Révolution économique, comment détecter de nouveaux business ?

La 6e édition des Grands Prix de l'Économie, organisée hier 8 décembre au Casino-Théâtre Barrière, à Toulouse, a réuni près de 400 décideurs économiques et politiques. La soirée a permis à trois dirigeants de start-up de présenter leur vision de la nouvelle économie et les enjeux pour l'adaptation des entreprises.
De gauche à droite, Tristan Laffontas (Moi Chef), Thierry Merquiol (Wiseed) et Cédric Mallet (Jeuxvideos.com). © photo Rémi Benoit

La révolution économique a commencé. La numérisation et les nouvelles technologies ont bouleversé les usages du grand public et la vie des entreprises. Trois chefs d'entreprises ont pris la parole lors de la soirée des Grands Prix pour présenter leur activité et leur conception de la nouvelle économie. Tous s'accordent à dire que l'interaction avec le public est aujourd'hui un axe majeur de développement et de réussite.

Fondateur de la start-up toulousaine MoiChef, lancée il y a tout juste un mois, Tristan Laffontas a su surfer sur l'engouement pour la cuisine, traduit par le succès des émissions comme Top Chef, Masterchef ou Le meilleur pâtissier. Salarié dans une multinationale de conseil, il a observé la montée en puissance de la start-up américaine de prêt-à-cuisiner Blue Apron, qui a levé 50 M$ en mai dernier. Convaincu par le concept, et sachant que "l'alimentaire représente moins de 5 % du chiffre d'affaires dans le e-commerce", Tristan Laffontas veut créer sa start-up.

"S'inspirer des meilleurs"

"Je ne voulais pas faire un copier-coller de ce qui existait déjà. Il fallait apporter une innovation. Je me suis inspiré des meilleurs, comme Uber ou Airbnb, et j'ai appliqué le modèle au prêt-à-cuisiner." L'innovation de MoiChef, ce sont les restaurateurs qui l'amènent, puisque les produits et les recettes sont fournis par les chefs toulousains. "J'ai créé un nouveau lien entre consommateur et restaurateur. Les chefs toulousains sont à fond derrière le projet. Nous avons déjà un chef étoilé avec nous." Les ingrédients et la recette sont ainsi livrés à domicile.

De son expérience, Tristan Laffontas tire un message pour les entrepreneurs. "Il est possible de trouver un business model qui marche. Ce modèle est extrêmement réplicable car il suffit de trouver les partenaires sur place." Son objectif est de se développer dans les métropoles européennes. Pour poursuivre sa croissance, il a mis en place un partenariat avec Uber.

S'appuyer sur le public

Avec son offre de rachat de l'aéroport Toulouse-Blagnac, Thierry Merquiol a marqué l'actualité. Fondateur de la société de crowdfunding Wiseed, il assure "qu'il faut être fou" pour être entrepreneur. Prenant l'exemple d'Alice au pays des merveilles pour décrire son aventure, il a avoué ne pas savoir quel chemin emprunter pour atteindre son but, lorsqu'il a voulu créer sa plateforme de financement participatif.

Selon lui, le crowdfunding est "une lame de fond, construite sur un nouveau paradigme, présenté par l'économiste Jérémy Rifkin dans son livre La nouvelle société du coût marginal zéro. Le couchsurfing ou l'autopartage sont d'autres exemples de cette révolution." Thierry Merquiol estime que "la foule est plus experte que les experts, car elle est capable de détecter les tendances.

"L'humain au centre de tout"

Si jeuxvideo.com compte entre 15 et 16 millions de visiteurs uniques chaque jour et plus de 500 millions de pages vues, c'est avant tout grâce à "la dynamique créée avec le public", assure son directeur général Cédric Mallet. "Nous avons 300 000 contributions par jour. C'est une tendance forte. La plupart des sites classés dans le Top 50 sont dans la proposition d'un usage."

L'évolution du comportement des utilisateurs est un axe clé du développement des entreprises selon Cédric Mallet. "Nous sommes obligés de nous adapter, nous devons anticiper. Il faut absolument suivre les comportements nouveaux. Il y a un phénomène d'apprentissage permanent." Enfin, le directeur général de jeuxvideo.com l'assure, les nouvelles générations "sont connectées en permanence. Cela entraîne de nouveaux usages, des nouvelles opportunités de business." Pour lui, cela doit être vu comme "une source d'inspiration".

Pour autant, cette numérisation accélérée n'est pas un régression. "À la croisée des trois tendances, l'humain est au centre de tout", conclut Cédric Mallet. Une vision partagée par Martin Malvy, président du Conseil régional de Midi-Pyrénées, selon qui "toute l'innovation doit être au service de l'humain. Il ne faut pas seulement innover de manière technologique mais aussi dans les relations sociales."

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