L'année n'est pas encore terminée que le groupe aéronautique blagnacais Satys, spécialisé dans l'étanchéité, la peinture, l'aménagement intérieur d'avions et de trains ainsi que dans le câblage pour les secteurs de l'énergie, du médical et du ferroviaire, enregistre déjà un bilan plus que satisfaisant.
Une série de rachats
Dernière actualité en date ? Le rachat (au montant non communiqué) d'Air Livery (170 collaborateurs - 17 millions de livres sterling de chiffre d'affaires prévu pour 2018/2019), une société britannique spécialiste dans la repeinture d'avions en Europe, en octobre dernier.
"Nous n'étions que peu présents sur le marché de la repeinture, sauf en Chine, et sur le segment de l'aviation d'affaires en Europe", explique Christophe Cador, son président et fondateur.
Une lacune désormais comblée puisque Air Livery dispose de huit salles de peinture au Royaume-Uni (Norwich, Manchester, East Midlands, Cambridge et Southend) et en Slovaquie (Bratislava). Au total, Satys disposera désormais de 23 hangars de peinture à travers le monde. Par ailleurs, Air Livery, qui peint plus de 200 avions long et moyen-courrier par an, travaille aussi sur des business jets. Grâce à cette acquisition, Satys disposera désormais d'expertises dans de nouveaux domaines, comme le support et la maintenance, le graphisme, les marquages extérieurs et la fabrication de stickers.
Le rachat d'Air Lively intervient après ceux de Prodem, société française (basée à Cornebarrieu) spécialisée dans le traitement de surface, au groupe Bonnans, et de Kelox, société espagnole qui fabrique notamment des systèmes réfrigérés et des équipements en acier inoxydable, en juin dernier.
Au total, "moins de 20 millions d'euros", ont été investis pour l'ensemble de ces acquisitions, précise Christophe Cador.
Outre ces rachats, Satys s'est également développée en interne, avec l'ouverture cet été d'une usine à Casablanca (Maroc), dans l'optique d'accompagner des clients comme Stelia Aerospace (Airbus) et "potentiellement Bombardier". Le choix d'ouvrir une usine dans ce pays s'explique également car "Satys possède depuis quatre ans une joint-venture avec la compagnie aérienne nationale Royale Air Maroc pour la repeinture des avions". Actuellement, 25 personnes travaillent dans cette nouvelle usine, mais à terme, il devrait y avoir une cinquantaine de salariés. Un site qui a nécessité un investissement de l'ordre de 2 millions d'euros.
En 2019, le groupe basé à Blagnac, déjà présent dans 12 pays à travers le monde (via 71 sites), va également ouvrir une nouvelle usine à Dubaï (Émirats Arabes Unis). Mais il compte aussi "travailler sur l'OTD [On Time Delivery], continuer de structurer le groupe et réaliser de nouvelles acquisitions dans les deux business units", que sont Satys Systèmes (conception et fabrication d'aménagements intérieurs pour le ferroviaire et l'aéronautique / harnais et système câblés pour les secteurs du médical, de l'énergie, du ferroviaire, de l'équipement et de l'aéronautique) et Satys Services (peinture et étanchéité d'aéronefs, aérostructures & matériels ferroviaires / traitement de surface de pièces aéronautiques).
Christophe Cador ne dévoile pas si des tractations sont actuellement en cours, mais le site internet du groupe indique qu'une "salle de peinture long courrier pourrait rejoindre le réseau en 2019".
+22% de CA en 2018
Créé en 1999, Satys se présente aujourd'hui comme un mastodonte du secteur avec ses 3100 employés et ses 210 millions d'euros de chiffre d'affaires prévus pour 2018 (+22% vs 2017). À noter que 750 personnes travaillent pour Satys à Blagnac. Sa business unit Satys Services (qui réalise 61% du CA) travaille pour Airbus, Boeing, Stelia ou Lufthansa Technik. Satys Systèmes compte parmi ses clients Bombardier Transport, Schneider ou Air France Industries. Le groupe est en concurrence avec de nombreux groupes, dont l'Américain IAC en Europe et aux Etats-Unis pour la branche services mais aussi avec de plus en plus de compétiteurs chinois pour la partie systèmes,
Si en 2019, Satys devrait enregistrer un chiffre d'affaires de 270 millions d'euros (+28% vs 2018), dans cinq ans, "le groupe devrait réaliser un chiffre d'affaires de 450 millions d'euros. Ces données pourraient évoluer en fonction de la croissance externe", continue Christophe Cador. Toujours selon ses projections, ce chiffre d'affaires devrait continuer à se répartir à "1/3 pour Satys Systèmes et à 2/3 pour Satys Services". Comme en 2018.
Dans l'optique également de "renforcer l'image du groupe", Finaero a changé de nom pour Satys en mars 2018. Et a subi une réorganisation cet automne dans le but d'améliorer la lisibilité de son offre, favoriser les synergies, partager les bonnes pratiques et répondre au mieux aux besoins présents et futurs de ses clients. Sa direction générale est confiée depuis octobre à Fabien Roualdes, qui était en charge de l'ensemble des métiers supports depuis son arrivée dans le groupe en janvier dernier. Les résultats de cette nouvelle organisation seront connus dans les prochains mois, mais déjà, en 2018, Satys a peint 800 avions (dont 110 hélicoptères).
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