Le concept est unique en France. Trois associés ont décidé de se lancer dans la production de coton. C'est à Montréal-du-Gers (32), leur village d'origine, que Yohan de Wit, Médéric et Samuel Cardeillac, membres de la même famille, disposent d'une parcelle de coton de deux hectares. Semées en 2017, les premières fleurs de coton ont permis de récolter près de cent kilos de fibres.
"Avant de se lancer, on a testé le concept. On a semé six graines, commandées sur une jardinerie en ligne, au fond du jardin et on a constaté que c'était réalisable et possible", raconte Yohan de Wit.
Des polos 100% made in France
S'est ensuite posée la question : que faire avec 100 kilos de fibre de coton ? "Nous avions le choix entre les vendre aux acteurs du Made in France ou développer notre propre marque ?" Le choix des trois Montréalais s'est porté vers la deuxième option, puisqu'ils ont créé la marque de vêtements Jean Fil qui propose des polos entièrement réalisés en France.
"Le coton qu'on récolte est filé dans les Vosges chez Valrupt-Industries, il est ensuite tricoté et teint à Troyes chez Aube Tricotage et France teinture. Les polos sont ensuite confectionnés Chanteclair et brodés chez Sobrofi-Sérimar, toujours à Troyes et ses environs", explique Yohan de Wit,
Les polos seront en pré-commande à partir du 10 août sur le site de la marque Jean Fil (Crédits : Jean Fil)
Environ une centaine de polos seront en pré-commande sur le site de la marque à partir du 10 août et fabriqués dès le début septembre prochain. Ils seront vendus à 120 euros l'unité TTC. Un prix "raisonnable pour du made in France" selon Yohan de Wit.
"Un polo de la marque Lacoste coûte environ le même prix sachant que nous avons les mêmes partenaires", justifie-t-il.
Un investissement de 30 000 euros
La quantité de polos disponible repose bien évidemment sur la qualité et la quantité de la récolte qui eux dépendent entièrement du climat. "Dans le Sud-Ouest on a un très gros avantage puisque on a des orages réguliers qui font qu'on a pas eu besoin d'arroser le coton", se réjouit Yohan de Wit. En tout, les trois fondateurs de Jean Fil ont investit près de 30 000 euros dans leur plantation.
"Cette année, cette somme va être très difficile à rentabiliser. De plus on a un polo qui nous coûte très cher à produire. Elle sera rentabilisée dans les années à venir en augmentant la quantité de polos produits."
Par ailleurs, afin de grossir leur volume de production, les trois associés ont doublé la surface du champ de coton qu'ils exploitent faisant passer celle-ci de 2 à 4 hectares. Leur but : semer toujours plus de coton et développer leur gamme de produits pour proposer à l'avenir "des t-shirts ou des pantalons..."
"Aujourd'hui le produit phare reste le polo et au vu des quantités de coton que nous avons, on ne peut pas se permettre de faire plusieurs produits. L'année prochaine et si le climat nous le permet nous essayerons d'en développer d'autres", se projette le co-fondateur de Jean Fil.
Le prévisionnel des ventes et du chiffre d'affaires est quelque chose qu'ils ne "peuvent pas prédire" puisqu'ils reposent entièrement sur le climat.
"Nous sommes différents des autres fabricants de vêtements qui achètent leur coton en Espagne, en Grèce ou en Chine."
Une chose est sûre, la prochaine production est déjà en cours et devrait être récoltée au printemps prochain.
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