À Toulouse, 250 agents territoriaux ont manifesté contre le plan d'économie de la Mairie

Les syndicats CGT et Sud 31 ont réuni ce matin à Toulouse 250 personnes devant le Capitole, lors du Conseil municipal, afin de protester contre les mesures d'économies annoncé par Jean-Luc Moudenc. Une délégation de 7 personnes a été reçue par Henri de Lagoutine, conseiller municipal chargé du Personnel. Malgré les protestations, la Mairie a décidé de maintenir ses décisions.
Les représentants syndicaux manifestaient ce matin devant la Mairie

Ils étaient sur place depuis 8h45. Ce matin, devant le Capitole, 250 agents municipaux ont protesté contre les mesures d'austérité prises par la Mairie. Selon les salariés, le plan d'économies annoncé par Jean-Luc Moudenc, après l'annonce de la baisse des dotations de l'État ne respecte pas les engagements pris à leur égard par le maire de Toulouse. "Pour les employés qui ont voté pour lui, c'est la douche froide", ironise une manifestante. "Ils nous ont menti", pointe une représentante du syndicat Sud, qui ajoute que la manifestation de ce matin n'est "que le début de la lutte".

Des décisions qui affaiblissent les précaires
Les revendications des syndicats concernent d'abord la suppression du régime indemnitaire (RI) pour les contractuels et le non remplacement des départs en retraite, mais également la réduction du nombre d'emplois saisonniers et la suppression de la prime de transport de 37 euros pour les agents qui utilisent leur véhicule personnel en service.

"Lors des premiers CTP de septembre (le Comité technique paritaire auquel participent des représentants du personnel), Jean-Luc Moudenc a annoncé qu'il ne pourra pas tenir certaines de ses promesses électorales et, évidemment, cela concerne le personnel. Les premiers à être impactés sont les contractuels, soit les plus faibles", affirme une membre du syndicat Sud. La CGT, dont les drapeaux côtoient ceux de Sud, partage les mêmes revendications. "S'ils ont enlevé la prime pour les contractuels, ils peuvent très bien s'attaquer après aux titulaires", constate un manifestant qui ajoute : "nous comprenons qu'il y ait des contraintes budgétaires, mais il faut arrêter de s'attaquer au personnel".

Jean-Luc Moudenc met la nécessité de faire des économies sur le compte de la baisse de dotations de l'État qui, a-t-il affirmé durant le Conseil Municipal, "est très dure", mais également sur une mauvaise gestion du budget de la part de l'administration précédente. Les manifestants, eux, ne sont pas satisfaits par ces explications. "L'administration actuelle dit qu'elle ne s'attendait pas à un tel trou dans le budget, mais ils participaient aux conseils municipaux, comment pouvaient-ils ne pas savoir ?", dénonce une manifestante. "C'est inquiétant que les administrations n'aient pas d'autres pistes de réflexion pour faire des économies et qu'ils s'attaquent aux salariés", lui fait écho une consœur. Pendent la manifestation, une délégation des deux syndicats a été reçue par Henri de Lagoutine, conseiller municipal chargé du Personnel.

La Mairie maintient ses décisions

Pas de marche arrière de la part de la Mairie. À la sortie de la consultation avec Henri de Lagoutine, la délégation des syndicats annonce que la mairie "ne reviendra pas sur ses décisions". En revanche, l'institution s'engage pour un "plan de dé-précarisation qui concerne les contractuels et, donc, nous laisse un peu d'espoir", précise un représentant de Sud. Le plan dédié aux salariés municipaux précaires est également évoqué par Henri de Lagoutine : "Nous allons mettre en place un parcours de dé-précarisation avec la titularisation des contrats temporaires. Évidemment, il faut que juridiquement les postes concernés soient vacants."

Mise en cause de la politique gouvernementale
Selon le conseiller municipal, les syndicats "contestent en fait la politique d'austérité du gouvernement socialiste. Ces décisions budgétaires, déclinées au niveau municipal, se traduisent par une suppression de la prime pour les contrats temporaires et par la décision de ne pas remplacer tous les départs à la retraite. Le dialogue social est de qualité ajoute le conseiller municipal. Les syndicats sont dans leur rôle et nous sommes également dans notre rôle de gestionnaires responsables. Nous sommes dans l'obligation d'avoir un budget à l'équilibre et l'État nous interdit d'emprunter pour les coûts de fonctionnement." Du côté des manifestants, le dialogue est jugé au contraire "très hermétique", voire "inexistant".

Simona Pizzuti

© photo Rémi Benoit

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On compte 8.500 salariés à la Mairie de Toulouse, qu'ils soient titulaires ou contractuels.

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