Openairlines veut conquérir la Chine

Après avoir conquis 25 compagnies dans le monde avec son logiciel d'éco-conduite pour pilotes d'avions, la startup toulousaine Openairlines compte se déployer dans l'Empire du Milieu.
Alexandre Feray est le fondateur d'Openairlines.
Alexandre Feray est le fondateur d'Openairlines. (Crédits : Rémi Benoit)

Pour séduire les compagnies aériennes chinoises, Openairlines a déployé les grands moyens. En plus de traduire son logiciel en chinois, la startup toulousaine s'est rendue à trois reprises cette année dans les principales villes du pays (Pékin, Shanghai, Shenzhen etc.) accompagnée d'interprètes dans le cadre d'un programme d'accélération organisé par Business France

"L'Asie est un continent-clé pour nous, c'est celui qui enregistre la plus forte croissance en termes de trafic aérien, relève Alexandre Feray, fondateur d'Openairlines. Le niveau de vie augmente, les gens ont envie de voyager. D'ailleurs, actuellement une grande partie des commandes d'Airbus concerne l'Asie. Nous nous intéressons en particulier à la Chine qui sera en 2020 le plus grand marché aérien au niveau mondial".

1600 tonnes de carburant économisées sur un an

On comprend mieux l'enjeu pour la jeune société à l'origine d'un logiciel d'écoconduite pour les pilotes d'avions. Son fonctionnement est simple : après chaque vol, les compagnies récupèrent une carte mémoire à l'arrière de l'appareil où sont enregistrées toutes les données de vol. Le pilote a accès à une carte en 3D du trajet : l'itinéraire est bleu quand le pilote a bien maîtrisé sa conduite et vire au rouge quand il y a eu une erreur. Les compagnies aériennes ont de leur côté accès à une autre interface avec des données plus globales sur la conduite de l'ensemble des pilotes et des indications sur les causes de pertes de carburant : atterrissage trop brutal, détour au cours du trajet... Les résultats sont là : Transavia qui teste le dispositif depuis quatre ans estime avoir économisé 1 681 tonnes de carburant sur l'année 2016 et réduit son empreinte carbone de près de 6 000 tonnes de CO2.

Pour commercialiser son logiciel à l'étranger, la startup a ouvert des filiales à Hong-Kong, Dubaï et depuis cet été à Miami sur la côte Est des États-Unis. À ce jour, 25 compagnies aériennes dans une quinzaine de pays ont adopté la solution. Openairlines est notamment présente en Europe avec les compagnies low-cost d'Air France (Transavia et Hop ! ) ou Volotea, au Moyen-Orient (Air Arabia, FlyDubaï, Oman Air).

Objectif : deux compagnies chinoises sous contrat en 2018

Pour l'instant en Asie, le logiciel est en activité chez Cebu Pacific aux Philippines (Cebu Pacific) et Royal Burnei, la compagnie nationale du sultanat. Alexandre Feray s'est fixé pour objectif de faire signer deux compagnies chinoises l'année prochaine :

"Nous ciblons les compagnies de taille moyenne et les plus grandes sachant qu'en Chine une compagnie intermédiaire dispose d'une flotte de 150 avions. C'est presque autant qu'Air France avec ses 200 avions. Les plus importantes compagnies peuvent acquérir jusqu'à 700 avions", éclaire-t-il.

L'entrepreneur rappelle d'ailleurs : "La pollution en Chine est un vrai problème, toutes les villes sont touchées. Le gouvernement en a pris conscience. Dans le plan 2016-2020, la pays s'est donné pour objectif de fortement réduire les émissions de CO2 dans toutes industries y compris dans l'aérien". Toutefois la startup se heurte encore à des difficultés techniques pour l'hébergement des données : "Les serveurs doivent être en Chine ce qui demande des autorisations administratives, peut-être que nous devrons créer une filiale en Chine continentale", avance-t-il.

Cinq à huit embauches en 2018

Au-delà de son expansion à l'étranger, Openairlines planche sur de nouvelles fonctionnalités pour son logiciel. Jusqu'à présent, le pilote recevait sa performance de conduite après l'atterissage. L'entreprise toulousaine veut travailler l'année prochaine sur des alertes au cours du trajet afin que le pilote puisse en temps réel améliorer sa navigation. Aujourd'hui doté d'un effectif de 30 salariés, Openairlines table sur cinq à huit recrutements en 2018, principalement sur des postes d'ingénieur et de marketing.

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