2.000 emplois non pourvus dans le numérique : comment l'Occitanie veut attirer les talents

En plein Covid, Numeum (ex-Syntec numérique) épaulé par Digital 113 avait lancé une opération pour reclasser les 10.000 emplois dans le numérique menacés par la crise et sortir Toulouse de sa dépendance à l'aéronautique en attirant des sociétés étrangères issues d'autres secteurs. Avec le rebond de l'économie, l'Occitanie se retrouve avec 2.000 postes dans le numérique sans candidat. Pour y remédier, le dispositif Tesc Force s'apprête à lancer une campagne de pub et une hotline pour attirer les talents sur le territoire. En parallèle, un parcours de reconversion des demandeurs d'emploi va monter en puissance.
Numeum prévoit au bas mot 8.000 embauches dans le numérique en Occitanie.
Numeum prévoit au bas mot 8.000 embauches dans le numérique en Occitanie. (Crédits : Rémi Benoit)

Flashback au printemps 2020, en plein Covid. Airbus tousse et c'est toute l'économie toulousaine qui souffre. Au-delà des postes dans la supply chain aéronautique, les sociétés d'ingénierie et de conseil sont aussi impactées par le report des projets avec les donneurs d'ordre. « 10.000 emplois dans le numérique étaient menacés en Occitanie. Il y avait le risque que ces personnes quittent la région avec une perte de compétences pour les entreprises au moment de la reprise », se remémore Daniel Benchimol, co-fondateur de Digital 113 et président de Tesc Force.

Plus de 110.000 emplois dans le numérique sont recensés en Occitanie (un chiffre qui inclut, les ESN, les éditeurs de logiciels, les conseils en technologies, les startups et les départements numériques d'entreprises hors branche).

Sortir Toulouse de sa dépendance à l'aéronautique

Numeum (ex-Syntec numérique) met alors en ligne la plateforme Tesc Force (Technology Engineering Skills Center) pour mettre en valeur les compétences disponibles dans la Ville rose. Avec l'ambition de taper dans l'œil des entreprises étrangères grâce au réseau international des agences d'attractivité (Ad'occ pour la région Occitanie, Invest in Toulouse, Sicoval) et les conseillers au commerce extérieur. « L'idée était d'attirer des activités non-liées à l'aéronautique pour sortir la région de sa dépendance à ce secteur », explique Frédéric Honnorat, directeur opérationnel de Tesc Force.

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Le concept séduit. L'année dernière, le dispositif a fait venir par exemple l'éditeur texan Cognitus qui propose une interface avec le logiciel SAP adaptée aux entreprises des secteurs aérospatial et défense. L'entreprise singapourienne Ubiik positionnée dans l'IoT a elle aussi choisi la région toulousaine. Tout comme Wattnow, société tunisienne qui développe une solution intelligente de gestion d'énergie, Internet of Things (IoT) qui mesure la consommation énergétique, en temps réel, à l'aide de compteurs intelligents connectés.

Au moins 8.000 embauches dans le numérique cette année

Mais avec le rebond de l'économie, Tesc Force a dû réorienter sa stratégie. Fini les ingénieurs au chômage. La tendance s'est complètement inversée. Capgemini prévoit de recruter plus de 1.200 personnes cette année dans la Ville rose, chez Scalian, on table sur 400 collaborateurs... Au total, Numeum prévoit au bas mot 8.000 embauches dans le numérique en Occitanie et l'organisme anticipe déjà une pénurie de plus de 2.000 candidats pour combler ces besoins.

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Pour y remédier, le dispositif Tesc Force s'apprête à lancer au printemps une campagne de pub avec l'agence VeryWell à Paris afin d'inciter les talents à venir travailler dans la région au moyen de slogans accrocheurs : « Ici, on ne passe pas sa vie dans les transports, on les fabrique »....

Un site internet vitrine Talents Occitanie sera lancé de manière concomitante pour permettre aux candidats intéressés de télécharger leur CV. La plateforme sera équipée d'un système de correspondance automatique pour repérer à partir de mots-clés dans la candidature les compétences qui peuvent coller avec des offres d'emploi publiées par les entreprises régionales. Il est aussi question de faire appel à un chatbot développé par la startup perpignanaise Hellomybot voire d'une ligne téléphonique pour guider les candidats. La cible est d'attirer plus de 500 candidats dans la région cette année.

Reconversion vers le numérique

« L'autre levier, c'est d'attirer les candidats vers la branche numérique », fait remarquer Anne Destouches, déléguée régionale Numeum Occitanie. Cette dernière a lancé l'an passé le dispositif Numéric Emploi Occitanie pour orienter les candidats vers les entreprises qui recrutent dans le secteur et les formations nécessaires pour s'embarquer dans cette voie via un partenariat avec Pôle emploi.

« On a souvent l'image de l'ingénieur informatique. Mais, la filière recherche dans tous les types de postes. C'est le cas par exemple au niveau du support informatique pour lequel il est possible d'être formé en trois mois. Il y a aussi beaucoup de postes de techniciens réseaux », détaille-t-elle.

Le dispositif va monter en puissance avec l'objectif d'accompagner 200 candidats en 2023.

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