"Sans Toulouse, Midi-Pyrénées n'est pas une région riche", s'inquiète l'association Midi-Pyrénées Europe

L'Association de lobbying Midi-Pyrénées Europe a accueilli lors de son assemblée générale, mardi 24 septembre, 3 nouveaux membres : le Grand Rodez, le Sicoval, et la CCIR. En pleine période de négociations avec Bruxelles sur l'attribution des fonds européens pour la période 2014-2017, l'association entend bien faire passer un message, "Midi-Pyrénées n'est pas une région riche, et a besoin des aides européennes". Didier Cujives est le président de Midi-Pyrénées Europe. Interview.
Didier Cujives à Bruxelles en 2012. ©photo DR

Midi-Pyrénées Europe vient d'accueillir trois nouveaux adhérents, pourquoi s'élargir à d'autres structures que les membres fondateurs ?
C'est en effet la première fois depuis la création de l'association en 2000 que nous nous ouvrons à d'autres collectivités et acteurs du développement du territoire, et c'est également une première en France. Le Grand Rodez, le Sicoval et la CCIR viennent renforcer les rangs aux cotés de la Région, des départements de Midi-Pyrénées (sauf la Haute-Garonne et l'Aveyron), et de Toulouse Métropole. Nous sommes actuellement en discussions avec le PRES-Université de Toulouse et Aerospace Valley pour qu'ils deviennent également adhérents. L'objectif est d'être plus efficace à Bruxelles pour représenter les acteurs économiques régionaux et défendre nos intérêts. Il faut savoir que nous avons sur place quatre salariés permanents alors qu'un länder allemand comme la Bavière compte 70 collaborateurs à Bruxelles ! Nous souhaitons créer une véritable "Maison de Midi-Pyrénées" à Bruxelles.

Comment sont attribués les fonds européens et pourquoi Midi-Pyrénées représente un enjeu unique en France ?

Les fonds européens sont attribués par phase. La période 2007-2013 est terminée et nous sommes en négociations pour la période 2013-2017. Évidemment nous souhaiterions l'enveloppe la plus grosse possible mais le système de répartition ne joue pas en notre faveur. Il y a trois catégories de régions : les régions "pauvres" (il n'y en a pas en France, elles sont surtout dans les pays de l'est), les régions "en transition", et les régions "développées". L'appartenance à une catégorie est définie par le calcul du PIB moyen des régions. Si le PIB d'une région est supérieur à la moyenne, elle est considérée comme "développée" et les fonds qui lui sont attribués seront moins importants.
Midi-Pyrénées est considérée comme une région "développée". Sauf que si l'on retire de son PIB la richesse créée uniquement par Toulouse, tout le territoire est en dessous du PIB moyen des régions européennes, même la Haute-Garonne ! C'est l'exception midi-pyrénéenne. Je suis ravi que Toulouse apporte de la richesse, mais il ne faut que cela pénalise la région en termes de fonds européens. Avec Martin Malvy, nous nous battons pour changer ce mode de calcul.

Rappelez- nous quelles sont les autres missions de l'association ?

Nous avons trois missions : l'identification de sources de financements européens pour les projets de Midi-Pyrénées, l'accompagnement pour répondre aux appels à projets et remplir les dossier, et enfin, une mission de lobbying importante. Nous avons mené récemment une opération à Bruxelles autour du foie gras : la maltraitance aux animaux et un sujet qui revient de plus en plus, et la production de foie gras par le gavage des volailles est menacée. Cette production représente 10 000 emplois en Midi-Pyrénées. Bien sûr, sur 27 pays de l'Union, cela n'intéresse pas grand monde. Nous avons organisé des rencontres entre les producteurs et les membres de la Commission européenne pour instaurer un dialogue, et nous tentons d'influencer les décisions.

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