Le secteur du bâtiment lance un SOS aux élus à Toulouse

En Haute-Garonne, les acteurs de la construction (entreprises du BTP, promoteurs immobilier et bailleurs sociaux) appellent les élus à relancer la délivrance de permis de construire. Une nécessité selon eux pour un secteur très pourvoyeur en emplois, dans un contexte d'incertitude économique.
La filière BTP appelle les pouvoirs publics à relancer les permis de construire.

Des carnets de commandes remplis jusqu'à la fin de l'année 2020, mais après ? Pour bon nombre d'acteurs de la construction de l'agglomération toulousaine la question devient pressante. Car si le secteur a été peu touché par la crise sanitaire, l'inquiétude pointe. Entre 2017 et 2020, le nombre de logements neufs et prêts à rejoindre le marché de l'immobilier a enregistré une baisse de près 50% passant de 9 300 logements en 2017 à 4 500 (prévisions pour l'année 2020). La cause de cette baisse significative ? Les permis de construire délivrés, selon les principaux acteurs du bâtiment au compte-gouttes.

"Nous avons des clients mais bientôt nous n'aurons plus rien à leur vendre car nous avons une pénurie de permis de construire. Aujourd'hui la durée moyenne d'une opération entre la signature de promesse de vente du terrain et le démarrage du chantier c'est 18 mois alors que cela pourrait être fait en 8 mois. Nous ressentons des freins de la part des élus pour délivrer des permis de construire. Il ne s'agit pas de les stigmatiser mais aujourd'hui nous tirons la sonnette d'alarme car il y a urgence à produire", avance Stéphane Aubay, président de la Fédération des promoteurs immobiliers Occitanie Toulouse Métropole (FPI).

Des freins qui selon Stéphane Aubay ne seraient pas dus au contexte sanitaire mais plutôt aux échéances électorales. "La période électorale ralentit la prise de décision parce que les riverains ont du mal à accepter que l'on construise près de chez eux mais si on veut suivre une logique de développement durable, il faut densifier l'existant et ne pas aller construire dans les champs", lance Stéphane Aubay.

Le logement social sur le même tempo

La nécessité de construire des logements ne concerne pas uniquement le parc privé. Car si Toulouse et son agglomération ont une démographie très dynamique, la zone géographique risque aussi de devenir fragile économiquement.

Il y a 45 000 demandes de logements sociaux en attente. La crise sanitaire s'installe comme une crise sociale et comme une crise économique et cela va fragiliser beaucoup de ménages. Un nombre important de familles va se retrouver dans des situations de précarité, il va falloir produire du logement abordable. Les organismes HLM veulent construire mais tout ne dépend pas de nous. S'il n'y a pas de volonté politique pour agir cela restera lettre morte", estime Philippe Pacheu, vice-président de l'Union sociale pour l'habitat de la Haute-Garonne (USH).

Une volonté que le secteur du bâtiment entend coupler plus largement à la relance économique. Le BTP représenterait 50 000 emplois dans l'agglomération toulousaine. "C'est l'une des particularités de notre profession. Nous pouvons rapidement former, embaucher et réinsérer des gens venus de l'industrie par exemple mais pour le faire, il faut que l'on est de l'activité", ajoute pour conclure Emile Noyer, président de la fédération du bâtiment et des travaux publics en Haute-Garonne.

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Commentaire 1
à écrit le 23/10/2020 à 21:46
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Faut-il continuer de construire dans l'agglomération toulousaine, de bétonner le moindre m² ? Faut-il être de plus en plus serrés les uns contre les autres et créer ainsi les conditions idéales pour la propagation des épidémies ? 50% de la populati...

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