"La Chine est notre principal marché à l'international", confie Olivier Chansou, le nouveau directeur de l'École nationale d'aviation civile (Enac). Avec près de 1,4 milliard d'habitants, l'Empire du milieu et ses universités développent depuis 2003 des partenariats avec l'école implantée à Toulouse et qui fait référence en matière de formation aéronautique.

"Notre première implantation a été la SIAE, l'Institut sino-européen d'ingénierie aéronautique basée dans la ville de Tianjin, au sein de la CAUC, le pendant de l'Enac en Chine. Nous avons ensuite poursuivi notre développement sur place via un accord avec l'université Tsinghua, à Pekin, en ouvrant un MBA (Master of business administration) où l'on vise les hauts dirigeants. Enfin, nous avons également noué un partenariat académique avec la Beihang University qui n'est autre que l'université numéro un pour l'aviation en Chine, en proposant divers masters spécialisés", détaille Olivier Chansou.

Et l'Enac ne compte pas s'arrêter là. À l'occasion du voyage du président de la République, Emmanuel Macron, au début de l'année 2018 en Chine, l'établissement français a signé un nouvel accord de coopération.

5 000 étudiants chaque année à terme

Sur les rails depuis plusieurs mois, cet accord signé par l'école française doit lui permettre d'apporter tout son savoir-faire en matière de pratique pédagogique et de formation dans une future université chinoise. Ce partenariat engage également la Beihang University dans le processus, deux compagnies aériennes et les autorités locales.

"Ce campus, que les Chinois veulent 'connecté', doit à terme accueillir 5000 élèves chaque année. Cet établissement proposera des bachelors et masters autour des métiers du transport aérien afin de former le futur personnel qui travaillera dans les compagnies par exemple. Nous, nous sommes là pour apporter le contenu de ces formations. Il y a un réel manque de main-d'œuvre qualifiée dans ce secteur dans le pays. Par contre, on n'y formera pas des contrôleurs aériens ni des pilotes de lignes. Ce n'est pas ce que l'on vise", précise Olivier Chansou.

L'établissement qui va proposer des diplômes labélisés Enac, va voir le jour à Hangzhou. "C'est la Silicon Valley chinoise, une ville dans laquelle le gouvernement local désirait fortement une formation autour de l'aéronautique", ajoute le dirigeant. Pour le moment, aucune date d'ouverture n'est fixée, "mais cela va aller vite", promet le nouveau patron de l'Enac. Néanmoins, il souhaite que d'ici la fin de l'année 2018 le projet pédagogique et le montage financier soient bouclés.

L'Enac veut poursuivre son développement à l'international

Via l'exportation de son modèle d'enseignement, l'établissement veut rayonner sur la scène internationale et faire briller l'image de la formation française. "Notre axe de développement c'est l'international", affirme même Olivier Chansou. Ainsi, déjà une quinzaine de sites dans le monde propose des diplômes labélisés Enac.

"Nous espérons bientôt signer de nouveaux partenariats académiques au Brésil, mais aussi sur le continent africain. Sur un chiffre d'affaires de 132 millions d'euros en 2017 pour notre établissement, l'international représente plus de 25 % de cette somme et l'on aimerait que cette part soit encore plus importante".

Pour rappel, l'Enac accueille chaque année sur son campus à Toulouse entre 2 000 et   2 500 élèves et dispose également de neuf centres de formation au pilotage répartis sur toute la France. Elle propose au total une trentaine de formations en ingénierie aéronautique, navigation aérienne et pilotage d'avions.