Smart City : Kawantech veut aller au-delà de l’éclairage public intelligent

Créée en 2011, la société toulousaine Kawantech, développe des capteurs de mouvements qui une fois installés dans les lampadaires, les transforment en éclairages intelligents. Cette technologie, qui permet de réaliser des économies d'énergies importantes, est mise en place dans plusieurs grandes villes de France parmi lesquelles Toulouse bien sûr mais aussi Paris, Lyon ou encore Marseille. L’entreprise ambitionne dorénavant de trouver des usages supplémentaires à ses capteurs notamment dans la mobilité urbaine.
24km de lampadaires équipés des capteurs Kawantech sont installés à Toulouse.
24km de lampadaires équipés des capteurs Kawantech sont installés à Toulouse. (Crédits : DR)

"Nous passons de la phase éclairage public à l'étape suivante, celle du développement, à travers nos partenaires industriels, de services digitaux dans la rue", déclare Yves Le Henaff, fondateur de Kawantech. Lors d'un premier entretien avec La Tribune, en 2016, l'homme d'affaires ambitionnait déjà de trouver des usages supplémentaires au capteurs Kara, notamment pour résoudre des problèmes de mobilité.

Citelum (filiale d'EDF), en étroite collaboration avec Kawantech, est en train de tester un nouvel outil connecté qui permet de mesurer en temps réel les mobilités."Nous avançons sur des solutions pour Paris et sa pollution", confie Yves Le Henaff. Ce futur projets s'appuiera, en partie, sur les données des capteurs de la startup toulousaine pour optimiser les trajets des voitures, camions et bus entre autres.

"Il y a un chemin pour digitaliser la ville, une fois installé le lampadaire fait bien plus qu'éclairer et détecter les mouvements, il va commencer à avoir des services de data. Notre stratégie est de fournir ces données data aux grands industriels qui en détiennent les droits d'exploitations, car nous ne sommes par crédibles légalement pour le faire. Nous nous associons avec EDF, Vinci, Eiffage, SPI, Bouygues...etc qui ont des contrats pour gérer le réseaux électriques, l'éclairage, les feux rouges et la vidéo surveillance pour bien cibler les besoins de la ville", explique Yves Le Henaff.

Kawantech a également l'idée de développer (avec ses partenaires) un nouvel outil pour une meilleure gestion des feux rouges.

"En fonction du nombre de voitures, nous pourrons adapter le temps d'attente au feu rouge et le temps de circulation au feu vert", se projette le directeur général de Kawantech. "Aujourd'hui sur le marché, cela n'existe pas. Pour pouvoir le mettre en place il faudra étudier pas mal de contraintes parmi lesquelles le cadre légal", ajoute-t-il.

Des clients leaders mondiaux

L'activité principale de l'entreprise toulousaine reste l'éclairage intelligent. Son capteur de mouvements (installé dans les lampadaires déjà existants) permet d'ajuster l'éclairage nocturne et de réaliser des économies importantes. Précis, l'outil est capable de différencier une voiture, un piéton, un animal... Et en fonction des différents passages dans une rue, l'intensité de l'éclairage va varier. Le principe est simple, lorsque aucun mouvement n'est détecté, la puissance d'éclairage se situe entre 10% et 15% et au contraire lors du passage d'un véhicule ou d'une personne, ceux-ci sont totalement éclairés.

Ces capteurs sont produits à Toulouse et vendus aux fabricants de lampadaires, géants mondiaux du marché, tels que Philips, Eclatec, Schréder ou encore General Electrics. "Certains de nos clients nous commandent des capteurs afin d'équiper leurs lampadaires sans que nous en connaissions la destination finale. Notre objectif de 50 000 ventes par an est largement atteint", raconte Yves Le Henaff.

24km d'éclairages intelligents déployés à Toulouse

Sollicitée par Toulouse Métropole en 2013 pour tester ses capteurs, Kawantech équipe désormais un peu plus de 600 lampadaires de la Ville rose. Soit 24km d'éclairages intelligents.

"La ville de Toulouse nous aide remarquablement au point que cela épate d'autres villes. Elle nous a accompagnés durant la phase d'expérimentation. Pour la convaincre, notre objectif était de : réduire la pollution électrique, baisser la consommation énergétique et ainsi faire faire des économies à la ville à travers ce nouveau service", déclare le fondateur de la société.

Convaincre est chose faite, en septembre 2017, l'équipe Kwantech a reçu un courrier de Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, et maire de la ville : "en service depuis près d'un an, ils donnent entière satisfaction tant aux Toulousains qu'à la municipalité, tout en générant des économies d'energie de 65 % par rapport au même appareil qui ne serait pas doté de votre capteur", écrivait-il.

L'entreprise équipe également des grandes villes telles que Paris, Marseille et Lyon et d'autres plus petites.

"Par lampadaire, il y a 20 à 30 euros d'économisés par an. Les boitiers coutent 200 euros pièce donc le prix est vite amorti. Réguler la lumière dès qu'il fait nuit coûte moins cher qu'éteindre les lampadaires autour de 23h. Les villes, notamment les petites, qui éteignent leurs éclairages ont vu le nombre de cambriolages augmenter", assure le patron de Kwantech.

5 millions d'euros levés en 2018

L'entreprise qui emploie actuellement 14 salariés compte recruter 7 nouvelles personnes au cours de l'année. En 2016, elle souhaitait lever 2 millions d'euros supplémentaires mais son bon développement a fait que cela n'a pas été nécessaire. "Nous nous sommes rendu compte que l'on dépensait moins que prévu et que nos clients jouaient le jeu", affirme Yves Le Henaff avant d'ajouter que sa société est en phase de lever "5 millions d'euros de fonds en 2018". Pour cette année l'entreprise toulousaine vise un chiffre d'affaires d'un million d'euros un résultat qu'elle devrait atteindre "sans problème".

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Commentaire 1
à écrit le 24/05/2018 à 9:36
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C'est une excellente idée, il est évident qu'avec ce gaspillage massif d'argent public via l'éclairage urbain il y a énormément d'économie et donc de profit à faire. On pourrait réduire de moitié notre éclairage national sans que cela ne change q...

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