux, cède ses parts à Henrich-Wilhem Rodenbostel, un industriel allemand.
Les Forges de Niaux sont spécialisées dans la fabrication de disques agricoles.
Les Forges de Niaux sont spécialisées dans la fabrication de disques agricoles. (Crédits : Forges de Niaux)

C'est un déménagement qui ouvre une nouvelle page pour les Forges de Niaux. Créée en 1945, cette entreprise historiquement basée à Niaux (Haute-Ariège) investit 12 millions d'euros dans une nouvelle usine. D'ici 2022, les 120 salariés du leader européen des disques agricoles poseront donc leurs valises à Pamiers sur un terrain de quatre hectares dont 7500 m2 destinés à la production et 1500 m2 de bureaux. Le nouveau site, moins grand que le précédent, est conçu pour moderniser l'outil de production.

"Le site de Niaux a grandi au fur et à mesure que l'entreprise se développait mais c'est un site ancien. Il est peu optimisé, nos ateliers ne nous permettent pas de continuer à intégrer les technologies de pointe et à augmenter les flux. À Pamiers, nous voulons produire 35 % de plus que ce que l'on fait aujourd'hui", estime Laurent Pineda, PDG des Forges de Niaux et actionnaire de l'entreprise à hauteur de 15%.

Les 85 % restants sont désormais détenus par Wilhem Rodenbostel, un industriel allemand, dirigeant et fondateur d'Industriehof Scherenbostel, qui vient de racheter les parts de la famille Grenier, fondateurs des Forges de Niaux. L'entreprise allemande spécialisée dans les pièces d'usure pour les machines agricoles, la viticulture et les engins de chantier, est l'un des principaux fournisseurs européens de pièce d'usure agricoles.

Nouvelle stratégie

Avec cette nouvelle usine, les Forges de Niaux comptent bien investir dans la R&D pour continuer à se démarquer. Ingénieur de formation, le PDG de l'entreprise est à l'origine du Niaux 200. Cette application phare de l'entreprise, dont les produits font l'objet d'un brevet mondial, a permis aux Forges de Niaux de développer des éléments dont la résistance est "30 à 60 % supérieure à celle de la concurrence", indique Laurent Pineda. Et pour continuer à dominer ses concurrents, le PDG des Forges de Niaux veut s'appuyer sur le numérique.

"Nous allons vers un transfert de métiers. Il y aura plus de robotique et de process numérisés à l'avenir. Nos équipes internes vont maitriser ces technologies. Les profils de support à la production et d'engineering qui intègreront l'entreprise vont croitre. Cela va valoriser notre personnel et dans le même temps nous permettre de nous moderniser. Nous avons besoin de cette capacité d'innovation pour offrir le meilleur à nos clients et être dans la différenciation. Pour que nos clients puissent à leur tour vendre des produits finaux avec les outils que nous aurons modernisés."

Une différenciation qui doit aussi s'accompagner d'une consolidation des ventes sur les marchés étrangers. Pour l'heure, les Forges de Niaux réalisent 36 % de leurs ventes en Europe, 27 % en Amérique du Nord et 17 % sur le marché asiatique. L'entreprise, qui en 2018 faisait 21 millions d'euros de chiffres d'affaires, projette avec ces changements un chiffre d'affaires de 28 millions d'euros pour 2023-2024.

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