Prix du carburant : les taxis et les transporteurs routiers s'inquiètent

Midi-Pyrénées n'échappe pas au coup de chaud sur les prix du carburant : ces derniers se rapprochent des niveaux records atteints en 2008 selon la Direction générale de l'énergie et du climat. Dans ce contexte, les professionnels s'inquiètent. Du côté des taxis, la grogne commence à monter. Les transporteurs routiers, eux, sont dans le rouge.« Ca commence à grogner dans la profession.

Midi-Pyrénées n'échappe pas au coup de chaud sur les prix du carburant : ces derniers se rapprochent des niveaux records atteints en 2008 selon la Direction générale de l'énergie et du climat. Dans ce contexte, les professionnels s'inquiètent. Du côté des taxis, la grogne commence à monter. Les transporteurs routiers, eux, sont dans le rouge.

« Ca commence à grogner dans la profession. Déjà que depuis début janvier, nous n'avons pas trop de travail... » Gérard Gelis, président du Syndicat des artisans taxis de la Haute-Garonne, voit avec inquiétude le prix à la pompe augmenter sans discontinuer. « En ce moment, les entreprises font des économies et nous le ressentons en terme d'activité. On est déjà en difficulté, alors si ça redémarre et qu'on est à 90€ le plein tous les deux jours, on va vraiment avoir du mal. » En 2008, les taxis avaient mené plusieurs opérations de blocage au plan national, « c'est possible que ça reparte si ça continue », indique Gérard Gelis.

Les transporteurs routiers font encore plus grise mine. « La loi nous oblige à répercuter, à date de la facture, l'évolution du prix du carburant à travers l'indice gazole, explique Jean-François Brou, président de l'Union régionale des Syndicats de transporteurs routiers Midi-Pyrénées. Sauf que nos clients n'ont plus les moyens de payer ! C'est le marché qui fait les prix, du coup, certains transporteurs n'appliquent pas l'évolution de l'indice. Tout le monde essaie de baisser son pantalon le plus possible, les marges dégringolent. Il va y avoir des dégâts pour ceux qui ne sont pas capables de le faire. Il faut savoir que le coût du gazole équivaut à 20 ou 25% de notre prix de revient. Nos camions font des allers-retours, nous travaillons essentiellement sur les allers. Pour avoir un taux de remplissage des véhicules le plus haut possible, il faut brader le retour. Il vaut mieux qu'il soit mal payé que pas payé. »

« Pas les moyens d'arrêter nos camions »

Jean-François Brou s'inquiète au-delà de l'avenir de sa propre filière : « Nous avons l'obligation légale d'augmenter nos prix et cela risque de casser une partie de l'industrie française qui ne pourra plus se payer les services des transporteurs. On ne peut pas toujours être remplacés sur le fer, notamment pour des trajets courts. »

Sur la question des pistes d'amélioration, le président de l'Union régionale semble dubitatif : « Il n'y a que deux solutions. Baisser le prix du carburant, mais c'est un problème mondial. Baisser les taxes, énormes en France, mais l'État n'a pas les moyens de le faire. Ou il faudrait qu'il diminue d'autant son train de vie. » Le transporteur exclut - pour l'heure - tout mouvement de blocage : « Aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'arrêter nos camions. Si on bloque, on fout en l'air non seulement nos entreprises mais aussi toute l'économie française. Par contre, on ira au conflit avant de mourir. »

Mikaël Lozano

En photo : la forte augmentation du prix à la pompe inquiète les professionnels de la route. (© Rémi Benoit)

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