Inquiet face au chômage, le préfet de Midi-Pyrénées appelle les collectivités à utiliser les contrats d'avenir

En Midi-Pyrénées, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté plus vite qu'au niveau national en mars dernier. La région compte 150.600 personnes sans aucun emploi, une situation "préoccupante" pour le préfet de Midi-Pyrénées Henri-Michel Comet, qui lance un appel. "Les collectivités, associations et entreprises doivent utiliser davantage les dispositifs mis en place par le gouvernement comme les contrats d'avenir, les contrats de génération et le crédit d'impôt compétitivité-emploi."
Fin mars 2013, il y avait en Midi-Pyrénées 150 600 personnes inscrites à Pôle Emploi en catégorie A ( sans aucune activité)

Fin mars 2013, il y avait en Midi-Pyrénées 150.600 personnes inscrites à Pôle Emploi en catégorie A (sans aucune activité), un chiffre qui passe à 231.200 si l'on prend en compte les catégories A, B et C. Le taux de chômage des jeunes augmente de 12,4% en un an (10,9% au niveau national), le taux concernant les seniors augmente lui de 17,2% (17% au niveau national). Le chômage de longue durée représente 40% des demandeurs d'emploi.

"Ces chiffres posent problème, la situation est préoccupante malgré un secteur industriel tonique", s'inquiète le préfet de Midi-Pyrénées qui estime que l'action du gouvernement en terme d'emploi est "cohérente et puissante". Il appelle les employeurs, et particulièrement les collectivités, à utiliser les outils mis en place, "même si je suis conscient de la nécessité de contenir les finances publiques", précise-t-il.

Les emplois d'avenir : pour les non-diplômés

Destinés aux jeunes sans diplôme et sans expérience professionnelle, le contrat d'avenir s'adresse en priorité aux collectivités et aux associations plus qu'aux entreprises. Ce contrat aidé, d'une durée de 1 à 3 ans avec obligation de formation, est financé par l'État à hauteur de 75% du Smic. "Les collectivités sont encore trop frileuses à utiliser ce dispositif. Je peux comprendre la nécessité de contenir les finances publiques et la prudence en matière de recrutement, mais elles ont une mission d'intérêt public. Il s'agit de tendre la main vers les jeunes et de les mener vers l'emploi, pas seulement de recruter un agent", estime le préfet. L'objectif fixé de 3.650 emplois d'avenir en Midi-Pyrénées est loin d'être atteint : 950 ont été signés à l'heure actuelle, 35% par les collectivités, le reste en grande majorité par des associations. "Insuffisant", pointe Henri-Michel Comet qui précise qu' "il ne s'agit pas d'emplois jeunes. Le but n'est pas de garder ces jeunes en CDI mais de les guider vers le marché de l'emploi."

Les contrats de génération : pour les "séniors" et les "juniors"

Cette fois, ce sont les entreprises de moins de 300 salariés qui sont concernées. Pour bénéficier d'une aide de l'État d'un montant de 4.000€/an, elles doivent s'engager à embaucher un "junior" et à maintenir l'emploi d'un "senior". Les jeunes qualifiés sont concernés, contrairement au contrat d'avenir. "Ce dispositif était voulu par tous les partenaires sociaux, il vise à lutter contre la précarité des jeunes et le faible taux d'emploi des seniors", rappelle le préfet.

60 contrats ont été conclus en Midi-Pyrénées depuis un mois. Aucun objectif précis n'est fixé mais Catherine d'Hervé, directrice de la Direccte, rappelle qu' "il y a 60.000 entreprises de moins de 300 salariés dans la région qui peuvent être concernées". Encore faut-il que les entreprises aient besoin d'embaucher... "Selon l'enquête annuelle de Pole Emploi, il y a 80.000 intentions d'embauches dans la région en 2013, rassure Frédéric Toubeau, directeur de Pôle Emploi, notamment dans les services aux entreprise et services à la personne".

Le crédit d'impôt compétitivité emploi : pour la trésorerie

"Contrairement à ce que j'ai pu entendre, le CICE est simple à utiliser", affirme le préfet. Ce crédit d'impôt équivaut à une baisse de cotisations sociales, c'est une réduction de l'impôt à acquitter en 2014 au titre de l'exercice 2013 (ou via un versement du Trésor Public quand l'entreprise ne paie pas d'impôt). Il est calculé sur la masse salariale brute en dessous de 2,5 Smic. "Ce dispositif représente une baisse des coûts pour les entreprises de 4% en 2013 puis de 6% en 2014", précise Henri-Michel Comet. À l'heure actuelle, une centaine d'entreprises sont intéressées par le processus dans la région, et 30 sont formellement engagées. Objectif : permettre la création de 300.000 emplois en France.

Sophie Arutunian
© photo Frédéric Marie

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