Midi-Pyrénées va connaître une croissance de sa population active de 0,8% par an d'ici 2030. Ce chiffre issu de l'"éclairage prospectif sur l'offre de travail" proposé par l'Insee, se base sur les données du recensement de 2007 et repose sur un certains nombres d'hypothèses*. La hausse du nombre d'actifs en Midi-Pyrénées serait de 19 à 22 % selon les scénarios, soit la 2e plus forte progression en France métropolitaine derrière le Languedoc-Roussillon (+20%) et devant l'Aquitaine (+14%).
Ces projections sur 2007-2030 relèvent d'un intérêt particulier car elles correspondent à la période de sortie d'activité des papy-boomers et d'un possible déséquilibre numéraire brutal entre actifs et inactifs. En Midi-Pyrénées, deux composantes, les comportements en matières d'activités et les facteurs démographiques (vieillissement de la population et migrations résidentielles), contribueraient à parts égales à la croissance de la population active.
Cette croissance porterait le nombre d'actifs à 1 551 000. Une évolution qui serait freinée par le vieillissement de la population active, et qui cache de fortes disparités entre les zones d'emploi de Midi-Pyrénées.
Toulouse, moteur d'une dynamique démographique régionale disparate
Si l'on regarde en détail, l'augmentation du nombre d'actifs varie de 0,1 à 28,5 % dans les 14 zones d'emplois observées dans l'étude de l'Insee. Toulouse arrive en tête des zones d'emplois en croissance avec 28,5% d'actifs en plus d'ici 2030. Viennent ensuite les zones de Montauban (23,1 %), Foix-Pamiers (18,8%) et Albi (15,9%).
Parmi les zones à plus faible croissance, on retrouve : Rodez (5,7%), Auch (3,6%) Castres-Mazamet (3,5 %) et Tarbes-Lourdes (0,1 %). Ainsi avec ces écarts de croissance, sur les 245 000 éventuels nouveaux actifs de la région en 2030, 185 400 seraient localisés à Toulouse contre une centaine sur la zone Tarbes-Lourdes.
Vieillissement de la population active
L'enquête de l'Insee met en exergue un vieillissement de la population dû en partie à l'allongement de la durée de cotisation et au report de l'âge limite en retraite. Ainsi la catégorie des 55 à 59 ans, selon le scénario tendanciel, serait actif à 79,9 % contre 61,6 % en 2007. De même, en 2007, les 60 à 64 ans comptait 15,6 % d'actifs. Selon les projections de l'Insee, ce nombre pourrait atteindre en 2030, 42% et même 61,6 % sous certaines hypothèses. Ainsi, la part des 55 ans ou plus doublerait. Un vieillissement de la population qui modifierait l'équilibre entre les âges avec désormais 1 jeune actif pour 2 séniors en activité.
Vincent Pléven
© Rémi Benoit
En savoir plus :
*Comme le rappelle l'Insee, "une projection n'est pas une prévision". Établie à partir des données du recensement de 2007, cette projection à l'horizon 2030, repose sur trois hypothèses tendancielles : maintien des taux de fécondité de 2007, baisse de la mortalité au rythme observé entre 1988 et 2002, poursuite des comportements migratoires de 2000-2008. Auxquelles s'ajoutent des incertitudes et évolutions possibles notamment sur la réforme des retraites (allongement de la durée de cotisation et report de l'âge limite de départ à la retraite).