Océanographie : Thales livre une pièce maîtresse du satellite SWOT

Thales envoie fin juillet vers les États-Unis le cœur de l'altimètre qui sera embarqué dans le satellite SWOT. Cette pièce maîtresse de l'instrument fabriquée à Toulouse pour le compte du Cnes et de la Nasa permettra d'avoir une vue sur l'ensemble des eaux continentales du globe.
La pièce permettra d'avoir une vue sur l'ensemble des eaux continentales du globe.
La pièce permettra d'avoir une vue sur l'ensemble des eaux continentales du globe. (Crédits : Florine Galéron)

"C'est une véritable rupture technologique", insiste Albert Cerro, le directeur du site toulousain de Thales Alenia Space. Le géant du spatial s'apprête à livrer d'ici la fin du mois de juillet le RFU (Radio Frequency Unit), autrement dit le coeur de l'instrument Karin qui sera embarqué à bord du satellite Swot pour mesurer la hauteur de la surface des océans, des fleuves et des lacs.

Une résolution dix fois plus grande

"Jusqu'à présent pour analyser les océans, on se contentait d'une mesure sous le satellite. La principale nouveauté de cet instrument est qu'il est doté de deux antennes distantes de 10 mètres qui offrent une observation de 120 km de large avec une résolution grandement améliorée. C'est comme si on passait d'une vision à un oeil à une observation avec les deux yeux", illustre Frédéric Robert, le chef de projet au sein de Thales.

Albert Cerro complète : "Par rapport à la précédente génération d'altimètres de la famille Jason, nous gagnons dix fois plus de résolution et nous passons d'une précision de 8 à 5 mm".

Mieux connaître la ressource en eau à l'échelle du globe

Ces améliorations techniques vont permettre de développer de nouvelles applications.

"Les altimètres servaient jusqu'ici surtout à mesurer la hauteur des océans mais nous ne pouvions pas le faire sur d'autres étendues d'eau comme les fleuves et les lacs. Avec cet instrument, nous allons passer d'une couverture de 25% à 70% des eaux continentales à l'échelle du globe. Le temps de revisite sera de 21 jours.

L'objectif est notamment d'évaluer les stocks d'eau des fleuves, leur débit, etc. L'enjeu est d'autant plus important que les mesures in situ (sur place) s'amenuisent. Par exemple, en Afrique, pour des raisons de manque de moyens économiques ou de sécurité au vu du contexte géopolitique, très peu d'observations des cours d'eau sont réalisées", relève Thierry Lafon, chef de projet côté Cnes, l'agence spatiale française qui pilote la mission en coopération avec la Nasa.

Et pourtant, la ressource en eau va devenir une donnée de plus en plus cruciale avec le changement climatique. En Occitanie, les autorités estiment par exemple qu'il y aura un déficit en eau d'1,2 milliard de m3 par an sur le bassin Adour-Garonne d'ici 2050.

Une fois assemblée sur la charge utile par la Nasa, l'instrument sera renvoyé l'été 2020 vers le site cannois de Thales pour l'intégration à la plateforme. Le satellite sera lancé courant 2021 à bord d'une Falcon 9 de Space X.

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