BTP : une école du BIM se lance à Toulouse

Face à l'utilisation croissante du BIM sur les chantiers de bâtiments et diverses infrastructures, des experts lancent une école qui y est consacrée à Toulouse. Cet établissement, qui accueillera sa première promotion en janvier, a pour objectif de combler les défauts observés sur ces maquettes numériques en raison d'un manque de formation des professions. La BIM Academie va aussi permettre de répondre à une problématique de recrutement d'une société spécialisée en la matière.
Le BIM est une maquette numérique pour faciliter la tenue d'un chantier et la maintenance par la suite.
Le BIM est une maquette numérique pour faciliter la tenue d'un chantier et la maintenance par la suite. (Crédits : Groupe GA)

Cet acronyme est en train de révolutionner la filière du BTP. Le BIM, pour Building Information Modeling, est un jumeau numérique du bâtiment ou de l'infrastructure en construction afin d'améliorer la coordination de tous les acteurs intervenant sur le chantier et donc de gagner du temps, mais aussi pour faciliter les opérateurs de maintenance après sa réalisation. Depuis quelques années, cet outil est de plus en plus en vogue sur le terrain et tous les acteurs sans exception s'y mettent à l'image du Toulousain GA Smart Building. Néanmoins, l'essor de son utilisation n'est pas sans accroc.

Lire aussi : Comment GA est devenu le pionnier de la modélisation numérique dans le BTP

"Cela fait une quinzaine d'années que je travaille autour du BIM et je remarque que ces maquettes numériques ne sont jamais faites correctement car les personnes qui les réalisent ne sont pas formées sur l'outil en question, ou trop peu. Avec mon entreprise par exemple, qui fait du diagnostic technique et de l'audit énergétique sur les bâtiments, c'est souvent très compliqué de réutiliser ces maquettes car elles ne sont pas conformes à la réalité", regrette Régis Lecussan.

Ce dernier, associé à l'expert sur le sujet Jacques Rigal, a donc décidé de lancer à Toulouse ce qui se nommera la BIM Académie. Elle sera implantée au sein du Parc Technologique du Canal, à Ramonville, dans la périphérie de Toulouse. Ses premiers élèves l'intégreront en janvier 2020.

Une partie "pratique" de six mois

L'ambition du duo fondateur de l'école est néanmoins d'accueillir deux promotions d'une douzaine d'élèves par an, sur dossier, en janvier puis en septembre. Six ont déjà été recrutés pour janvier. Les formateurs, qui demandent au minimum une expérience dans le bâtiment, privilégient des profils de type architecte, ingénieurs, chefs d'entreprises, etc.

"Nous voulons faire une formation différente des modèles qui existent déjà. Nous allons développer un cursus longue durée, avec une partie théorie de trois mois, accompagnée d'une partie pratique dans notre centre d'études (BIM Odit, ndlr) de six mois ou dans les entreprises d'origines des élèves avec un tutorat des formateurs pour assurer le suivi et le bon apprentissage. L'originalité de notre offre réside dans cette partie pratique, pour laquelle nous allons nous associer avec des entreprises pour qu'elles nous confient leurs projets de BIM qui seront réalisés par nos apprenants. Notre but est que chaque stagiaire quitte la formation avec la caisse à outils BIM nécessaire dans sa poche", détaille Régis Lecussan.

La formation, d'un coût de 9 000 euros hors taxe, peut être prise en charge par le Pôle Emploi ou l'entreprise de l'apprenant. Les créateurs de la BIM Académie sont en négociation avec la Région Occitanie pour bénéficier de dispositifs d'accompagnement financiers également pour ses élèves.

Des problèmes pour recruter

Au delà d'être un établissement pour les acteurs de la filière BTP, ou pour des ingénieurs qui voudraient élargir leur palette de compétence, la BIM Académie aura vocation à combler la problématique de recrutement pour l'entreprise de Régis Lecussan et ses trois associés, la BIM Odit.

"Aujourd'hui, je ne trouve pas de personne à recruter pour faire le travail alors que nous avons du boulot pour une dizaine de salariés. Face à cette situation, nous avons arrêter de commercialiser car nous ne sommes pas en capacité d'accepter de nouvelles missions", ajoute le dirigeant.

Il espère donc par le biais de l'établissement formateur garder deux élèves en CDI au sein de son bureau d'études issus de la première session. Un tel recrutement permettrait à la BIM Odit d'augmenter son chiffre d'affaires qui va atteindre 300 000 euros sur l'année 2019.

Lire aussi : Bâtiment : Ibat lève 2,4 M pour digitaliser l'Europe

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.