Dix ans. C'est la durée dont dispose la nouvelle gouvernance du Zénith de Toulouse pour développer ce site toulousain emblématique suite à la nouvelle délégation de service public lancée en septembre 2017. Ainsi, Daniel Colling, le célèbre créateur du festival Le Printemps de Bourges, est devenu le nouveau président du Zénith toulousain et a nommé Patrick Vergondy directeur de cette enceinte culturelle de la quatrième ville de France.

"Le Zénith de Toulouse fait partie de ce qu'on appelle le circuit A dans le domaine de la production, c'est-à-dire des villes incontournables lors d'une tournée française. Toulouse est même dans le top 5. Par conséquent, le fait d'être dans ce circuit A amène au Zénith une programmation que nous obtenons de manière 'passive', où ce sont les productions qui nous contactent", explique Patrick Vergondy.

Mais la nouvelle équipe composée d'une dizaine de salariés ne veut pas se contenter de cette programmation déjà acquise. Avec une moyenne de 80 spectacles accueillis chaque année, le nouveau duo de dirigeants aimerait progressivement atteindre la barre des 100 spectacles hébergés.

Mettre en avant les artistes toulousains

Pour "aller chercher" ces spectacles supplémentaires comme le dit Patrick Vergondy, ce dernier compte ouvrir la scène du Zénith aux artistes de la culture toulousaine et occitane.

"Cela sera l'un de nos challenges. Ouvrir cette scène à ces artistes à des conditions tarifaires rassurantes pour eux afin qu'ils puissent envisager cette possibilité. Aujourd'hui, un Zénith, par sa taille et son coût, est référencé comme une terre d'accueil seulement pour des variétés poids-lourds. Cette vision coupe le Zénith de la scène toulousaine. Cependant, un spectacle qui rassemblerait moins de 2 000 spectateurs ne serait pas rentable", estime le directeur.

Pour que les artistes de la culture locale s'approprient la scène qui peut accueillir jusqu'à 11 000 personnes, la nouvelle équipe aimerait faire une soirée thématique uniquement avec des artistes occitans, sous forme d'un mini-festival. Un modèle similaire serait également envisagé avec la musique électro face à l'important bassin étudiant dont dispose Toulouse.

Une accessibilité à développer

Mais à terme, avec l'essor de l'activité du Zénith, son accessibilité deviendrait un enjeu prioritaire. Desservi par le tram, les lieux disposent de trois parkings d'une capacité d'environ 2 000 véhicules. Problème, l'un de ces parkings devrait disparaître pour laisser place au futur éco-quartier de la Cartoucherie.

"Il y a un travail de réflexion permanente concernant l'accessibilité du Zénith avec les équipes de Toulouse Métropole et celles de Tisséo. Le but est de convaincre les spectateurs de laisser leur voiture au profit des transports en commun ou du vélo. Seulement, beaucoup de personnes viennent des départements voisins et pas seulement de Toulouse pour voir un concert et c'est donc compliqué pour elles de se passer de leur véhicule", concède Patrick Vergondy.

Par conséquent, le Zénith travaille actuellement avec une startup du nom de MyPeopleGo pour développer une plateforme de covoiturage qui sera active les jours de concert et accessible sur le site internet du Zénith. Ce nouveau service devrait être lancé en septembre prochain.