Éternel optimiste, toujours prêt à inciter les entrepreneurs "à chasser en meute", le président de la CCI Occitanie Alain Di Crescenzo n'a malgré tout pas pu cacher son inquiétude face à l'ampleur de la crise qui frappe actuellement l'économie hexagonale.

"Nous ne sommes pas du tout sur une crise d'une ou deux années, la crise va s'étaler sur une longue période", a souligné le dirigeant mardi 26 janvier lors de ses voeux à la presse.

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L'économie régionale lourdement impactée jusqu'en 2024

L'Occitanie paie sa grande dépendance à la filière aéronautique qui a porté sa croissance au fil des derniers années.

"L'an dernier à la même date, nous observions que la croissance de l'industrie reposait essentiellement sur l'aéronautique avec un carnet de commandes plein. Cette filière a connu un stop brutal. Du jour au lendemain, le trafic aérien international a chuté de l'ordre de 60%. La baisse de la demande d'avions est estimée entre 40 et 60% sur les cinq années à venir", pointe Alain Di Crescenzo.

Et le retour au niveau d'avant-crise n'est pas prévu pour tout de suite.

"En 2020, les entreprises de la filière aéronautique ont enregistré une baisse d'activité de 50%. En 2021, il y aura toujours un tiers d'activité en moins qu'avant la crise. Et en 2022, le niveau d'activité sera toujours en chute 25% par rapport à 2019. Effectivement, l'industrie va reprendre mais pas tout de suite. Le retour à la normale n'est pas attendu avant 2024. L'impact sur l'emploi sera important, et ce malgré les plans de relance, malgré les milliards d'euros investis dans notre industrie, dans notre filière", poursuit le président de la CCI Occitanie.

D'après la dernière note de conjoncture de l'Insee, la filière aéronautique et spatiale a perdu 4.200 emplois en Occitanie entre janvier et septembre 2020 (dont 3.200 emplois pour la seule Haute-Garonne). Malheureusement, comme l'indiquait il y a quelques jours Philippe Robardey, à la tête de la CCI de Toulouse, la litanie des plans sociaux n'est pas près de s'arrêter, il faut s'attendre à "une recrudescence des plans sociaux" dans les mois à venir.

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"Nous avons relevé le nombre de défaillances d'entreprises le plus faible depuis 30 ans. Pour autant, il ne faut pas oublier que les tribunaux ont été fermés une partie de l'année, nombre de dossiers n'ont pas encore été enregistrés. Et puis, nous sommes encore sous perfusion des aides de l'État", fait remarquer Alain Di Crescenzo. Avant d'alerter sur le devenir des prêts garantis par l'Etat (PGE) : "Ils ne doivent pas s'étaler sur six ans maximum. C'est complètement à côté d'un cycle de production aéronautique qui dure plutôt dix ans. La durée de remboursement doit être allongée et pourquoi pas à coût réduit."

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Des restaurateurs à court de ressources

Au total, d'après l'institut national de la statistique, l'Occitanie a perdu 22.000 emplois en 2020, soit 1% de sa masse salariale. Derrière la crise très médiatisée de l'aéronautique, la région est très impactée par la crise du fait du poids important du tourisme et de la viticulture. "La structuration en fonds propres devrait ramener l'aéronautique dans sa grande majorité à tenir le coup. Ce qui me fait peur en revanche, c'est l'hôtellerie restauration et l'événementiel qui arrivent au bout de leurs ressources. Je crains tout simplement un arrêt d'activité", analyse le dirigeant.