Comment l'Oncopole prépare les futurs médicaments anti-cancer

À l'occasion de la journée mondiale contre le cancer, l'Oncopole de Toulouse a organisé lundi 4 février des tables rondes sur la thématique de "la place du patient" et de "l'enjeu territorial" du ce futur pôle de recherches contre le cancer. La nouvelle structure de soin et de recherche a aussi choisi cette date pour communiquer sur ses ambitions et ses spécificités alors que l'Institut universitaire du cancer doit être livré cet été.
L'Oncopole vu depuis les hauteurs de Toulouse

Dans quelques mois, l'Institut universitaire du cancer (IUC) sera inauguré pour accueillir ses premiers patients début 2014. Cette structure, lancée en 2009, est le groupement de coopération entre plusieurs organismes d'oncologie : les activités de cancérologie elles-mêmes réparties sur plusieurs sites du CHU de Toulouse, l'Institut Claudius Régaud (établissement privé) et le Centre de recherche en cancérologie de Toulouse (CRCT), qui fait figure de pôle de recherche interdisciplinaire travaillant sur les tumeurs. Aujourd'hui, le CRCT est à l'origine de 800 publications et une trentaine de brevets. Le pôle clinique de l'Institut universitaire du cancer pourra accueillir ses premiers patients début 2014. Il regroupera 1.200 professionnels de la santé et comptera 36 salles de consultation pour 306 lits.

La raison d'être de l'Oncopole peut être résumée en trois axes : la recherche, les soins et l'accompagnement. Surtout, il part d'un constat qu'en vingt ans, le nombre de malades atteints du cancer a augmenté de 20% en France métropolitaine. Chaque année, 145.000 personnes décèdent des suites de leur cancer et 1.000 nouveaux cas sont recensés.

Coût total de 1 milliard d'euros

L'« Oncopole de Toulouse » est en fait une association dont Pierre Cohen, maire de Toulouse, est le président. Cette association regroupe 7 membres fondateurs : Toulouse Métropole (Communauté urbaine), le Conseil régional de Midi-Pyrénées, les laboratoires Pierre Fabre, Sanofi-Aventis, l'Institut universitaire du Cancer, l'Institut des technologies avancées des sciences du vivant et l'Inserm. L'investissement total public et privé s'élève à un peu plus d'un milliard d'euros, dont 400 M€ alloués par le ministère de la Santé. Depuis 2009, le site a accueilli ses premiers acteurs d'ores et déjà actifs comme les laboratoires Pierre Fabre, le centre Pierre Potier et le pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé.

Une gouvernance qui pose problème
La gouvernance de ce futur Institut fait actuellement débat. En fin d'année dernière le cancérologue écossais, David Cameron, déclinait la direction de l'IUC. Certains y voyaient déjà le symbole d'un "fonctionnement chaotique", à l'instar de François Chollet. L'État a finalement prit les devants en créant une commission interministérielle pour résoudre cette question. Composée de Thierry Philipp et d'André Syrota, respectivement cancérologue et directeur de l'Inserm, elle doit rendre ses recommandations fin mars.

À terme, l'Oncopole de Toulouse emploiera 3.200 personnes dédiées aux soins et à la recherche.

Kevin Figuier
© Rémi Benoit

En savoir plus.

À l'occasion de cette journée, l'association Oncopole a dévoilé les résultats d'une enquête réalisée auprès des Midi-Pyrénéens. Ce sondage révèle que l'Oncopole, bien qu'identifié comme un lieu impliqué dans la lutte anti-cancer, arrive encore derrière le CHU de Toulouse et l'Institut Claudius Régaud dans l'esprit des Midi-Pyrénéens. 48% estiment que les établissemtns de lutte contre le cancer dans la région sont à la pointe de l'innovation.
Les autres résultats de l'enquête :
- 70 % des sondés déclarent que la lutte contre le cancer est une priorité.
- 80 % restent favorables à la collecte de fonds pour soutenir la recherche
- 41% jugent que le cancer est diagnostiqué trop tard

L'origine de l'Oncopole de Toulouse remonte aux années 2000. C'est sous l'impulsion de l'ancien président de la République, en 2003, qu'un premier Plan Cancer a été lancé. Une année plus tard c'est le maire de la ville, Philippe Douste-Blazy, qui annonce la création de cette zone d'activités sur le site de l'ex-usine AZF et d'anciens terrains du ministère de la Défense. Avec 220 hectares de terrain disponible, c'est Jean-Paul Viguier, architecte-urbaniste associé au cabinet toulousain Cardete et Huet, qui est en charge de l'aménagement de l'ensemble. Mondialement connu, il a notamment conçu l'hôpital de Castres.

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