Aéronautique : Recaero (re) déploie ses ailes

L’année 2019 débute sous les meilleurs auspices pour le groupe ariégeois Recaero qui opère dans l'industrie aéronautique. Cette société familiale, qui vient de rembourser sa dette contractée suite à la crise de 2009 avec trois ans d'avance, s’intéresse de plus en plus aux États-Unis, tout en pensant investissements et recrutements. Elle prévoit ainsi une croissance de son chiffre d'affaires de 25% d'ici 5 ans.
Le président de l'entreprise ariégeoise Recaero, Nicolas Pobeau, veut développer s'implanter aux États-Unis d'ici un à deux ans.
Le président de l'entreprise ariégeoise Recaero, Nicolas Pobeau, veut développer s'implanter aux États-Unis d'ici un à deux ans. (Crédits : Recaero)

Dix ans après, Recaero a largement remonté la pente... ou plutôt la piste ! Spécialisée dans les pièces de rechange pour l'aéronautique depuis 1993, cette société familiale basée en Ariège vient d'effacer sa dette contractée en 2009.

"Nous avons alors été touchés de plein fouet par la crise économique. Notre carnet de commande a été divisé par deux", se rappelle Nicolas Pobeau, président depuis fin 2014.

Avec trois ans d'avance sur la date initialement prévue par le plan de continuation, Recaero a donc pu effectuer un emprunt bancaire pour rembourser les 4 millions de dettes qui restaient à éponger. Une avance rendue notamment possible grâce à un nouvel actionnaire, puisque Pechel Industries a cédé la place fin 2017 à iXO Private Equity, qui détient actuellement 43% des parts de l'entreprise.

Une opération de croissance externe en Amérique du Nord bientôt ?

La famille Pobeau reste toutefois actionnaire majoritaire de cette société dont le cœur de métier consiste à produire des pièces de rechanges pour des avions qui ne sont plus produits en série. "Nous pouvons par exemple produire une pièce [moteur ou structure] pour les premières versions de l'A320", explique Nicolas Pobeau.

Fort de ce savoir-faire, le groupe commence à grignoter des parts de marché en Allemagne et au Royaume-Uni, via notamment son client Airbus, et regarde outre-Atlantique.

"Pour démarcher des clients américains, comme Boeing ou General Electric, il nous faut un outil industriel sur place. Mais faut-il partir de zéro comme en Inde en 2007 ou procéder à une acquisition ? En 2019, nous devons répondre à cette question et en 2020, la mettre en place".

+25% de chiffre d'affaires d'ici 5 ans

Car si le groupe conçoit et produit les pièces de rechange dans ses usines de Verniolle et Mirepoix (pour Airbus, Airbus Helicopter, ATR, Dassault Aviation, Latécoère, Safran Aircraft Engines notamment), il produit aussi des pièces en série en Inde (pour Airbus, Safran, etc...).

"Cette activité représente 20% de notre chiffre d'affaires et nous permet de palier les creux inhérents au marché des pièces de rechange, qui occupe 70% de notre charge. Les 10% restants sont dédiés à la fabrication de prototypes", détaille le dirigeant.

Un partage qui semble porter ses fruits puisqu'en 2017, cette société de plus de 600 salariés a enregistré 45 millions d'euros de chiffre d'affaires. "D'ici 5 ans, nous souhaitons dépasser les 60 millions d'euros". Et, si de nouveaux clients sont signés, Recaero devrait investir 11 millions d'euros dans les prochaines années : 9 millions pour gagner en productivité dans les usines françaises et 2 millions pour gagner en capacité dans l'usine indienne. "Cette année, nous allons déjà investir 1 million en Inde pour acheter 4 nouvelles machines et 3 millions en France pour moderniser le traitement de surface et acheter des machines".

Sans oublier le recrutement d'une trentaine de personnes en France (idem en Inde) d'ici 3 ans, dont deux ingénieurs pour rejoindre les cinq déjà présents au sein du bureau d'études lancé début 2018, à Verniolle.

"Désormais, nous concevons et produisons aussi des kits de modification. Actuellement, nous travaillons sur des éléments à changer dans les cabines d'avions pour deux compagnies aériennes : la Mexicaine Interjet Airlines et la Portugaise euroAtlantic Airways", conclut Nicolas Pobeau.

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