Médecins spécialisés en soins palliatifs, socio-coiffeurs... La santé prépare sa révolution

Allongement de la durée de vie, vieillissement, développement de maladies chroniques... Le secteur de la santé doit monter en puissance et s'étoffer de nouvelles compétences pour répondre aux besoins de la population.

Sur la période 2009-2020, ce sont près de 8 millions d'actifs qui devraient partir à la retraite, engendrant ainsi un véritable « papy-boom », selon l'Institut national des statistiques (Insee). La prise en charge des personnes âgées constitue donc un énorme gisement de nouveaux métiers. Parmi ceux-ci, les médecins spécialisés en soins palliatifs vont être particulièrement demandés. Leur rôle ? Soulager les patients atteints de maladies incurables ou en fin de vie pour les aider à maintenir une certaine qualité de vie.

De l'humain et des technologies

En parallèle, tous les métiers liés à l'accompagnement social individuel, au paramédical, sont en plein développement. C'est notamment le cas des socio-coiffeurs. Ces professionnels cherchent à redonner courage et confiance à des personnes âgées, fragiles ou malades, après une perte de chevelure partielle ou totale.

De leur côté, les traitements continuent de progresser. Les nanotechnologies et les biotechnologies pour la santé montent en puissance, et la demande en spécialistes et chercheurs spécialisés n'a jamais été aussi forte. Fondateur de Nanobiotix, Laurent Levy développe des nanoparticules pour lutter contre le cancer. Une fois injectées et activées lors d'une radiothérapie classique, elles permettent de détruire une cellule cancéreuse beaucoup plus efficacement.

Toutefois, dénicher de bons spécialistes dans un domaine aussi pointu n'est pas une tâche aisée. "Nous cherchons des moutons à cinq pattes, résume Laurent Levy. Chez nous, les chercheurs doivent maîtriser leurs fondamentaux dans plusieurs disciplines, comme la biologie, la physique, la chimie ou la science des matériaux. La pluridisciplinarité est indispensable." Pour trouver sa main-d'œuvre, Laurent Levy cible d'abord de bons spécialistes dans leur domaine, comme des physiciens ou des biologistes. Puis il les forme en interne, en misant sur le partage des connaissances entre ses chercheurs.

Des profils rares

Chasseur de tête au sein du groupe Strammer, spécialiste du recrutement dans le domaine de la santé, Sylvia Malisic fait souvent face aux pires difficultés pour recruter de bons spécialistes dans les biotechnologies. "On cherche des couteaux suisses, des individus rares qui ont développé des compétences transversales, insiste-t-elle. Dernièrement, j'ai été missionné par une société spécialisée en thérapie génique. Elle développe une solution pour guérir une maladie rare de l'œil, et a besoin d'un directeur des affaires réglementaires globales pour décrocher des autorisations à l'international. Or, sur le marché, très peu connaissent la thérapie génique ! Et lorsqu'on trouve enfin la bonne personne, il faut ensuite la convaincre de baisser ses prétentions salariales, ou lui demander de travailler à Paris si elle réside en Suisse ou en Allemagne !" Dans ces filières, la demande n'est donc pas prête de se tarir.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.