Sanofi : l'intersyndicale toujours inquiète malgré les déclarations d'Arnaud Montebourg

L'avenir du site toulousain de Sanofi n'est « aucunement garanti », a réagi aujourd'hui l'intersyndicale du groupe pharmaceutique après les annonces d'Arnaud Montebourg. Le Comité central d'entreprise était réuni ce 11 octobre afin de rencontrer la direction. Le plan de restructuration n'a toujours pas été modifié et les salariés poursuivent la mobilisation avant d'être reçus vendredi par le ministère du Redressement productif.
Au niveau national, 2.000 à 3.000 salariés seraient directement impactés par les plans de restructuration

« Le site de Toulouse n'est plus dans le plan de restructuration », avait assuré Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, mercredi 10 octobre, devant des journalistes à l'Assemblée nationale. « Contrairement aux effets d'annonce de ces dernières heures le plan de restructuration chez Sanofi n'est pas modifié », assure pourtant de son côté l'intersyndicale de Sanofi.

« Arnaud Montebourg s'est fait manipulé par la direction, estime Rémi Barthes, coordonnateur CFE-CGC. Pas une virgule n'a changé dans le plan de restructuration. Sanofi n'est pas revenu sur sa décision de se désengager de Toulouse. Ce dossier va se terminer devant les tribunaux ».

« L'avenir du site de Toulouse n'est aucunement garanti et les plans de restructuration de la recherche, de l'industrie des vaccins et des services support sont maintenus, confirme l'intersyndicale. Pire, ces plans en appelleront d'autres et mettent sur les rails une stratégie de démantèlement et d'externalisation de pans complets d'activité, et une stratégie de délocalisation de la production. »

« Continuer le combat »
Cette inquiétude semble être partagée par un certain nombre d'élus locaux. « Les précisions sur le devenir du site de Toulouse demeurent trop floues et nécessitent de rester extrêmement vigilants », a ainsi déclaré Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, dans un communiqué de presse.

« La position de Sanofi n'a pas bougé pour l'instant, a indiqué Jean-Luc Moudenc, député UMP de la 3e circonscription de Haute-Garonne. Hier, le ministre du Redressement productif annonçait que le site de Toulouse n'était plus concerné par le plan. En réalité, il n'y avait rien de nouveau dans les déclarations de Sanofi d'hier : l'entreprise n'a fait que reprendre ses déclarations du mois de septembre, tant sur l'absence de licenciements secs que sur l'incertitude quant au site toulousain. La pression politique doit donc perdurer, le combat n'est pas terminé ! »

« Les propos de Montebourg n'engagent que le ministre »
Au niveau national, ce sont deux à trois mille salariés qui seraient directement impactés par les plans de restructuration de la direction. Aujourd'hui, jeudi 11 octobre, la direction aurait déclaré lors du Comité central d'entreprise R&D que les propos de « Montebourg n'engagent que le ministre ».

La mobilisation pour le retrait des plans de restructuration de la direction de Sanofi ne faiblit pas. Ce jeudi, plusieurs centaines de salariés se sont retrouvés à Montpellier pour défendre le potentiel de recherche du groupe. Vendredi 12 octobre, l'intersyndicale se rendra au ministère du Redressement productif et insistera sur la nécessité d'une loi en urgence « contre les suppressions de postes à visée boursière compte tenu de la situation exceptionnelle que vit notre pays ».

Hugues-Olivier Dumez
©Photo Rémi Benoit

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