Des dizaines d’emplois menacés chez SoLocal à Toulouse

Le groupe SoLocal, maison mère des Pages Jaunes et du site Mappy notamment, a présenté le 13 février un plan de restructuration de l’entreprise appelé "SoLocal 2020". Celui-ci contient la suppression de 1 000 postes sur deux ans et des fermetures d’agences dont celle de Balma, dans la périphérie de Toulouse, où travaillent 186 personnes. Les négociations entre la direction et les syndicats seraient au point mort selon ces derniers. L’agence toulousaine pourrait fermer ses portes durant le second semestre 2019.
Le groupe SoLocal doit faire face à une érosion de son chiffre d'affaires sur ces dernières années.
Le groupe SoLocal doit faire face à une érosion de son chiffre d'affaires sur ces dernières années.

Plus connu pour être la maison mère des Pages Jaunes et du site internet Mappy, le groupe SoLocal a annoncé un plan de restructuration de ses activités le 13 février. Sous le nom de "SoLocal 2020", ce plan prévoit la suppression de 1 000 emplois en 2018 et 2019 sur les 4 400 que comptent le groupe, la fermeture de nombreuses agences en province en passant de 23 à 8 sites et une offre davantage digitalisée à destination des TPE et PME françaises. Pour justifier cette réorganisation, le groupe met en avant la chute de son chiffre d'affaires ces dernières années.

"L'entreprise fait face à l'érosion continue de son chiffre d'affaires et de ses parts de marché et à des coûts fixes élevés qui entravent ses capacités d'investissement. C'est pourquoi il est indispensable d'engager, dès maintenant, un nouvel élan stratégique", explique dans un communiqué Eric Boustouller, le directeur général de SoLocal Group depuis le 11 octobre 2017, auparavant à la tête de la division Europe de l'Ouest de Microsoft.

En 2011, l'entreprise qui édite l'annuaire a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros avec 4403 salariés. Six ans plus tard, en 2017, il est de 765 millions d'euros avec autant de salariés. Néanmoins, l'an passé, l'entreprise affirme avoir réalisé un bénéfice de 380 millions d'euros contre 49 millions en 2016.

Des salariés sous le choc

Face aux bénéfices réalisés par SoLocal sur les deux dernières années, les salariés ne comprennent pas l'intérêt d'un tel plan de restructuration, qu'ils ont découvert dans les médias dès le 12 février au soir.

"Pour de nombreux salariés cela a été très violent d'apprendre cette décision par la radio. En interne, une ligne téléphonique directe avec une psychologue a été mise à la disposition des salariés, mais cela ne change rien. Depuis ces annonces, beaucoup de salariés de l'agence toulousaine sont en arrêt maladie", constate Francis Magri, représentant de l'intersyndicale au sein de l'agence SoLocal de Toulouse et membre de la CFDT.

Plus précisément basée à Balma, l'agence toulousaine accueille 186 salariés qui sont des commerciaux, des graphistes ou encore des opérateurs de vente par téléphone. Mais ces emplois sont en sursis avec cette réorganisation du groupe puisqu'il est prévu que l'agence toulousaine ferme ses portes lors du second semestre 2019. SoLocal Group ne veut conserver que quatre hubs régionaux (Lille, Rennes, Bordeaux et Lyon), deux hubs de production (Angoulême et Chambéry), un hub de télévente (Boulogne) et le siège social à Boulogne-Billancourt. L'entreprise prévoit donc de supprimer au total 32 postes sur les 186 à Toulouse et de transférer les autres vers les hubs régionaux.

"De nombreux agents ont leur vie ici avec une famille, une maison et d'autres attaches. Ils seront plusieurs à refuser ces transferts et seront donc intégrés au Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Il y a aura donc plus de licenciements que les 1 000 initialement prévus", estime le représentant syndical.

Des négociations bloquées

Ce qui passe mal surtout du côté des syndicats, c'est l'unilatéralité du processus. En effet, les représentants du personnel n'auraient jamais été consultés durant l'élaboration de ce plan stratégique par la direction. Désormais, l'intersyndicale, au niveau national, voudrait négocier, pour proposer des alternatives à ce qu'ils qualifient de "massacre social" dans un communiqué datant du 13 février. Dans ce même document, les représentants du personnel réclament le maintien des agences, l'absence de départs contraint et l'"accompagnement efficient des salariés aux nouveaux métiers, à la hauteur de la direction". En parallèle de ces licenciements, SoLocal Group a annoncé la création prochaine d'une centaine de postes sur des nouvelles compétences digitales.

"On demande à se mettre autour d'une table avant tout pour examiner toutes les possibilités qui peuvent exister, comme le télétravail, pour sauver le maximum d'emplois avant de mettre en place le PSE. Nous voulons éviter les départs contraints. Mais la direction reste sur ses positions, nous aussi, donc les négociations n'avancent pas", lance Francis Magri.

La direction de SoLocal Group aimerait que tout ce qui concerne le volet social de l'opération soit acté pour la fin du mois de juin.

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Commentaire 1
à écrit le 29/03/2018 à 14:08
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Encore un désastre économique qui n'est du qu'à la bêtise et l'incompétence de ses actionnaires. Ou comment la finance à rendu une entreprise qui dépotait en quasi faillite. "Le fonds Cerberus sème la zizanie chez Solocal Group" http://www.it...

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