L'envie d'entreprendre au coeur des débats du 3e Forum Économique de Toulouse

Le 3e Forum Économique de Toulouse s'est déroulé ce jeudi 26 septembre autour du thème "Génération E pour Entreprendre". De nombreux intervenants se sont succédés au cours de trois tables rondes pour promouvoir une économie positive. Plus de 800 personnes ont assisté à des débats animés.
Alain Di Crescenzo

"Aujourd'hui, nous allons être positifs." Avec cette phrase de Pascale Winkel, chargée d'animer les débats, le ton était donné. L'objectif de ce 3e Forum Économique de Toulouse, organisé par la CCI de Toulouse est bien de valoriser l'entreprise. C'est aussi le message du discours d'ouverture d'Alain Di Crescenzo. Après avoir rappelé la genèse de cet événement, le président de la CCI de Toulouse s'est efforcé de donner une image positive de l'entreprise :
"Je pense qu'il y a une prise de conscience sur l'importance de l'entrepreneur, qui est le premier acteur de création de richesses de notre pays", a-t-il tenu à souligner. Militant pour un retour de la croissance des entreprises, Alain Di Crescenzo a reconnu que la perception de l'entreprise par le grand public évoluait dans le bon sens mais qu'il restait du travail à accomplir. "Les entreprises sont trop souvent méconnues alors qu'elles créent des emplois, du lien social, et représentent un apport considérable au PIB de notre pays."

Une situation économique qui s'améliore

Le président de la CCI s'est ensuite félicité des bons chiffres de l'économie en Midi-Pyrénées avec des créations d'emplois en hausse de 1,5% au 1er semestre et une baisse du chômage de 1,1 % au mois de juillet et de moins 1,7% au mois d'août. La création d'entreprise dans la région est également en hausse de 8% au 2e trimestre 2013. "On ne pourra pas renouer avec la dynamique économique sans soutenir la croissance des entreprises existantes, faciliter la création d'entreprises nouvelles et favoriser la transmission d'entreprises."

"Notre pays a des efforts à faire, a cependant rappelé Alain Di Crescenzo. La France était au 15e rang mondial en 2010 en terme de compétitivité. Elle est aujourd'hui au 23e rang alors que c'est là que tout va se jouer." En guise de conclusion, devant 800 personnes, le président de la CCIT a lancé la journée en déclarant que "cette génération E, il faut l'accompagner. Entreprendre, ça ne s'invente pas. Il faut faire entrer le mot entreprendre dans nos institutions, à l'école, au lycée, à l'université.

Absent en raison d'une réunion de travail avec le Premier ministre, le préfet de Région Henri-Michel Comet s'est exprimé au travers d'un message vidéo enregistré. Il a mis l'accent sur les atouts de Midi-Pyrénées, "un système productif dynamique, un cadre de vie agréable, des formations de qualité et une métropole robuste. Mais il y a encore un très gros potentiel. Nous sommes la première région de France en termes de densité de R&D mais la 8e en termes de création d'entreprises innovantes."

Tweets et tables rondes
La journée s'est ensuite articulée autour de trois tables rondes avec les économistes Bernard Maris, Nicolas Bouzou et Jean Tirole, les chefs d'entreprises comme Ludovic Le Moan (Sigfox), Filippo Bagnato (ATR) ou Olivier Sadran (Newrest) et de plusieurs experts. Une nouveauté cette année, puisque le public pouvait interagir via Twitter ou par SMS pour poser des questions. Le premier thème abordé - "Comment favoriser un nouvel état d'esprit entrepreneurial made in France ?" - a été introduit par Martin Malvy. Après avoir rappelé que les Régions ont désormais la charge du développement économique, le président du Conseil régional a cité une étude d'Ernst&Young révélant que 65% des Français trouvent que le métier d'entrepreneur est un beau métier. "Il faut que les entrepreneurs arrêtent de penser qu'ils sont les mal aimés", a-t-il réagi. Cette étude indique par ailleurs que la France "est l'un des pays d'Europe où la création d'entreprises est la plus facile, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni".

Plus tard dans la journée, au cours de la 2e table ronde, Olivier Sadran a confirmé que "la France est un pays d'entrepreneurs, avec un taux de création d'entreprises parmi les plus élevées au monde". Il a néanmoins ajouté que "le problème n'est pas de démarrer mais de créer de la valeur et de durer. Or, pour cela, trois conditions sont nécessaires : moins de hiérarchie dans les entreprises car elle génère des freins à l'efficacité et à l'innovation ; de meilleures relations entre l'école et l'entreprise et enfin des banques plus à l'écoute des projets des chefs d'entreprise, y compris dans la culture du risque. Aujourd'hui, les banques mettent, sur les entreprises, une pression déconnectée des réalités du marché."

La dernière table ronde abordait la question de la compétitivité des entreprises. L'accent a été mis sur l'importance des femmes dans l'entreprise et dans le plus particulièrement dans le management. L'innovation et les nouvelles technologies étaient également au cœur de ce débat. Une idée qu'a développé le maire de Toulouse Pierre Cohen en conclusion de cette table ronde, indiquant que "l'interdisciplinarité entre universités, laboratoires de recherche et écoles favorise l'innovation", soulignant encore l'importance des pôles de compétitivité. Le mot de la fin est revenu à Alain Di Crescenzo : "Entreprenons, ayons envie, avançons !"

Emmanuelle Durand-Rodriguez et Paul Périé
© photo David Bécus - CCI

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