Entre 3.000 et 4.000 emplois supplémentaires. C'est ce que le secteur aéronautique pourrait offrir aux régions Midi-Pyrénées et Aquitaine en 2013. "Il est difficile d'avoir des chiffres précis, mais c'est de cet ordre-là", confirme Marc Péré, le directeur général du pôle de compétitivité Aerospace Valley, en marge du Salon du Bourget qui a ouvert ses portes hier. Dans le contexte de récession qui frappe l'économie, l'aéronautique fait figure de véritable poumon, pourvoyeur de 13.000 embauches en 2013 à l'échelle nationale, sur les 170.000 emplois directs et 140.000 indirects que compte le secteur, selon le groupe de services en ressources humaines Randstadt. Une tendance qui s'inscrit dans la lignée des deux années précédentes. À noter que la région Midi-Pyrénées rassemble à elle seule 28% de l'activité nationale selon le GIFAS.

Ce besoin de renforts répond à la nécessité d'augmenter les cadences de production. À titre d'illustration, le constructeur régional ATR a livré en 2012 10 avions de plus qu'en 2011 tandis que le géant Airbus en a fourni 54 de plus que l'année précédente. Et ces chiffres ne font que croître dans un contexte où le nombre annuel de passagers des transports aériens devrait atteindre les six milliards à l'horizon 2030, selon Randstadt. C'est deux fois plus qu'aujourd'hui.

Grands groupes et PME concernés
Aussi, que ce soit les grands groupes ou les petites entreprises, tous ont besoin de recruter. "Nous allons embaucher 250 personnes cette année", annonce Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aero. Rien que sur le site de Figeac, l'entreprise prévoit 70 personnes supplémentaires d'ici juin 2014. De son côté, la PME gersoise Air support est passée en 5 ans de 25 à 60 salariés. Elle a déjà effectué 5 recrutements depuis le début de l'année et profite du Salon du Bourget pour communiquer sur la dizaine de postes qu'elle a l'intention de créer d'ici à la fin de l'année.

Autre exemple, le groupe Lauak peut se vanter d'avoir embauché 45 personnes en 18 mois, lui permettant d'atteindre un effectif de 85 personnes, mais affiche l'objectif de 100 personnes fin 2013. La société aveyronnaise STS prévoit, quant à elle, d'embaucher 10 personnes d'ici 2014. Avec une particularité. "Nous embauchons en priorité des personnes handicapées", précise Stephan Mazars, son directeur général. 80% du personnel d'atelier fait déjà partie de cette catégorie de personnel. À une autre échelle, le géant Airbus prévoit quant à lui 3.000 recrutements à l'échelle mondiale cette année, qui viennent s'ajouter aux 10.000 emplois créés depuis 2011.

Attirer de nouvelles recrues
Pourtant, derrière ces chiffres rassurants se cache un véritable paradoxe. Alors que le chômage frise le record, l'industrie aéronautique peine à recruter. "C'est notamment lié au niveau d'exigence demandé, explique Marc Péré. La filière a par exemple besoin d'ajusteurs, de mécaniciens, de chaudronniers, etc. Mais il y a une désaffection générale de ces filières de la part des jeunes", déplore le directeur général du pôle de compétitivité mondial.

C'est la raison pour laquelle le Gifas (le syndicat des entreprises spécialisées dans le secteur de l'aéronautique) profite du Salon du Bourget pour renforcer l'attractivité des métiers de l'aéronautique, du spatial et de la défense. Sur son stand "Avion des métiers", les visiteurs peuvent découvrir différents postes de travail sur lesquels œuvre du personnel détaché des entreprises. À cette exposition de 3.000 m2 s'ajoute le 18e forum Air&Espace. Il s'agit du premier salon de l'emploi, des métiers et des formations du secteur. C'est le point de rencontre entre les entreprises, les établissements d'enseignement, les associations et le grand public. 50.000 lycéens, étudiants, jeunes diplômés et demandeurs d'emplois sont attendus. Les journées portes ouvertes se dérouleront en fin de semaine, du 21 au 23 juin.

Enfin, autre exemple d'effort pour attirer d'éventuelles futures recrues, Thales Alenia Space lance une application smartphone "Thales world 4U". Le but : faire découvrir la diversité des métiers du groupe, mais aussi les offres d'emploi de manière géolocalisée, au plus proche de l'endroit où vous vous trouvez, ainsi que ses prochains rendez-vous de l'emploi.

Carole Lembezat
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