Après une première levée de fonds en 2014, Tesalys vient de boucler un nouveau tour de table auprès d'iXO Private Equity et Sigma Gestion. Les 6 millions d'euros récoltés permettront à cette société experte dans le traitement des déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) de consolider sa présence à l'international.

Le groupe, basé à Saint-Jean (Haute-Garonne), a déjà vendu 300 machines à des établissements de santé et laboratoires médicaux situés dans plus de 50 pays. Il a ainsi réalisé 95% de son chiffre d'affaires à l'international en 2018, dont 50% en Asie.

"Désormais, nous allons créer des antennes en Asie du Sud-Est, Moyen-Orient, Afrique et Amérique latine dès le premier semestre 2019" pour chapeauter les réseaux de distributeurs déjà en place, précise Miquel Lozano, président et cofondateur de cette PME créée en 2012 avec Jean-Michel Rodriguez et Emmanuel Hengl.

Insertion sur le marché chinois et américain

Or ces déchets, qui peuvent être des seringues, du matériel médical ou des pansements utilisés et tâchés mais aussi des tubes de prélèvement sanguin, sont un vrai risque pour la santé publique (contamination, voire épidémie) et pour l'environnement. Les pays où le traitement des DASRI est déficient constituent le principal marché de Tesalys à ce jour.

"Jusqu'à présent, nous avons beaucoup travaillé dans ces pays en voie de développement, où il n'y avait pas encore de solutions pour traiter les DASRI. Ils étaient mélangés avec des ordures ménagères, stockés dans des décharges ou brûlés à ciel ouvert", précise Miquel Lozano.

Désormais, Tesalys veut aussi partir à la conquête de nouveaux territoires - les Etats-Unis et la Chine - dans le courant 2019, même si la date exacte dépend des différentes homologations requises. Si aucune réglementation internationale n'existe pour le marché chinois, Miquel Lozano se dit confiant : "La norme française, très contraignante, nous donne toutefois une structure pour prouver l'efficacité de notre système".

Très axé sur l'international, le groupe toulousain, composé d'une quinzaine de salariés, n'en oublie pas pour autant l'Hexagone, où une dizaine de machines ont été installées dans des laboratoires d'analyses médicales, des EHPAD et des Établissements de soins de suite et de réadaptation (comme la Clinique des Minimes à Toulouse).

"Notre objectif est désormais de travailler avec des groupes et acteurs plus importants, comme des CHU", annonce le dirigeant.

Des capacités de production accrues

Pour les séduire, Tesalys a conçu une nouvelle machine, commercialisée depuis fin 2018. Le groupe vend actuellement 5 modèles, tous fabriqués en Occitanie (Saint-Jean et Blagnac). Ces machines (de 30 000 à 300 000 euros) broient les déchets puis les stérilisent avec de la vapeur à 135 degrés. "Ces confettis décontaminés peuvent ensuite être jetés aux ordures ménagères", décrit Miquel Lozano.

Pour se donner les moyens de ses ambitions, la PME a donc augmenté ses capacités de production avec l'ouverture début 2019 d'un nouveau site d'assemblage. Elle prévoit de recruter entre 5 et 10 talents en production (assembleurs-monteurs, techniciens service, chef de projet R&D), mais aussi en commercialisation.

Alors que 200 machines sont produites chaque année, Tesalys devrait en fabriquer 500 voire 600 à brève échéance. Avec un objectif en tête : enregistrer 25 à 30 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici cinq ans, contre 4,5 en 2018.