Mettre en relation les étudiants les uns avec les autres afin qu'ils puissent créer une colocation autour de leurs centres d'intérêt, leur mode de vie et leur école, c'est l'objectif de Bubbleflat la startup toulousaine dont le site internet - qui porte le même nom - compte a ce jour plus de 17 000 inscrits dont 80% étudiants.
"Ce qui nous différencie de nos concurrents, c'est la recherche par affinités mais aussi par école", explique Nicolas Conté, fondateur et dirigeant de Bubbleflat.
Un critère qui semble faire la différence auprès des étudiants et plus particulièrement des étudiantes qui représentent 65% des inscrites sur la plateforme. Dans un sondage réalisé auprès de 300 d'entre eux par les créateurs du site communautaire, la moitié de ceux qui avaient répondu ne pas vouloir faire de colocation ont finalement changé d'avis quand Bubbleflat leur a proposé de cohabiter avec quelqu'un issu de la même école qu'eux.
"Avec notre service de recherche par école, on arrive à satisfaire même les plus réfractaires au départ, ceux qui avaient peur de vivre avec des étudiants qu'ils ne connaissent pas. C'est rassurant de pouvoir trouver des colocataires que l'on ne connaît certes pas mais qui vont étudier dans le même établissement que vous, ça facilite l'insertion sociale"
A l'inverse de ses concurrents comme La carte des colocs ou Appartager par exemple, Bubbleflat propose plusieurs scénarios : "Notre grande force, c'est qu'avec nous tout est possible. Si je trouve un appartement qui m'intéresse je crée une bulle de dialogue sur le site Bubbleflat (d'où le nom du site, NDLR) pour trouver les colocataires qui aimeraient y vivre avec moi. Bulle dans laquelle le propriétaire du bien peut également dialoguer en direct. Mais ça marche dans l'autre sens aussi. Si le postulat de départ c'est qu'on est trois à vouloir vivre ensemble en colocation, sur Bubbleflat on peut aussi chercher et trouver un appartement pouvant nous accueillir tous ensemble ", insiste Nicolas Conté.
Business model
Bubbeflat compte à ce jour une majorité d'étudiants mais souhaite également se tourner vers les jeunes actifs, cible des mois à venir. La plateforme propose des collocations dans toutes grandes villes universitaires de France mais aussi à Bruxelles d'où sont issus à ce jour le plus grands nombre de ses inscrits. Partenaire officiel d'Erasmus France, Bubbleflat compte près de 3 000 étudiants Erasmus. "Nous avons énormément de nationalités différentes. Beaucoup d'italiens, d'anglais et d'espagnols ou encore beaucoup d'allemands", détaille Nicolas Conté
Après une première levée de fonds de 250 000 euros en avril 2017, une deuxième pourrait être envisagée dans les mois à venir. Bubbleflat compte deux salariés, deux freelances associés au capital et emploie deux alternants en développement Web.
Le site gratuit proposera à terme un espace premium afin de financer les coûts de fonctionnement. La startup toulousaine pense mettre en place une offre de souscription à tous les services liés à la location comme les abonnements internet, les assurances énergétiques et habitations.
"Nous travaillons également avec les banques pour faciliter la vie des colocataires sur la répartition des dépenses. Il s'agirait de proposer une carte bancaire de la colocation où chaque colocataires verseraient chaque mois une somme fixe sur un compte commun qui servirait à payer les dépenses de la colocation"
Autres pistes envisagées : un espace sur lequel les étudiants pourraient acheter ou vendre les meubles. De nouveaux partenariats avec des agences immobilières et des universités pour donner au site plus de visibilité sont également en cours.
Fier de participer au CES de Las Vegas, la startup toulousaine compte bien profiter de l'évènement pour se faire connaître, nouer des partenariats commerciaux et trouver des investisseurs. Pour cela elle a emporté dans ses bagages la version test de son application mobile, un plus pour tester Bubbleflat sur le marché américain que l'entreprise espère séduire.
"L'idéal serait de trouver sur place les partenaires qui pourraient nous aider à nous déployer aux États-Unis qui comptent des villes universitaires de renom et dont les étudiants pourraient bénéficier de nos services. Le CES pourrait nous faire passer ce cap plus rapidement, comme une sorte d'accélérateur. C'est un rêve, ça reste un objectif", glisse Nicolas Conté.
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