Laurence Parisot présente à Toulouse les propositions du Medef aux candidats à la présidentielle

C'est devant un parterre de 300 chefs d'entreprises de la région que la présidente du MEDEF a présenté mardi soir à Castelmaurou (31) son livre électronique : Besoin d'Aire. Il recense les propositions du syndicat patronal aux candidats à la présidentielle. « Nous, les chefs d'entreprises, sommes convaincus de notre talent, et nous voulons avancer » a affirmé Laurence Parisot.
Laurence Parisot, invitée par le Medef 31 à Castelmaurou

En 2007, c'était Besoin d'Air. En 2012, le Medef rajoute un -e. « Besoin d'Aire, c'est parce que nous avons besoin d'espace. Nous les chefs d'entreprises, voulons avancer, occuper le terrain, éviter le repli, les approches frileuses » déclare Laurence Parisot en introduction. Elle reproche aux différents candidats d'avoir des programmes confus, de ne pas parler assez de la crise de la dette, de ne quasiment jamais employer le mot entrepeneur dans leurs discours « sauf quand ils parlent de patrons, pour dénoncer les rémunérations ». Qu'il s'agisse de l'intégration européenne ou des PME françaises, le mot d'ordre, hier soir, était sans conteste « avancer ».

L'euro(pe)

« Nous devons défendre l'euro » martèle la présidente du Medef, chiffres et graphiques à l'appui : « l'Europe est la premier puissance commerciale au monde, c'est 35,2% du commerce mondial ». L'Europe, ce n'est pourtant que 10% des créations d'entreprises. « L'ambition européenne est un défi colossal » selon Laurence Parisot qui dénonce les « 15% de l'électorat tenté par un vote pour quelqu'un qui veut sortir de l'euro (Marine Le Pen NDLR), c'est de la folie ». Elle prône plus de fédéralisme, en donnant l'exemple de Galiléo « un succès de l'intégration européenne dont personne ne parle ». Parmi les propositions, la création d'un commissaire européen chargé des PME/PMI/ETI pour développer la compétitivité européenne par rapport au reste du monde en limitant la bureaucratie, avec, en ligne de mire « l'élection d'un président européen au suffrage universel ».

« Une France ré-inventée »

« Comment les politiques font pour imaginer une politique économique sans nous ? » interroge Laurence Parisot qui veut organiser un « désendettement compétitif ». Tout d'abord, ne pas augmenter les impôts sur les entreprises au risque de mettre à mal la croissance. En revanche, elle propose d'asseoir la même charge sur une assiette plus large : diminuer les cotisations employeurs tout en augmentant la TVA, et diminuer les cotisations salariés pour compenser la hausse de la TVA. « Une bonne direction déjà prise par Nicolas Sarkozy » selon elle.
Il faudrait également pour le Medef poursuivre la réforme des retraites en instaurant notamment un régime unique, poursuivre le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux « voire 2 sur 3 dans certaines administrations », et revoir la gouvernance de la Sécurité Sociale : « l'Etat ne peut être à la fois gestionnaire, employeurs et régulateur de la Sécu » affirme la patronne des patrons qui dénonce une augmentation des arrêts de travail.

La « PME Attitude »

La PME Attitude du Medef consiste par exemple à développer les binômes grandes entreprises/ PME, comme par exemple le Pacte PME conclu entre Airbus et Epsilon. Il s'agit également de poursuivre dans la voie de la flexi-sécurité : « si l'entreprise a des difficultés elle doit pouvoir faire marche arrière sur les salaires et le temps de travail, la durée doit être décidée par branche, par entreprise, et on doit pouvoir la changer en cas de besoin » affirme Laurence Parisot, opposée aux 35 heures.

Sophie Arutunian
©photo SA

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