Pourquoi Airbus s'est converti à Google Suite

À l’occasion de la Mêlée numérique qui s’est tenue du 24 au 27 septembre au Quai des savoirs à Toulouse, Thierry Caminel, expert en data intelligence chez Atos basé dans la Ville Rose, est revenu sur le partenariat noué en avril dernier entre la société française et Google. Le géant américain commence à conquérir les grandes entreprises européennes à commencer par Airbus en leur proposant des applications allant de l'intelligence artificielle à l'environnement de travail connecté.
Google essaie de conquérir les entreprises européennes.

Chez Airbus, les tableaux Excel vont bientôt disparaître ! Le groupe aéronautique et spatial européen a annoncé en mars dernier vouloir délaisser d'ici fin 2019 la suite Office de Microsoft au profit Google Suite. Derrière ce changement radical, il faut deviner une stratégie de conquête des grandes entreprises européennes par le géant californien. En avril dernier, Google a signé un accord avec Atos, la deuxième ESN (entreprise de service numérique) française. Objectif : combiner les compétences de Google dans les technologies de machine learning et du cloud public, avec celles d'Atos dans le traitement et le stockage de données sécurisé.

"Google, ce sont des technologistes. Ils ne sont pas du tout dans une logique où il y a un cahier des charges qui arrive et où on analyse des besoins", avance Thierry Caminel, lors de la 18ème édition de la Mêlée numérique à Toulouse. Selon cet expert en data intelligence chez Atos basé dans la Ville rose, cette lacune du géant du web californien explique en partie sa décision de collaborer avec le français leader mondial de la transformation digitale.

"Google cherche à valoriser son savoir-faire à travers des entreprises comme la notre, capables de comprendre le client et qui servent d'interface tout en apportant de la valeur ajoutée", explique Thierry Caminel.

Des données industrielles protégées

Avec cette alliance, Atos fait entrer les services Google par défaut dans les entreprises qu'elle accompagne dans les secteurs de la défense, finance, santé, industrie, dias (elle compte parmi ses clients outre Airbus, de grandes sociétés comme Carrefour ou Henkel). Alors que Google souffre d'une image négative en matière de sécurité, Atos s'appuie sur son expertise de longue date dans l'industrie pour garantir la souveraineté de leurs données si chères à leurs yeux. Ces dernières peuvent utiliser les algorithmes de machine learning de Google tout en bénéficiant des avantages du cloud et en sachant où sont stockées leurs données qui restent confidentielles.

 "Nous connaissons l'industrie, Google ne la connaît pas et ne veut pas la connaître. Notre rôle ici est d'assister nos clients et partenaires à développer des gestions sur GCP (Google Cloud Platform). Nous les assistons dans un environnement de travail connecté avec l'utilisation de Google Suite (Docs, Gmail, Drive...). Dans le domaine du machine learning et de l'analyse des données, on propose le recours à des algorithmes et à une interface de programmation de Google afin de développer des solutions métiers spécifiques. Pour les entreprises nous représentons le point de contact unique pour la garantie d'un SLA ( Service level agreement ou entente de niveau de service) ", précise l'expert en data intelligence toulousain.

Des applis prédictives pour anticiper les pannes

Les entreprises clientes d'Atos peuvent ainsi profiter d'applications de l'IA de Google telles que des appli prédictives "pour anticiper les pannes", par exemple. Ou encore des chercheurs de similarités "qui trouvent parmi les CV des candidats ceux qui correspondent au profil recherché", des détecteurs de fraudes ou d'anomalies dont "les assurances raffolent car ils évitent les fraudes" et bien sûr les incontournables chatbots ou assistants virtuels qui permettent d'exécuter plusieurs tâches dictées vocalement telles que la prise de rendez-vous téléphoniques entre autres.

Un quatrième lab spécialisé en IA et Machine Learning

 Atos, a depuis la signature de l'accord ouvert trois centres de R&D spécialisés en IA et machine learning à Dallas aux États-Unis, à Paris et à Londres. "On y fait de la co-innovation avec Google en partant des besoins de nos clients". Un quatrième lab du genre devrait voir le jour en Allemagne à une date encore inconnue.

Atos est également devenu un bêta-testeur. "On connaît les applis avant le grand public ou la concurrence dans ce cas, nous pouvons facilement accompagner et anticiper les évolutions du produit". Des salariés sont en ce moment en train de tester avec certains de leurs clients, un chabot IA de Google.

 Ainsi, ce partenariat permet à Google de pénétrer le marché des entreprises sur lequel il est encore peu présent aujourd'hui. De son côté, la deuxième ESN française compte utiliser cette collaboration comme levier notamment pour des projets d'analyse big data.

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Commentaires 6
à écrit le 04/10/2018 à 10:06
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Vous râlez tous mais si ce n'était pas Google Suite, c'eut été ou resté Microsoft Office: un ricain pour un autre... Et je ne connais pas d'alternative franco-française. LibreOffice, oui, mais même la mairie de Munich, précurseur sur les logiciel...

à écrit le 04/10/2018 à 9:58
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Nous vendons nos moteurs CFM56, très beau succès, à Boeing, Airbus achète du Google, qui lui-même a racheté Inbox créé par des français pour faire évoluer Gmail, et les serveurs sont motorisés par des processeurs ARM conçus par des anglais et des fra...

à écrit le 30/09/2018 à 18:32
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Un jour je vais apprendre en renversant mon café fumant que Airbus est passé sous pavillon US, déjà c'est un peu le cas selon les lois d'extraterritorialités. Mais soyons réalistes, l'Europe n'est qu'une colonie alors enrichissons nous et silence.

le 04/10/2018 à 9:57
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Nous vendons nos moteurs CFM56, très beau succès, à Boeing, Airbus achète du Google, qui lui-même a racheté Inbox créé par des français pour faire évoluer Gmail, et les serveurs sont motorisés par des processeurs ARM conçus par des anglais et des fra...

à écrit le 29/09/2018 à 21:04
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Tout ça n'est qu'une question de gros. D'un côté Microsoft et des couts de licences en volume prohibitifs, de l 'autre un produit Google aux USA pour stocker, gérer toutes les données Airbus. Le piége se referme de tous les côtés. La faute aux pol...

à écrit le 29/09/2018 à 13:40
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Il faudrait peut être poser la question aux utilisateurs quant à la pertinence de ce genre de choix. Il semble que la masse de ceux qui utilisent ces outils aient une vision légèrement différente de celle exposée par les plus brillants cerveaux ayant...

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