L'organisateur et gestionnaire des transports en commun toulousain, Tisseo, espère un succès similaire à son nouveau téléphérique urbain, qui atteint déjà ses objectifs de fréquentation avec 7.000 à 8.000 voyageurs quotidiens depuis son lancement le 14 mai dernier. Pour la troisième ligne de métro à Toulouse, il faudra se montrer patient en raison de sa mise en service prévue dans le meilleur des cas... qu'en 2028.
D'ici cette échéance, l'enjeu pour Tisséo et la collectivité de Toulouse Métropole, tous deux à la manoeuvre dans ce dossier, est de faire en sorte que "les Métropolitains s'approprient cette troisième ligne de métro", comme l'a expliqué Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de la Métropole, lundi 30 mai.
Pour susciter l'adhésion des habitants de Toulouse et de son agglomération, Tisséo a lancé une grande opération de communication qui se matérialise, dans un premier temps, par une exposition jusqu'au 10 juin au Square Charles-de-Gaulle, à proximité de la place du Capitole à Toulouse. À la sortie de la station de métro, les passants peuvent découvrir à l'aide de photographies et de projections le tracé de cette future ligne de métro et surtout la projection des 21 futures stations du tracé et leurs aménagements.
Les Toulousains peuvent découvrir les futures stations jusqu'au 10 juin (Crédits : Rémi Benoit)
Des projections pour nourrir le débat
À en croire les dires des élus locaux et des représentants de Tisséo en charge du dossier, cette initiative a des intérêts pédagogique et démocratique. Les projections (dont certaines sont à découvrir ci-dessous) ne sont que provisoires comme ont insisté les divers protagonistes durant leur présentation à la presse lundi 30 mai. Ces illustrations, qui représentent les aménagements aux abords des futures stations et les services associés, ne sont que provisoires. Pour cause, dès le début 2023, Tisséo va mener une concertation publique auprès des Toulousains pour penser collectivement l'environnement des accès à cette troisième ligne de métro, longue de 27 kilomètres et allant de la gare de Colomiers en passant par Blagnac avant de prendre la direction de Toulouse puis Labège.
Future station du quartier Saint-Martin-du-Touch. (Crédits : Beview / Tisséo Collectivités)
Future station des Sept-Deniers à proximité du Stade Ernest Wallon. (Crédits : Beview / Tisséo Collectivités)
Future station de la zone de Fondeyre. (Crédits : Beview / Tisséo Collectivités)
Future station de la gare Matabiau. (Crédits : Beview / Tisséo Collectivités)
Future station du quartier de Montaudran. (Crédits : Beview / Tisséo Collectivités)
"La recomposition des abords des stations doit être dessinée par les riverains. C'est une très bonne idée de présenter de cette manière les projets de la troisième ligne de métro à la population avec ces projections. C'est une base pour discuter. On ne pouvait pas partir d'une feuille blanche", poursuit Jean-Luc Moudenc.
Afin de toucher un public le plus large possible, Tisséo prévoit également la naissance de trois "Maisons du métro", dans le centre-ville de Toulouse, à Colomiers et à Labège. Pour mémoire, le projet prévoit aussi le prolongement de la ligne B du métro, de son terminus de Ramonville jusqu'à Labège. L'objectif est de desservir ce bassin d'emplois du sud-est toulousain en plein développement et surtout connecter cette infrastructure à la future ligne avec la construction de deux stations et de 2,7 kilomètres de tracé supplémentaires.
Début des travaux avant fin 2022
Si le prolongement de cette ligne existante est attendue en 2027, soit un an avant la mise en service de la ligne TAE (pour Toulouse Aerospace Express), les procédures en amont de la phase des travaux sont réalisées en parallèle. Dans les prochaines semaines voire les prochains mois, Tisséo va dévoiler les lauréats des lots pour la réalisation des travaux de génie civile, de gros oeuvre et du second oeuvre, avec l'espoir de débuter les premiers coups de pioche avant la fin de l'année 2022.
Dans son ensemble, la facture de la troisième ligne de métro pourrait approcher les trois milliards d'euros. Si l'État va y participer à hauteur de 200 millions d'euros, plusieurs collectivités locales viennent également en soutien de Tisséo pour financer ce chantier coûteux.
En contrepartie de quoi, le syndicat mixte des transports en commun toulousain avance que cette nouvelle infrastructure supprimera 90.000 déplacements quotidiens réalisés en voiture jusqu'à présent et attirera plus de 200.000 voyageurs par jour. Pour séduire ces derniers, Tisséo mise sur le fait que "80.000 emplois du bassin toulousain se situent à moins de 600 mètres d'une station". Suffisant pour troquer sa voiture personnelle au profit du métro ?
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !