Philippe Douste-Blazy au chevet de l'Oncopole avec la fondation inNaBioSanté

La fondation pour la recherche médicale contre le cancer, InNaBioSanté, organisait en milieu de semaine un point presse dans les locaux des Laboratoires Pierre Fabre. L'occasion d'aborder les actions de l'institut et les défis auxquels sera confronté l'Oncopole. Un état des lieux qu'a tenu à dresser lui-même Philippe Douste-Blazy, président de la fondation, ancien de maire de Toulouse et ancien ministre de la Santé.
Didier Miraton (DG Pierre Fabre), Philippe Douste-Blazy (président de la fondation InNaBioSanté), Hugues Chap (Université Toulouse III)

À la veille du colloque « NBI Tech 2 Life » organisé par la fondation InNaBioSanté, son président Philippe Douste-Blazy a tenu à rappeler les enjeux de santé auxquels devront répondre les futurs acteurs de l'Oncopole, un projet qu'il avait lui-même initié dix ans plus tôt, alors qu'il était maire de Toulouse. Depuis, l'ancien ministre occupe un poste de secrétaire général des Nations Unies, et le projet du cancéropole est devenu réalité. "Dès 2001, nous voulions diversifier l'économie toulousaine trop portée sur l'aéronautique, rappelle l'ancien hôte du Capitole. Bâtir un lieu d'espoir sur un endroit meurtri."

Sur ce campus de 220 ha situé au sud-ouest de la ville et regroupant bientôt la fine fleur de la cancérologie (industriels, chercheurs, étudiants, laboratoires, malades...), c'est "la Silicon Valley toulousaine" qui prend forme. Autre invité des débats, Didier Miraton, directeur général des Laboratoires Pierre Fabre parle même de "pierre angulaire européenne de la lutte contre le cancer".

Dans cette bataille où la mairie a préféré le financement d'un complexe ad hoc au lieu d'une stratégie visant au saupoudrage des subventions à destination des différents acteurs, il s'agit avant tout de créer des synergies en multipliant "les liens de partenariats et favorisant la transdisciplinarité".

Des ambitions mondiales
La mission première de la fondation InNaBioSanté créée en 2006 consiste à "identifier, financer et accompagner les projets innovants dans la lutte contre le cancer". À son actif déjà, une dizaine de projets mis sur pied représentant un soutien économique de plus de 6 M€ pour un budget de 22 M€ essentiellement constitué de capitaux privés. Le programme scientifique toulousain Captor fait ainsi partie des heureux bénéficiaires. En plus du financement de projets, la fondation InNaBioSanté a également pour mission de concourir à la promotion du campus et d'attirer les équipes de chercheurs internationaux.

Pour Philippe Douste-Blazy, aucun doute, "Toulouse a tout pour réussir à condition qu'elle s'en donne les moyens". Et cela passe non seulement par la pérennisation de la fondation mais surtout par l'ouverture des lits et laboratoires de l'Institut universitaire du cancer (IUC) dans un an. "Nous sommes aujourd'hui au milieu du gué, avertit l'ancien ministre de Jaques Chirac. Il faut garder l'ambition internationale du campus, et ce ne sera pas une mince affaire". Principale difficulté aujourd'hui : atteindre une taille critique, synonyme de rayonnement scientifique. À cet égard, Philippe Douste-Blazy (cardiologue de formation) agit en faveur de la mobilisation de tous les acteurs locaux. "La non participation de Sanofi au projet est une faute majeure. S'y intéresser devrait être un devoir pour eux, surtout après les aléas qu'ils ont connus à Toulouse."

Toujours est-il qu'avec ou sans le groupe pharmaceutique dans ses rangs, l'Oncopole et sa logique de filière autour de multiples coopérations intersecteurs vise à faire de la Ville rose l'un des centres majeurs de la cancérologie.

Jérémy Lacoste
photo © Rémi Benoit

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.