Colomiers lance une "mijoteuse" pour les futurs métiers de l'économie solidaire

L'ancienne mairie de Colomiers est devenue officiellement le 3 février dernier La Mijoteuse, un lieu d'accueil et d'accompagnement des porteurs de projet de l'économie sociale et solidaire. Dans une ville où le taux de chômage dépasse les 12 %, la municipalité compte valoriser les métiers émergents dans ce secteur. Récit et reportage en images.
Le conseiller municipal en charge de l'économie sociale et solidaire François Lemoine et la maire de Colomiers Karine Traval-Michelet.

Après une première reconversion en médiathèque puis en centre d'art et enfin en théâtre, les locaux de l'ancienne mairie de Colomiers s'apprêtent à connaître une nouvelle vie. L'ex-bureau du premier édile de la commune vient d'être transformé en salle de réunion pour accueillir des porteurs de projet dans le domaine de l'économie sociale et solidaire. Rebaptisé La Mijoteuse, le lieu a été inauguré le 3 février dernier avec pour vocation d'accueillir et d'accompagner les entrepreneurs de l'ESS. Accessible gratuitement à tous, le rez-de-chaussée comprend notamment un espace de coworking (24 personnes maxi) et une salle de conférences. L'étage devrait bientôt accueillir quatre porteurs de projet dans des bureaux à louer pour 50 euros le mois ainsi qu'une grande salle de réunion.

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Façade de la mairie désormais transformée en Mijoteuse (Crédit: Rémi Benoit).

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Ancien bureau du maire transformé en salle de réunion pour les porteurs de projet que découvre la maire de Colomiers Karine Traval-Michelet (Crédit : Rémi Benoit).

De nouveaux métiers accessibles aux jeunes peu qualifiés

Le projet est porté par la municipalité (qui a investi 150 000 euros), qui espère en faire un outil de création d'emplois dans une ville où le taux de chômage dépasse les 12 %. "Le chômage est à un niveau élevé comme partout en France. Avec 4 % de croissance, l'ESS est un vecteur de dynamisme économique, de création d'emplois non-délocalisables. Ce n'est pas une niche, mais un secteur à part entière", avance la maire PS de Colomiers Karine Traval-Michelet. Le conseiller municipal en charge de l'Économie sociale et solidaire François Lemoine complète :

"Colomiers dispose d'emplois surqualifiés grâce à l'aéronautique mais cela ne bénéficie pas forcément aux habitants les moins diplômés. Justement, l'ESS fait émerger de nouveaux métiers accessibles, notamment aux jeunes, dès le niveau IV (bac-bac pro). C'est le cas par exemple du métier de valoriste, qui consiste à retravailler un meuble pour lui donner un second usage. Dans une démarche plus artistique de création, il peut customiser un meuble pour en faire un 2e objet."

Parmi les premiers projets à être hébergés au sein de La Mijoteuse figure justement une ressourcerie. Baptisée la Remixerie, elle va collecter des objets dans la rue ou chez des particuliers, les valoriser avant de les revendre. Son ouverture est prévue au mois d'avril. Elle devrait recruter 6 contrats aidés d'ici un an et demi, en priorité des chômeurs de longue durée.

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Le rez-de-chaussée devrait accueillir des événements et notamment des conférences (Crédit : Rémi Benoit).

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La cabine téléphonique ne fait pas seulement partie de la déco, elle permettra également aux entrepreneurs de s'isoler pour passer des coups de fils. (Crédit : Rémi Benoit).

Quid du projet de village de l'ESS ?

L'ouverture de la Mijoteuse s'inscrit dans le vaste projet ESS initié par la mairie de Colomiers en 2015. À l'origine, la municipalité voulait créer un village de l'économie solidaire intégrant diverses structures : une ressourcerie, un café solidaire, une auto-école sociale, un garage solidaire ou encore un chantier d'insertion autour de l'agriculture. Seule la ressourcerie est sur le point de voir le jour (cf. ci-dessus). Les autres projets ne se sont encore pas concrétisés, faute de local. "Colomiers a la particularité, par rapport à d'autres villes, de ne pas disposer de friches industrielles et a donc peu de locaux vacants. Cela est dû à la forte stabilité économique de l'activité. La proximité avec Toulouse fait également que les locaux coûtent chers à Colomiers. Les porteurs de projet peuvent rencontrer des difficultés à trouver des baux peu onéreux", analyse François Lemoine.

Malgré ces freins, d'autres projets sont sur le point de voir le jour. "Une étude a été menée sur les terres agricoles en ville. Potentiellement, il serait possible de développer l'agriculture urbaine sur 15 hectares", poursuit le conseiller municipal. Tous ces projets sont pour l'instant regroupés au sein de Chrysalide, une association qui devrait déboucher à terme sur une société coopérative.

Lire aussi : Colomiers lance un village de l'économie solidaire pour booster l'emploi

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