"Notre objectif est de rayonner dans le monde entier à partir de Toulouse", assure Antoine Jouin, directeur général de Syntony depuis octobre dernier et actionnaire minoritaire (Joël et Béatrice Korsakissok, co-fondateurs, restent majoritaires). Mais aussi, "d'enregistrer un chiffre d'affaires de plusieurs centaines de millions d'euros d'ici cinq ans".
Vingt recrutements en 2019
Pour y arriver, la PME toulousaine créée en 2015 vient de finaliser une levée de fonds de 6 millions d'euros auprès de BPI France (via le fonds Croissance Rail), de son investisseur historique IRDI et de son équipe dirigeante. Les fonds serviront "à accélérer notre développement commercial" auprès de prospects et clients mondiaux, mais aussi "à conserver notre avance technologique", continue Antoine Jouin, qui assure : "Nous n'avons pas de concurrents sur ce secteur". Une vingtaine de commerciaux et d'ingénieurs en R&D devraient être recrutés dans l'année, pour un total de 60 salariés fin 2019.
L'équipe n'aura alors qu'un seul mot d'ordre : mettre le GPS partout où il ne passe pas grâce à la technologie Subwave. Que ce soit dans le métro (couloirs comme rames), mais aussi dans les tunnels routiers ou les parkings souterrains (y compris ceux de bus), cette entreprise veut faciliter la vie des passagers et des exploitants. Via cet outil, les usagers pourront en effet utiliser internet sur leur smartphone pour chercher leur chemin mais aussi trouver des services à proximité (comme un fleuriste par exemple).
Les exploitants pourront indiquer avec précision l'heure d'arrivée des métros, y compris lorsqu'il y a un problème de circulation. D'un point de vue sécuritaire, ils pourront localiser précisément les travailleurs isolés et éviter qu'ils ne soient heurtés par une rame.
Un bureau en Chine d'ici trois ans
Forte de cette promesse, la PME a commencé à travailler avec Tisseo, à Toulouse, en déployant Subwave dans deux stations de métro pour une phase de validation qui devrait durer encore 18 mois. Ailleurs en France, Syntony est en négociations avec la SNCF et la RATP, mais également avec les exploitants des tunnels routiers de Paris, Lyon ou Marseille.
En Europe, la société n'est pour l'heure installée que dans le métro de Stockholm, mais elle est en discussion avec les Chemins de transports ferroviaires européens. Sur le plan mondial, Syntony est en négociations pour mettre sa technologie dans les métros de New York et de Los Angeles, mais aussi à Toronto, Montréal, Séoul, Munich... Syntony s'intéresse aussi beaucoup à la Chine, où de nombreuses lignes de métro vont être créées ces prochaines années. Un bureau devrait y être ouvert dans les trois ans.
Outre cette démocratisation du GPS indoor, Syntony propose aussi des solutions d'équipements d'aide à la radionavigation par satellites à des clients des secteurs aéronautique et spatial. "Nous travaillons avec tous les GNSS, qu'ils soient actifs comme l'Américain GPS, ou pas encore, comme l'Européen Galileo", explique Antoine Jouin. Grâce à cette activité, Syntony permet à ses clients comme Thalès ou Airbus de tester des puces qui seront mises sur le marché lorsque ce GNNS fonctionnera... d'ici 2020 si tout va bien.
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