« Les banques sont toujours réticentes à financer des investissements immatériels ou l'augmentation du besoin en fonds de roulement générée par un projet de développement, souligne Bruno Lepoutre, président d'Alisaero (ex Nouvelle Louit), un sous-traitant de l'aéronautique. Le dispositif UIMM Invest PMI permet de rassurer les banquiers en montrant que nous sommes plusieurs à partager le risque ».

Basée à Saint-Germe, dans le Gers, l'entreprise s'est vue attribuer un prêt participatif de 200.000 € en juin 2012, dans le cadre du dispositif UIMM Invest PMI. Les banques ont suivi puisque 600.000 € de prêts sont venus s'ajouter au dispositif financier.

Le pari semble réussi pour Bruno Lepoutre. L'entreprise Alisaero - qui a récemment changé de nom - emploie 130 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 10,7M€ en 2012, contre 6M€ en 2010... « Nous connaissons aujourd'hui une croissance de +32%, un record historique », indique-t-il.

Un effet de levier
Les entreprises bénéficiaires du prêt participatif de développement soulignent l'important effet de levier de ce dispositif financier auprès des banques. « L'effet de levier est désormais multiplié par 5, assure Jean Luminet, président de l'UIMM Midi-Pyrénées et vice-président de l'UIMM national. Au total, les 6M€ déjà accordés par le prêt participatif ont permis de générer 30M€ de financements bancaires ».

Dans le bilan d'étape que dressent l'UIMM et la banque Oséo, à l'occasion d'une conférence de presse organisée ce mardi 4 décembre, il est précisé que 35 entreprises ont bénéficié du dispositif UIMM Invest PMI. Le montant des prêts est aujourd'hui plafonné à 300.000€. Une convention signée à la rentrée 2012 prévoit une nouvelle enveloppe globale de 10M€.

Complémentaire des banques
« L'idée n'est pas de se substituer aux banques, assure Jean Luminet. Mais de compléter leur offre et venir conforter le dispositif financier des entreprises par un appui à leur solvabilité. Les entreprises adhérentes ont la possibilité d'obtenir un prêt participatif sous certaines conditions. Un comité d'agrément, composé de 12 industriels de la région, statue sur les demandes de financements. Aucune garantie sur les actifs de l'entreprise ou sur le patrimoine du dirigeant n'est demandée ».

Hugues-Olivier Dumez
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